Selon l’Enquête québécoise sur la parentalité 2022, le quart des parents d’enfants de 0 à 5 ans considère qu’ils n’ont pas les moyens de subvenir aux besoins de base de leur famille, dont se loger.
Exacerbée par la crise de l’habitation qui sévit au Québec, cette préoccupation s’ajoute à d’autres sources de stress que vivent les parents. Cette accumulation de facteurs de stress peut avoir des répercussions sur les tout-petits, puisqu’elle peut rendre les parents moins disposés à bien répondre aux besoins de leurs enfants.
Les caractéristiques des logements dans lesquels vivent les tout-petits peuvent également influencer leur développement. Notamment, le fait de vivre dans un logement non abordable est associé à un plus grand risque de retard de développement sur les plans physique, émotif, cognitif, langagier et social. Par exemple, en ce qui a trait au développement physique, les tout-petits qui habitent dans un logement trop dispendieux pour leurs parents ont souvent un plus petit poids que les autres enfants du même âge. Ce phénomène peut s’expliquer par le fait que les parents ont alors moins d’argent à consacrer à l’alimentation de leurs tout-petits.
De plus, il existe un lien entre les caractéristiques d’un logement et le risque qu’un enfant soit victime de maltraitance. Des études font une association entre les caractéristiques d’un logement (ex. : bruit, surpeuplement, nombreux va-et-vient) et la qualité des interactions verbales parent-enfant, la sensibilité parentale et le sentiment de compétence parentale.
Enfin, en ce qui a trait à la salubrité, les enfants de maternelle qui vivent dans un logement dans lequel on retrouve au moins une forme de nuisance (présence de moisissure, d’odeurs, problèmes d’insectes ou de rongeurs) sont plus vulnérables sur le plan du développement que ceux qui vivent dans un milieu sans nuisance. De plus, les enfants en bas âge qui vivent dans des logements insalubres sont plus susceptibles de développer des problèmes de santé, tels que l’asthme.