Record de morts subites du nourrisson au Nunavik : la pénurie de logements en cause
L’an dernier, un nombre record de 10 bébés ont été victimes du syndrome de mort subite du nourrisson au Nunavik. Appelée à enquêter sur ces décès, la coroner Geneviève Thériault recommande au gouvernement de construire des logements pour remédier à cette « inquiétante situation ».
Dans un récent article du quotidien Le Devoir, on apprend que de quatre à neuf enfants perdent la vie chaque année au Nunavik et que le tiers de ces décès sont classés dans la catégorie syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN). Or, en 2021 seulement, la région a battu un triste record avec dix cas de SMSN.
Le syndrome de mort subite du nourrisson
Le SMSN inclut tout décès inattendu de bébé de moins d’un an, sans cause médicale apparente. Il survient généralement pendant le sommeil, le plus souvent entre 2 et 4 mois. Si on en ignore les causes, certains facteurs de risque, eux, sont bien connus.
Geneviève Thériault, la coroner chargée d’enquêter sur la vague de décès au Nunavik, a constaté que plusieurs facteurs de risque y sont bien présents :
- tabagisme durant la grossesse
- exposition à la fumée secondaire
- environnement de sommeil non sécuritaire
- non-allaitement
Pour remédier à plusieurs problèmes de santé publique, dont le décès d’enfants, Me Thériault croit qu’il est urgent d’assurer l’accès à des logements sains et de grandeur appropriée pour chaque famille.
La construction de logements recommandée
Le Secrétariat aux affaires autochtones et le ministère des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada affectent déjà des sommes pour la construction de logements sociaux au Nunavik, où 97 % des 13 000 habitants vivent dans des logements sociaux.
Reste qu’en novembre 2021, toujours selon Le Devoir, quelque 1 184 ménages étaient en attente d’un logement. Cette situation s’aggrave année après année puisque le nombre de nouvelles constructions ne suit pas le taux de natalité, qui est 2,5 fois plus élevé que dans le reste du Québec. Résultat, 60 % des enfants de moins de six ans vivent dans une maison surpeuplée. Me Thériault a donc tenu à rappeler au gouvernement la nécessité d’investir rapidement des montants afin d’améliorer l’accès à des logements sécuritaires et abordables pour les familles nunavikoises.
Autres recommandations
Dans son rapport, la coroner recommande par ailleurs au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de mobiliser les ressources nécessaires afin d’augmenter le nombre de sages-femmes, d’infirmières, de médecins de famille, de pédiatres, de travailleurs sociaux, de spécialistes en dépendance et d’autres ressources en première ligne.
Elle a de plus émis quelques recommandations à la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik, entre autres que le soutien aux femmes enceintes soit assuré par des intervenantes issues des communautés et que des lits de bébé sécuritaires soient plus accessibles.
Par Amélie Cournoyer
Pour en savoir plus
Lire l’article du Devoir
Consulter le chapitre de notre Portrait des politiques publiques dédié aux tout-petits des Premiers Peuples
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