Des locaux temporaires pour accélérer la création de places en CPE
Le ministre de le Famille, Mathieu Lacombe, a annoncé que des locaux temporaires pourraient être utilisés pour permettre la création de 20 000 places en services de garde éducatifs à l'enfance. Les CPE pourront ainsi utiliser des locaux municipaux, des salles communautaires ou des espaces en entreprise pour pallier à la pénurie de places.
Cette mesure temporaire permettra aux Centres de la petite enfance (CPE) d’accueillir les enfants dans des locaux, pour une durée indéterminée, en attendant qu’un projet de construction ou d’agrandissement d’un CPE soit finalisé.
Les locaux temporaires devront :
- Respecter les critères de sécurité;
- Être conformes aux normes d’incendie;
- Comporter la quantité nécessaire d’installations sanitaires.
Les travaux d’aménagement de ces locaux temporaires ne devront pas dépasser 50 000$.
La qualité des installations temporaires questionnée
Le ministre Lacombe a tenu à préciser qu’«il n’y a pas de compromis qui se font sur la santé, la sécurité, ni sur le programme éducatif» au sein de ces infrastructures temporaires. La directrice générale de l’Association québécoise des CPE (AQCPE), Geneviève Bélisle, a réagi en précisant qu’il ne serait toutefois pas possible de respecter tous les critères normalement imposés par le ministère de la Famille pour la création d’un CPE.
«C’est sûr que les localisations temporaires n’apporteront pas le même niveau de qualité qu’un CPE. [Il s’agit quand même] d’une avancée importante [compte tenu de la pénurie actuelle].» - Geneviève Bélisle, directrice générale de l’AQCPE
Une pénurie qui perdure
Comme le présente notre plus récent Portrait des politiques publiques : Que faisons-nous au Québec pour les tout-petits et leur famille?, la vérificatrice générale du Québec constatait, dans le tome d’octobre 2020 de son rapport 2020-2021, que 46 000 enfants étaient toujours en attente d’une place dans le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance. À ceux-ci s’ajoutaient 9 000 enfants qui fréquentaient un service de garde éducatif à l’enfance non subventionné et dont les parents désiraient obtenir une place dans un service de garde subventionné.
L’accès au réseau de services de garde éducatifs à l’enfance peut s’avérer encore plus difficile pour les parents ayant un horaire de travail atypique (temps partiel, soir, nuit, fin de semaine, une semaine sur deux). L’accès à une place pour les enfants de ces parents est en effet plus faible (71%) que chez les parents désirant une place avec un horaire usuel (85 %).
Le nombre réel d’enfants qui seraient en attente d’une place en CPE est difficile à cerner. Plusieurs nombres provenant de différentes sources circulent, ce qui mène à penser que la liste d’attente pour obtenir une place en service de garde subventionné pourrait contenir plus de noms que les 51 000 places déclarées par le ministère de la Famille. Christine Labrie, porte-parole en matière de famille pour Québec Solidaire demande d’ailleurs «plus de transparence [afin de savoir] combien d’enfants se trouvent réellement sur cette liste.»
Pour aller plus loin
Consulter le rapport du comité-conseil Agir pour que chaque tout-petit développe son plein potentiel
Consulter notre dossier sur la qualité des services éducatifs au Québec
Par Elise Tardif-Turcotte
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