Un père sur sept a besoin d’aide
10e Semaine Québécoise de la Paternité - Le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP) dévoile les données d’un sondage SOM, qui révèle qu’après deux ans de pandémie, un père québécois sur sept (13 %) ayant des enfants de 0 à 18 ans est en situation de détresse psychologique élevée, et donc, a besoin de soutien.
Fait préoccupant, seulement 34 % de ces pères ont consulté une ressource d’aide au cours de la dernière année. Ainsi, les deux tiers des pères les plus vulnérables n’ont bénéficié d’aucune aide psychosociale.
Le sondage démontre également des écarts importants entre certains groupes. La proportion de pères en détresse double chez les pères à faible revenu (29 %) ou chez les pères ayant vécu une séparation récente (25 %). Parmi les autres catégories de pères avec un taux de détresse psychologique plus élevé que la moyenne, on retrouve :
- les pères célibataires (19 %),
- les pères anglophones (19 %),
- les pères allophones (17 %),
- et ceux ayant vécu de la violence dans l’enfance (17 %).
Démystifier la vulnérabilité des pères
Les données du sondage font ressortir cinq facteurs associés à une plus forte détresse.
- Le fait d’avoir subi de la violence dans l’enfance - Près de six pères sur dix (58 %) disent avoir vécu de la violence (toutes formes confondues) dans leur milieu familial dans l’enfance. Si la violence physique mineure est la forme la plus fréquente (53 %), les agressions psychologiques sont mentionnées par 36 % des répondants, et la violence physique sévère, par 20 %. Par ailleurs, près d’un père sur dix (9 %) dit avoir été victime d’agression sexuelle.
- Une relation coparentale négative - La proportion de pères qui se disent insatisfaits de leur relation avec leur coparent varie entre 13 % et 18 %, selon les différentes composantes mesurées (communication, partage des tâches, valorisation et cohérence). Elle peut toutefois atteindre jusqu’à 35 % chez les pères monoparentaux, particulièrement ceux ayant vécu une séparation au cours des cinq dernières années, notamment au chapitre du sentiment de valorisation par le coparent.
- La faible utilisation des ressources de soutien psychosocial - Si 46 % des pères disent avoir consulté un médecin ou un professionnel de la santé au cours de la dernière année, seulement 14 % disent avoir fait de même avec une ressource ou un intervenant psychosocial.
- Le manque de confiance en ses habiletés parentales - La majorité des pères évaluent plutôt positivement les éléments touchant à leur confiance (par exemple, le fait d’estimer avoir toutes les habiletés nécessaires pour être un bon père). En revanche, plus d’un père sur quatre (27 %) indiquent que les problèmes liés à l’éducation de leurs enfants sont souvent difficiles à résoudre. Autrement dit, si les pères s’estiment généralement bien outillés pour accomplir leur rôle, c’est dans la gestion des difficultés au quotidien qu’ils semblent être davantage mis au défi.
- L’absence d’aide de leur entourage pour les soutenir dans l’exercice de leurs responsabilités parentales - Plus de la moitié des pères sondés disent ne pas pouvoir compter, ou pouvoir rarement le faire, sur l’aide de leurs parents (59 %) ou de leurs beaux-parents (64 %) dans l’exercice de leurs responsabilités familiales. Le recours à de l’aide de la part d’autres membres de la famille ou d’amis est encore moins fréquent (respectivement 69 % et 76 % y ont peu ou pas accès).
Méthodologie du sondage
Ce sondage en ligne a été réalisé par SOM du 1 au 11 mars 2022 auprès d’un échantillon représentatif de 2119 pères québécois ayant au moins un enfant de moins de 18 ans et qui s’identifient personnellement à ce rôle parental.
Pour aller plus loin
Consulter les résultats complets du sondage