Plan de réouverture des services éducatifs à la petite enfance et des écoles primaires
** Dernière mise à jour le 5 novembre 2020 **
Le gouvernement Legault a annoncé la réouverture graduelle des services éducatifs à la petite enfance et des écoles primaires du Québec dès le 11 mai prochain, tout en spécifiant que la présence des enfants ne sera pas obligatoire et que leur déconfinement s’amorcera seulement si la situation dans les hôpitaux demeure stable d’ici là.
Le gouvernement du Québec a présenté son plan de déconfinement pour les services éducatifs à la petite enfance (CPE, garderies subventionnées ou non, services de garde en milieu familial subventionnés ou non) et les écoles primaires, à partir du 11 mai dans les régions du Québec et du 1er juin pour les services éducatifs à la petite enfance de la grande région de Montréal. [mise à jour du 14 mai 2020]. Les écoles du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal seront fermées jusqu'à la fin du mois d'août 2020 [mise à jour du 14 mai 2020]. Le déconfinement des jeunes s’effectuera de façon prudente, progressive et sur une base volontaire « si, et seulement si, la situation le permet », a-t-il mentionné.
On a eu suffisamment de signaux des pédiatres, qui nous parlent de la diminution des déclarations à la DPJ, des problèmes que certaines personnes commencent à avoir au niveau de la violence et de la santé mentale. Ce sont des éléments qui nous font pencher pour une ouverture plus rapide. Mais on ne mettra pas la santé des individus en péril, il faut le rappeler
- Horacio Arruda, directeur national de santé publique
Le gouvernement nomme 5 raisons d'entamer le déconfinement des tout-petits:
- Le mieux-être et le suivi des enfants : il veut éviter l’absence prolongée des enfants dans les écoles, surtout ceux qui ont des difficultés d’adaptation et d’apprentissage.
- Le risque limité pour les enfants : les risques de complications graves sont minimes pour les enfants et les personnes de moins de 60 ans en bonne santé qui sont atteints de la COVID-19.
- La situation stable dans le réseau de la santé : le déconfinement graduel permettra de garder la situation sous contrôle dans les hôpitaux, comme en ce moment.
- L’assentiment de la Direction de la santé publique : les experts affirment que c’est possible de retourner les enfants à l’école et dans les services éducatifs à la petite enfance si la situation reste sous contrôle dans les hôpitaux.
- « La vie doit continuer » : puisque les experts ne prévoient pas de vaccin contre la COVID-19 avant de 12 à 18 mois, il est bon pour les enfants de retourner à l’école pour mener la vie la plus normale qui soit dans un tel contexte.
Lors de son annonce, le premier ministre a tenu à préciser que cette décision n’était pas basée sur la notion d’immunité collective, puisque celle-ci n’est pas prouvée scientifiquement.
L’Association des pédiatres du Québec nous a recommandé de faire ce retour en classe pour nos jeunes du primaire et du préscolaire pour des questions de santé mentale, de sécurité physique, psychologique et alimentaire, et évidemment aussi pour poursuivre les apprentissages, particulièrement pour les élèves plus vulnérables ou qui ont des difficultés d’apprentissage
- Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur
Il a recommandé aux enfants qui ont une condition médicale particulière de rester à la maison. Même consigne pour les enfants qui ont un parent âgé de plus de 60 ans, une femme enceinte à la maison ou un parent avec un problème de santé ou un déficit immunitaire. Toute personne qui présente des symptômes de la COVID-19 devra également rester à la maison pour une période 14 jours.
Quelques consignes du gouvernement pour les services éducatifs à la petite enfance
- Les éducateurs et éducatrices seront encouragés à porter de l’équipement de protection (masque, visière, gants);
- Des mesures d’hygiène supplémentaires seront mises en place pour les enfants et le personnel;
- Pour la première phase de réouverture, le taux d’occupation global de l’installation ne devra pas excéder 30 %;
- Le ratio des groupes d’enfants sera réduit de moitié;
- Les parents qui garderont leur enfant à la maison conserveront leur place jusqu’au 1er septembre et n’auront pas à payer les frais de garde jusqu'à ce que le taux d'occupation soit de 100% dans l'ensemble du réseau, soit le 13 juillet, selon le Ministère de la Famille. La tarification habituelle s’appliquera dès le retour de l’enfant;
- Les services éducatifs d’urgence devront retourner dans leurs services éducatifs habituels dès leur réouverture;
- Mise à jour le 18 juin :
-
- Les autorités de santé publique ont mis fin à la distanciation physique entre les enfants d'un même groupe de maximum 10 enfants. À partir du 22 juin, les enfants pourront aussi recommencer à utiliser leurs «doudous», des ciseaux et des livres, ainsi que d'autres matériels qui étaient jusqu'ici interdit;
- Les éducatrices pourront aussi se tenir à moins de deux mètres de distance des tout-petits, mais devront continuer à garder leurs distances avec les autres adultes et les parents. Le port du masque et autres équipements de protection est maintenu;
- La création de bulles formées d'enfants ou de jeunes de 4 à 6 personnes sera permise
Quelques consignes du gouvernement pour les écoles primaires et maternelles
- Le nombre d’élèves par local sera limité à 15;
- Une distance de 2 mètres devra être respectée entre chaque personne;
- Des mesures d’hygiène supplémentaires seront mises en place pour les élèves et le personnel scolaire;
- Le port d’un équipement de protection (masque, gants) pour le personnel scolaire et les élèves ne sera pas obligatoire;
- Il est demandé aux parents de confirmer la présence de leur enfant à l’école une semaine avant sa réouverture;
- Il est fortement recommandé aux élèves qui ont des difficultés scolaires et qui sont en bonne santé de retourner en classe;
- Les enfants qui restent à la maison devront poursuivre leur scolarisation à distance, accompagnés d’un parent. Ils recevront un encadrement pédagogique bonifié, en plus des services déjà offerts qui seront maintenus (ecoleouverte.ca, trousses pédagogiques hebdomadaires, appels téléphoniques aux élèves, partenariat avec Télé-Québec);
- Sur invitation de l’école, les parents pourront aller récupérer du matériel pédagogique et se faire prêter des outils technologiques (tablette, ordinateur). Plus de 15 000 tablettes liées à un réseau cellulaire seront prêtées à des familles qui ne possèdent pas d’outils technologiques ou de connexion Internet;
- Dans les autobus scolaires, on recommandera un seul élève par banc. Les chauffeurs seront protégés par une barrière physique, comme un plexiglas;
- Les cours d’école pourraient être subdivisées pour séparer les groupes et des horaires de récréation pourraient être créés pour éviter que tous les élèves sortent en même temps.
Des avis divergents
Plusieurs experts se sont exprimés au cours des derniers jours pour ou contre le déconfinement des enfants. Ceux qui sont pour le retour en classe expliquent que le plan de déconfinement graduel doit s’entamer avec les enfants, qui est le groupe de la population le moins à risque de développer des complications graves dues à la COVID-19. L’Association des pédiatres du Québec ajoute que le retour progressif à la vraie vie pour nos enfants « n’est pas seulement souhaitable, mais nécessaire », évoquant entre autres l’augmentation des risques de violence dans certaines familles et le développement de problèmes de santé mentale chez les jeunes.
De l’autre côté, l’Organisation mondiale de la santé craint qu’un déconfinement hâtif de l’ensemble de la population cause une «résurgence mortelle de la pandémie». Puis, les infectiologues rappellent que le déconfinement ne peut pas être mené au nom de l’immunité collective, puisqu’il n’a pas encore été démontré que celle-ci est atteignable sans vaccin avec ce type de coronavirus.
Avec à ce jour quelque 10 000 travailleurs de la santé absents et des hôpitaux déjà durement touchés par des cas de COVID-19 , la situation demeure à surveiller. L’objectif des mesures de confinement étant d’« aplatir la courbe » pour éviter une surcharge du réseau de la santé, le gouvernement assure qu'il ajustera les consignes de réouverture en fonction de l'évolution de la situation dans les hôpitaux du Québec.
Survol de la réouverture des écoles à l’international
Certains pays ont déjà entamé la réouverture de leurs services éducatifs à la petite enfance et établissements scolaires ou envisagent de le faire.
• Danemark : Réouverture graduelle des services éducatifs à la petite enfance, de même que des écoles du primaire depuis le 15 avril, avec environ la moitié des jeunes. La distance de deux mètres doit être respectée à l’intérieur et à l’extérieur de l’école. Il est demandé aux enfants de se laver les mains toutes les heures environ.
• Norvège : Réouverture des services éducatifs à la petite enfance depuis le 20 avril et des écoles primaires depuis le 27 avril. Les enfants à risque ou qui habitent avec une personne à risque peuvent poursuivre leurs cours à distance.
• Allemagne : Les cours reprendront progressivement à partir du 4 mai, avec une priorité aux élèves qui doivent passer des examens et à ceux de la dernière année du primaire. Les services éducatifs à la petite enfance restent fermés jusqu’à l’automne.
• France : Réouverture progressive dès le 11 mai, en commençant avec les services éducatifs à la petite enfance, les écoles primaires et préscolaires ainsi que les classes de moins de 15 élèves en milieu rural.
• Suisse : Réouverture des services éducatifs à la petite enfance le 27 avril et retour en classe partiel dès le 11 mai, en commençant avec les plus jeunes élèves. Chaque étape du plan de déconfinement sera entamée seulement s’il n’y a pas d’augmentation significative des cas de COVID-19.
• Japon : Retour en classe progressif entamé le 19 mars dans le nord de l’archipel, à Hokkaido. Une recrudescence des cas a forcé une seconde fermeture de ses écoles le 12 avril, suivie par l’ensemble du territoire japonais le 16 avril. Quelques écoles offrent de la formation à distance, surtout dans le secteur privé.
• Singapour : Une deuxième vague de contamination a obligé l’État à fermer partiellement ses écoles le 8 avril, et ce, pour la première fois depuis le début de la pandémie. Des cours par vidéoconférence sont donnés une journée par semaine aux élèves du primaire. La présence physique des élèves à l’école est uniquement autorisée pour les enfants dont les parents travaillent et qui n’ont pas de solution de rechange.
• Corée du Sud : Les cours ont repris au début du mois d’avril, mais en ligne. Les services de garde demeurent fermés. Le retour physique en classe reste incertain. Le ministère de l’Éducation a instauré un service de prêts d’outils technologiques pour les élèves qui ont mentionné ne pas posséder l’équipement nécessaire pour suivre leurs cours à distance.
En savoir plus