Observatoire des tout-petits

Comment
se portent
les tout-petits québécois?

LA GROSSESSE
ET LA NAISSANCE

DANS LES 30 DERNIÈRES ANNÉES, L'ÉTAT DE SANTÉ DES ENFANTS QUÉBÉCOIS À LA NAISSANCE
S’EST AMÉLIORÉ.

FAIBLE POIDS À LA NAISSANCE

5,9% des bébés qui ont vu le jour en 2013 pesaient moins de 2,5 kg (5,5 lb).
Cette proportion se situait à 6,5% en 1980 et se maintient sous la barre des 6% depuis 1999.

BÉBÉS MORT-NÉS (MORTINATALITÉ)

En 2015, le taux de bébés mort-nés était de 4,4 sur 1000.
En 1976, le taux de bébés mort-nés était de 7,8 pour 1 000 naissances.

Le Québec fait bonne figure sur cet aspect puisque l’objectif de l’OMS est fixé à moins de 10 bébés mort-nés pour 1 000 naissances d’ici 2035.

Sources : Ministère de la Santé et des Services sociaux, Fichier des naissances (produit électronique). Rapport de l’onglet Plan national de surveillance produit par l’Infocentre de santé publique à l’Institut national de santé publique du Québec, le 29 mai 2017 ; Institut de la statistique du Québec, Registre des événements démographiques.

ALLAITEMENT

La proportion de mères qui ont allaité ou tenté d’allaiter leur dernier enfant* est passée de

Cependant, parmi les mères qui avaient initié l’allaitement, seulement 61,8% allaitaient toujours lorsque leur bébé avait 4 mois. De plus, 73,8% des mères qui ont introduit d’autres liquides ou aliments solides pendant l’allaitement l’avaient fait avant l’âge de 6 mois.

L'Organisation mondiale de la santé recommande de nourrir les bébés exclusivement avec du lait maternel pendant les six premiers mois de leur vie. Après l’introduction des aliments solides, l’allaitement peut se poursuivre jusqu’à 2 ans et au-delà.


* Parmi les femmes de 15 à 55 ans qui ont donné naissance au cours des cinq années précédentes. À partir de 2003, les proportions pourraient être surestimées en raison de la non-réponse partielle élevée.

Sources : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), 2000-2001 et 2013-2014, fichiers de partage, adapté par l’Institut de la statistique du Québec.

 

CERTAINS ÉLÉMENTS SONT TOUTEFOIS
PRÉOCCUPANTS.

CÉSARIENNES

24,9% des accouchements ont eu lieu par césarienne au Québec en 2015*. En 2002, le taux était de 20,9%. Il s’agit d’une augmentation de 19%.

Selon l’OMS, un taux de césariennes supérieur à 10% n’est pas associé à une réduction de la mortalité pour la mère ou le bébé. La communauté internationale considère donc que le taux idéal de césariennes se situe entre 10 et 15%.



* Le pourcentage présenté pour cet indicateur fait référence à un taux de césariennes pour 100 accouchements.

Source : Base de données sur les congés des patients, Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) ; Fichier des hospitalisations MED-ÉCHO, ministère de la Santé et des Services sociaux.

LA PRÉMATURITÉ

Malgré une légère diminution dans les dernières années, le taux de prématurité demeure supérieur à celui mesuré au début des années 1980.

Source : Institut de la statistique du Québec, Registre des événements démographiques.

Il est possible d’agir

La littérature scientifique nous indique que nous disposons de leviers collectifs pour agir sur les conditions dans lesquelles se déroulent la grossesse et la naissance des tout-petits.

Voici quelques pistes, à titre d’exemple:

Vivre dans un milieu socioéconomique défavorisé est associé à une fréquence plus élevée de bébés prématurés ou de faible poids à la naissance ainsi qu’à des taux d’allaitement plus faibles. Les mesures visant à améliorer les conditions de vie des femmes enceintes issues de ces milieux et à leur offrir du soutien (ex. : intervention nutritionnelle OLO , modèle de la Maison Bleue, programme SIPPE, soutien financier) peuvent donc avoir des conséquences positives sur la santé du bébé à naître, tant sur le poids à la naissance que sur les taux de prématurité et d’allaitement.

L’étude QUARISMA réalisée dans 32 hôpitaux québécois entre 2008 et 2011 a démontré que la formation des professionnels qui pratiquent des accouchements et l’autoévaluation de la pratique clinique étaient efficaces pour réduire les taux de césariennes de façon sécuritaire. Par ailleurs, selon un rapport produit par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), un accompagnement individuel de la mère pendant le travail et l’accouchement constitue un levier pour réduire efficacement les interventions obstétricales dans leur ensemble, ce qui contribue aussi à une meilleure réussite de l’allaitement.

La certification Initiative Amis des Bébés s’est avérée efficace pour améliorer les taux d’allaitement. Certaines conditions pourraient aussi contribuer à soutenir l’allaitement, notamment la création d’environnements favorables à l’allaitement (ex. : campagne de marketing social pour favoriser des attitudes positives par rapport à l’allaitement, création de salles d’allaitement, appui au droit des femmes d’allaiter dans les lieux publics). Enfin, une meilleure formation des professionnels et la présence de groupes de soutien peuvent appuyer les mères dans leur décision d’allaiter.

Certaines de ces mesures sont déjà en place au Québec. Elles devraient être maintenues et consolidées pour préserver les progrès qui ont été faits dans ce domaine.

Comment l’application de ces mesures pourrait-elle être améliorée ? D’autres mesures seraient-elles à envisager ? Nous espérons que ce portrait de la situation contribuera à la réflexion entourant ces questions.