Des leviers pour agir face aux écrans
Extraits du rapport
L’exposition aux écrans, en raison de ses répercussions négatives sur les tout-petits et les plus grands, est devenue une préoccupation de santé publique. La responsabilité de s’assurer du bien-être des enfants dans l’environnement numérique est une responsabilité partagée entre les parents et les autres acteurs de la société. Le gouvernement, les personnes qui s’impliquent dans le parcours des tout-petits et les entreprises technologiques font aussi partie de la solution.
Sensibiliser et former les personnes qui s'impliquent auprès des familles
Les connaissances scientifiques sur l’exposition aux écrans doivent être partagées avec les personnes qui s'impliquent auprès des familles, que ce soit en services de garde éducatifs, à la maternelle, dans le réseau de la santé et des services sociaux et dans les milieux communautaires.
Exemples d’actions
- Le Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance a conçu la plateforme Avec nos enfants sans écran pour sensibiliser le personnel éducateur et proposer des outils pédagogiques sans écran.
- La Société canadienne de pédiatrie offre aussi des outils pour soutenir le personnel clinique dans leurs interactions avec les parents au sujet des écrans.
Protéger les droits des tout-petits
Des gouvernements ont posé des gestes concrets pour répondre aux menaces du numérique sur la santé et le développement des enfants.
Les [standards] en matière [d’innocuité] devraient être une priorité pour les entreprises technologiques, au même titre que pour l’industrie alimentaire, l’industrie des jouets et l’industrie automobile.Julie Inman Grant, commissaire, eSafety
(Australie)
Quelques exemples de mesures déjà implantées dans divers pays :
- En 2021, l’Australie a adopté une loi qui a mené à la création d’une agence indépendante dédiée à la protection des citoyens dans l’environnement numérique, en portant une attention particulière aux besoins des enfants. Elle développe présentement un cadre réglementaire qui permettra de mieux baliser les pratiques des entreprises numériques et ainsi de mieux protéger les enfants.
- L’Australie a décidé d’attribuer la responsabilité de la classification des jeux et des applications à un organisme indépendant. La classification est réalisée par des experts du développement des enfants et est disponible en ligne.
- En Grande-Bretagne, l’initiative Child Rights by Design propose des principes pour intégrer les besoins et les droits des enfants dans la conception des produits numériques comme l’équité, l’inclusion, le bien-être.
Favoriser l’adoption de saines habitudes de vie dès la petite enfance
Les saines habitudes de vie acquises durant la petite enfance sont plus susceptibles de se maintenir à l’âge adulte. Des environnements qui permettent aux tout-petits d’adopter de saines habitudes de vie, comme être actifs et jouer dehors, peuvent contribuer à réduire la place qu’occupent les écrans dans leur vie.
Quelques exemples :
- Les approches éducatives qui encouragent le jeu libre en interaction avec la nature pourrait favoriser l’activité physique dans les services de garde éducatifs à l’enfance et à la maternelle. Des organisations comme la COOP Enfant Nature forment déjà des intervenants dans cette approche. L’Association québécoise des centres de la petite enfance a également lancé le programme Alex qui offre des outils pour l’implantation de ce type de pédagogie.
- L’accès aux infrastructures municipales à faible coût, comme des parcs ou des piscines, et l’offre d’activités de loisir destinées aux tout-petits et leur famille facilitent la pratique de l’activité physique.
Soutenir les familles
Les études démontrent que les enfants dont les parents sont confrontés à de plus grands défis sur les plans personnel, social et économique sont davantage exposés aux écrans. Ainsi, les politiques publiques qui offrent du soutien aux familles avec des tout-petits pourraient indirectement avoir un effet sur l’utilisation des écrans par les enfants.