29 juin 2020
COVID-19 et prix des aliments : la pandémie des inégalités?
Depuis le début de la pandémie, le coût des aliments est une préoccupation importante pour plusieurs familles québécoises. Voyant le gouvernement rejeter une enquête de l’Office de la protection du consommateur (OPC) sur le prix des denrées dans les supermarchés durant la crise du coronavirus, l’Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) s’est penché sur la question.
L’IRIS a ainsi évalué si le coût du panier d’épicerie a bel et bien connu une hausse marquée ces derniers mois, partageant les résultats de sa recherche dans un billet de blogue daté du 18 juin.
Une forte inflation alimentaire
Selon les auteurs du billet, Minh Nguyen et Bertrand Schepper, le panier d’épicerie a effectivement pris plus de place dans le budget des familles québécoises depuis le début de la pandémie. En effet, de mai 2019 à mai 2020, l’inflation alimentaire au Québec a été plus forte (3,4 %) que l’inflation générale (-0,4 %).
L’IRIS explique la hausse des prix en épicerie par deux principaux facteurs :
- Moins de rabais : Certains épiciers ont diminué ou cessé leurs activités promotionnelles pendant la pandémie, que ce soit pour éviter de mettre trop de pression sur leur chaîne d’approvisionnement, pour augmenter leurs revenus ou alors parce que les consommateurs affectés psychologiquement par la pandémie ont tendance à moins regarder les prix
- Plus de dépenses pour les détaillants : La pandémie a entraîné des dépenses supplémentaires pour les épiciers, qui ont notamment dû embaucher plus de personnel (p. ex. : des gardiens de sécurité) et installer de l’équipement (p. ex. : évier, station de désinfection, plexiglas) pour répondre aux nouvelles normes sanitaires en vigueur et protéger leurs employés. Ces mesures réduisent les profits des détaillants, qui compensent en augmentant le prix de leurs produits.
«Les familles à faible revenu allouent une plus grande partie de leurs dépenses à l’alimentation que les plus nanties, donc la forte inflation alimentaire les affecte davantage et contribue à les appauvrir. Il serait opportun pour le gouvernement de se donner les moyens de collecter les données pertinentes pour suivre l’évolution du prix des aliments, et ce, en temps normal comme en temps de pandémie »