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8 septembre 2020

Raising Canada 2020 : Top 10 des menaces pour les enfants au Canada en 2020

Raising Canada 2020 : Top 10 des menaces pour les enfants au Canada en 2020
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Raising Canada 2020 est le troisième rapport annuel de l’organisme sans but lucratif Les Enfants d’abord Canada. Préparé conjointement par l'organisme avec l’Université de Calgary, le rapport retrace les dix principales menaces qui planent sur les enfants canadiens. Cette année, le rapport met en évidence l’impact sans précédent de la COVID-19 sur les enfants et leurs familles.

« Depuis plus d’une décennie, l’état de l’enfance au Canada est en déclin. Le pays se classe 30e sur les 38 pays les plus riches pour la protection du bien-être de ses enfants selon l’UNICEF. C’est une baisse importante par rapport à notre 12e place en 2007. En tant que pays, nous allons dans la mauvaise direction depuis trop longtemps », déplore l'organisme dans son rapport.

L’organisme a dressé un top 10 des menaces qui guettent les jeunes Canadiens cette année, et plus particulièrement les enfants de 5 ans et moins :

  • Blessures non intentionnelles et évitables : Chaque jour, un jeune meurt d’une blessure évitable au pays, ce qui en fait la première cause de décès des jeunes Canadiens âgés de 1 à 34 ans. Pour les enfants de moins de 5 ans, les chutes et les accidents de la route sont les principales causes de blessures non intentionnelles selon l’édition 2020 de l’Étude des blessures produite par l’Agence de la santé publique du Canada.
  • Mauvaise santé mentale : La santé mentale des enfants et des adolescents est une préoccupation en hausse constante ces dernières années. Selon l’Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes, publiée en 2019, 1 % des enfants âgés de 1 à 4 ans ont été considérés par leurs parents comme ayant une santé mentale passable ou mauvaise.
  • Maltraitance : Publiée en 2020, une analyse des raisons évoquées lors de l’orientation d’un enfant vers les services de protection de la jeunesse en Ontario indique que les formes de maltraitance les plus communes sont la négligence (58 %), les sévices (37 %), l’exposition à la violence conjugale (36 %), la maltraitance émotionnelle (33 %) et l’abus sexuel (21 %). Chez les enfants de moins de 5 ans, le traumatisme crânien en lien avec de la maltraitance est une cause majeure de décès selon l’Étude des blessures.
  • Pauvreté : Selon les dernières données de Statistiques Canada, la prévalence des enfants de moins de six ans vivant dans la pauvreté atteint presque 20 %. Celle-ci touche principalement les minorités raciales, les nouveaux arrivants et, surtout, les enfants autochtones.
  • Mortalité infantile : Dans les plus récentes données concernant les taux de mortalité infantile entre les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), le Canada se classe au 31e rang sur 37. Depuis 2006, au pays, environ 5 bébés sur 1 000 naissances vivantes décèdent avant l’âge d’un an.
  • Inactivité physique : L’édition 2020 du Bulletin de l’activité physique chez les enfants et les jeunes de ParticipACTION conclut que seulement 39 % des jeunes Canadiens de 5 à 17 ans respectent les directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures.   
  • Insécurité alimentaire : Selon les données 2017-2018 sur l’insécurité alimentaire des ménages au Canada, celle-ci concerne 1,2 million de ménages sur les 14,3 millions et touche principalement les familles monoparentales dirigées par une femme (25 %). Si la moyenne nationale tourne autour de 8 %, le Nunavut enregistre de loin le plus haut taux avec près de 50 %.
  • Racisme systémique et discrimination : Selon une étude américaine publiée dans le journal Pediatrics en 2019, le racisme systémique – qui touche principalement les minorités visibles et les peuples autochtones au Canada –, peut affecter les enfants de nombreuses façons : ils sont plus susceptibles de vivre des expériences négatives dans leur enfance, comme la pauvreté et la maltraitance, d’être surreprésentés dans les services sociaux à l’enfance et dans le système de justice pénale pour les mineurs et d’être suspendus ou expulsés de l’école.
  • Maladies évitables grâce à la vaccination : Selon les dernières données, seulement 76 % des enfants canadiens âgés de deux ans ont reçu tous les vaccins recommandés alors que l’objectif est de 95 % pour une protection efficace de la population. Comparant les taux d’adoption des vaccins de la petite enfance, un rapport de l’UNICEF classe le Canada au 28e rang sur 29 pays aux revenus élevés.
  • Intimidation : Toutes les formes d’intimidation (verbale, sociale, physique, en ligne) peuvent avoir des effets dévastateurs sur l’estime de soi et la santé mentale des enfants et avoir des conséquences psychologiques, émotionnelles et comportementales négatives.

L’impact de la COVID-19

Plusieurs menaces qui planent sur les enfants canadiens pourraient être aggravées ou risquent de l’être en raison de la pandémie. Par exemple :

  • La santé mentale des enfants pourrait s’être dégradée durant la pandémie. Selon un sondage mené par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), les femmes et les personnes habitant avec des enfants de moins de 18 ans sont plus susceptibles d’éprouver de l’anxiété et des symptômes de dépression depuis le début de la pandémie, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur le bien-être et la santé mentale de sur leurs enfants.
  • Au Canada, les forces policières et les services sociaux à l’enfance ont noté que le total des cas suspectés et reportés de maltraitance envers les enfants a diminué de 30 à 40 % pendant le confinement, ce qui laisse présumer que les enfants maltraités n’ont pas eu accès à l’aide dont ils avaient besoin.
  • Selon Statistique Canada, près de 29 % des Canadiens ont indiqué que la situation liée à la COVID-19 avait des répercussions modérées ou majeures sur leur capacité à respecter leurs obligations financières ou de répondre à leurs besoins essentiels.
  • La fermeture des terrains de jeux au début du confinement a probablement eu un impact négatif sur l’activité physique des plus jeunes enfants en particulier. Le Bulletin 2020 de ParticipACTION les considère comme des infrastructures communautaires importantes pour aider les enfants à rester actifs.
  • La pandémie a eu d’importantes répercussions sur la stabilité financière des Canadiens et cela pourrait se traduire par une augmentation de l’insécurité alimentaire parmi la population selon Statistique Canada. Près de 20 % des Canadiens vivant dans un ménage avec enfant ont affirmé avoir connu de l’insécurité alimentaire pendant le fort du confinement en avril. Le Club des petits déjeuners prévoit que près de deux fois plus d’enfants arriveront le ventre vide à l’école chaque matin au cours de l’année scolaire en cours.
  • Une enquête menée en mai 2020 auprès de la population canadienne conclut entre autres que 7 % des participants considèrent que le harcèlement ou les attaques motivés par la race, l’origine ethnique ou la couleur de la peau se sont intensifiés dans leur voisinage depuis le début de la pandémie. Dans un autre sondage conduit auprès de Canadiens d’origine chinoise publié en juin, plus de la moitié des répondants ont dit craindre que les enfants asiatiques soient victimes d’intimidation à la rentrée scolaire cette année à cause de la COVID-19.
  • La suspension de la vaccination des enfants en raison de l’épidémie de coronavirus a entraîné des omissions et des retards généralisés dans les programmes de vaccination infantile, ce qui menace de réduire l’immunité collective, de même que la résurgence de maladies infectieuses évitables lors du retour des enfants dans les garderies et les écoles. Les taux de vaccination chez les enfants ont chuté jusqu’à 20 % dans certaines régions du Canada.

Pour en savoir plus

Pour lire le rapport complet (en anglais seulement)

Sur l’organisme Les Enfants d'abord Canada

Pour lire les rapports Raising Canada 2018 et Raising Canada 2019

Par Amélie Cournoyer