Observatoire des tout-petits

Les droits des tout-petits dans un monde numérique

Extraits du rapport

Dans un univers numérique principalement alimenté par des multinationales, les parents ne peuvent pas être les seuls responsables du droit de leur tout-petit de grandir dans un monde numérique sain et sécuritaire. Les lois et la réglementation actuelles, notamment, doivent être revues à la lumière de cette nouvelle réalité afin de s’assurer que l’environnement numérique ne porte pas préjudice aux tout-petits.

Protéger les droits des enfants

L’environnement numérique dans lequel baignent les tout-petits présente des risques puisqu’ils peuvent être exposés à des contenus inappropriés pour leur âge, à des mécanismes de jeux de hasard et d’argent intégrés aux contenus et à des produits éducatifs qui prétendent l’être, mais qui, dans la réalité, peuvent nuire à leur santé et à leur bien-être.

Récemment, une étude québécoise a examiné le fonctionnement de 249 jeux gratuits et très populaires auprès des enfants, dont des tout-petits de moins de 5 ans. Les résultats de leur analyse ont révélé que ces applications initiaient les enfants à l’univers des jeux de hasard et d’argent, avant même leur entrée à l’école, ce qui augmente les risques de développer une dépendance à l’âge adulte.

La Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies, ratifiée par le Canada et le Québec, précise que le gouvernement a la responsabilité de s’assurer que les droits des enfants sont respectés, dont celui de grandir dans un environnement sain et sécuritaire. Bien que la Convention ait été adoptée dans un monde prénumérique, les droits des enfants s’appliquent également dans l’univers numérique, et l’ensemble de ces droits doit continuer d’y être protégé.

Les États […] devraient veiller à ce que les politiques nationales relatives aux droits de l’enfant traitent expressément de l’environnement numérique, et devraient mettre en œuvre des réglementations, des codes professionnels, des normes de conception et des plans d’action en conséquence, lesquels devraient tous être régulièrement évalués et mis à jour.
Comité des droits de l’enfant des Nations Unies

Quelques exemples de menaces pour les droits des enfants :

  • Des connaissances parcellaires concernant les effets des écrans et de ses nombreux déterminants (âge, contenu, contexte, type d’écran, etc.) sur les enfants de 0 à 5 ans
  • La méconnaissance des effets de l’exposition aux écrans de la part des parents et des autres adultes impliqués, que ce soit le personnel en service de garde éducatif, en milieu scolaire ou dans le réseau de la santé et des services sociaux
  • Le manque de régulation de l’industrie des jeux vidéo, des applications et des plateformes, qui offre des contenus non adaptés au développement et aux compétences des enfants
  • La présence de stratégies empruntées aux jeux de hasard et d’argent dans les jeux destinés aux tout-petits (ex. : récompenses imprévisibles)
  • La législation incomplète sur la collecte et la protection des données personnelles
  • L’exposition à de la publicité au sein des jeux ou des diverses plateformes

Ces exemples mettent de l’avant à quel point l’enjeu des écrans est collectif. Par ailleurs, la protection des droits des enfants ne se résume pas aux enjeux en lien direct avec le numérique. Elle doit embrasser une vision plus large qui englobe, par exemple, le droit d’avoir accès à des loisirs appropriés pour son âge.

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