Observatoire des tout-petits

Communiqué
28 février 2019

Enquête sur le parcours préscolaire : L’Observatoire des tout-petits rappelle l’importance de la qualité dans tous les types de services éducatifs à la petite enfance pour le bon développement des tout-petits

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Enquête sur le parcours préscolaire : L’Observatoire des tout-petits rappelle l’importance de la qualité dans tous les types de services éducatifs à la petite enfance pour le bon développement des tout-petits

Montréal, 28 février 2019 – L’Observatoire des tout-petits souhaite réagir aux résultats diffusés aujourd’hui par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) concernant les répercussions du parcours préscolaire des tout-petits sur leur développement. « Ces nouvelles données, notamment sur l’effet de la fréquentation des services de garde éducatifs, sont les bienvenues, remarque Fannie Dagenais, directrice de l’Observatoire des tout-petits, puisqu’elles nous permettent de réfléchir à de nouvelles pistes de solution pour nous assurer que tous les enfants québécois, sans exception, puissent profiter du meilleur départ possible. »

Les études réalisées depuis plusieurs années au Québec, mais aussi ailleurs dans le monde, concluent que les services de garde éducatifs peuvent contribuer positivement au développement des enfants, en particulier pour les tout-petits provenant de milieux défavorisés. Cet effet positif est observable seulement à condition que les services de garde éducatifs soient de qualité. Pourtant, l’Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de la maternelle 2017 publiée aujourd’hui par l’ISQ révèle que les enfants québécois qui ont fréquenté un service de garde, peu importe le type, ne sont pas moins susceptibles d’être vulnérables dans au moins un domaine de développement que les enfants qui n’ont pas été gardés. Ces résultats peuvent sembler surprenants. Or, comme le fait remarquer l’ISQ dans son rapport, la qualité des services de garde n’a pas été mesurée dans le cadre de l’enquête dont il est question aujourd’hui.

Selon un dossier abordant la qualité des services éducatifs à la petite enfance au Québec, publié par l’Observatoire au printemps dernier, les enquêtes révèlent qu’une proportion non négligeable de tout-petits fréquente des services de garde éducatifs à la petite enfance de faible ou très faible qualité. Des enjeux de qualité existeraient dans tous les types de milieux, qu’il s’agisse des garderies subventionnées ou non subventionnées, des milieux familiaux, des CPE ou des maternelles 4 ans. « Dans ce contexte, les résultats publiés par l’ISQ aujourd’hui pourraient indiquer que la qualité des services de garde n’est pas encore suffisante pour que ceux-ci exercent l’effet positif attendu sur le développement des tout-petits, souligne Fannie Dagenais, directrice de l’Observatoire. Ce constat confirme donc l’urgence d’agir pour améliorer la qualité de tous les services éducatifs à la petite enfance québécois. »

Par ailleurs, une analyse plus poussée des résultats de cette nouvelle Enquête indique que les enfants qui ont été gardés risquent moins d’être vulnérables en ce qui concerne leurs habiletés de communication et les connaissances générales. Ils risquent toutefois un peu plus d’être vulnérables sur le plan de la maturité affective et des compétences sociales.

Plusieurs pistes de solution

Selon les résultats de l’Enquête, les enfants qui ont fréquenté trois milieux de garde ou plus avant la maternelle ont une plus grande probabilité d’être vulnérables dans au moins un domaine que ceux ayant fréquenté un seul milieu. De plus, ceux qui se sont fait garder en moyenne 35 heures ou plus par semaine ont une probabilité plus forte d’être vulnérables dans au moins un domaine que ceux ayant été gardés moins de 25 heures par semaine. Ces résultats peuvent nourrir la réflexion quant aux pistes de solution à privilégier.

D’une part, améliorer l’accès à des services de garde de qualité permettrait aux tout-petits de fréquenter un milieu adéquat dès leur entrée en service de garde plutôt que de se retrouver sur une liste d’attente. Cela pourrait diminuer les changements de milieux plus tard.

Par ailleurs, les résultats publiés par l’ISQ indiquent que les enfants qui ont fréquenté un milieu familial subventionné s’en tirent mieux que les enfants gardés en installation (CPE ou garderie privée, subventionnée ou non) en ce qui concerne les compétences sociales et la maturité affective. Par conséquent, agir sur le ratio entre le nombre d’adultes et le nombre d’enfants ainsi que la taille des groupes pourrait constituer une piste intéressante. Le dossier de l’Observatoire sur la qualité des services de garde soulignait d’ailleurs que ces caractéristiques du milieu peuvent avoir des répercussions sur la qualité.

Enfin, les résultats publiés aujourd’hui rappellent la nécessité d’agir sur la conciliation famille-travail. En effet, des mesures de conciliation permettraient de réduire le temps passé en services de garde par les tout-petits. Selon un dossier sur la conciliation famille-travail publié par l’Observatoire des tout-petits, 62 % des parents québécois considèrent d’ailleurs que la conciliation famille travail est une source de stress importante pour eux. La situation est particulièrement difficile pour certains groupes de parents, notamment les parents d’enfants de 0 à 5 ans. Selon un sondage Léger réalisé à l’automne dernier pour le compte de l’Observatoire des tout-petits, les Québécois étaient d’accord avec le fait que le gouvernement et les municipalités devraient en faire plus pour encourager la mise en place de mesures de conciliation famille-travail.

À PROPOS DE L’OBSERVATOIRE DES TOUT-PETITS

L’Observatoire des tout-petits, un projet de la Fondation Lucie et André Chagnon, a pour mission de contribuer à placer le développement et le bien-être des tout-petits au cœur des priorités de la société québécoise. Pour y parvenir, l’Observatoire regroupe les données les plus rigoureuses en matière de petite enfance, de la grossesse à 5 ans, les communique et suscite le dialogue autour des actions collectives nécessaires dans ce domaine.

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Source : Observatoire des tout-petits