COVID-19 : lutter contre l’effritement du soutien social des familles
Le Québec est plongé dans la crise de la COVID-19 depuis maintenant plusieurs semaines et personne n’avait imaginé ce que nous allions traverser. Nous faisons ainsi face à l’inconnu. Nous savons toutefois qu’une frange de la population est très à risque en ce moment : les tout-petits. Pas en raison du virus, mais plutôt en raison des stress vécus par les adultes qui en prennent soin. Aujourd’hui, nous abordons l’effritement du soutien social.
Les mesures de distanciation sociale en place risquent toutefois d’amplifier le problème.
« Dès sa naissance, l’être humain évolue au sein de groupes et de structures, qu’elles soient familiales, sociales, ou encore communautaires, et ce, depuis des milliers d’années. L’entourage est pour lui un facteur de protection. »
- Dre Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec.
Or, selon le Gouvernement du Canada, certaines mesures pourraient avoir comme conséquence d’interrompre les services de soutien social. L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) mentionne d’ailleurs que les parents d’enfants ayant des besoins particuliers pourraient vivre de la pression et du stress puisqu’ils n’ont plus accès aux mesures de soutien qui leur sont normalement offertes. Par exemple, Radio-Canada rapportait que les familles avec un enfant autiste ne peuvent plus utiliser certains services d’aide, comme l’hébergement de fin de semaine.
Une étude québécoise indique que le fait d’avoir un bon réseau de soutien interpersonnel contribue de façon positive au développement physique, cognitif ou social des enfants au moment de leur entrée à l’école. D’ailleurs, l’Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle révèle que les enfants vivant dans une famille où le soutien social est plus faible sont plus susceptibles d’être vulnérables en ce qui concerne leur développement. De plus, le manque de soutien social peut être associé à un risque plus élevé de maltraitance chez les enfants.
Soutenir les parents à bout de souffle
De plus, la Communauté métropolitaine de Montréal a prévu un montant de 200 000 $ pour le Centre de référence du Grand Montréal afin de permettre au service 2111 de répondre aux besoins de la population. « Les services de référence comme le 211 jouent un rôle fondamental dans la chaîne de soutien social et communautaire », a déclaré Valérie Plante, mairesse de Montréal.
Pour sa part, le ministre de la Famille a tenu à remercier les organismes communautaires qui continuent d'offrir du soutien aux familles. « Depuis le début de la crise, vous avez été là pour répondre aux préoccupations des parents, dit-il. Notamment en faisant des dizaines de milliers d’appels. »
Enfin, la LigneParents et la Fédération québécoise des organismes communautaires Famille ont créé Priorité Parents, un projet permettant d’offrir un filet de sécurité supplémentaire aux parents pendant la crise de la COVID-19. « Grâce à Priorité Parents, les parents de partout au Québec trouveront un accompagnement personnalisé qui répondra à leur réalité et à leurs besoins, offert par un intervenant d’un OCF de leur secteur qui possède une fine connaissance des ressources et des services disponibles dans leur région », explique Marie-Eve Brunet Kitchen, directrice générale de la FQOCF.
Note 1 : Le service 211 permet de diriger les citoyens du Grand Montréal vers les organismes et services publics sociocommunautaires proches de chez eux.