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25 juin 2020

L'Observatoire québécois des inégalités lance le Baromètre des inégalités

	L'Observatoire québécois des inégalités lance le Baromètre des inégalités
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L’Observatoire québécois des inégalités a dévoilé la première édition du Baromètre des inégalités, une publication mensuelle dont l’objectif principal est de mesurer l’augmentation et suivre l’évolution des inégalités depuis le début de la crise liée à la pandémie de COVID-19. Le Baromètre des inégalités fournit des informations pertinentes aux décideurs par rapport aux inégalités persistantes malgré un éventuel retour à la normale.

Réunissant des données statistiques, les résultats d’un sondage mensuel et les données des partenaires issus du milieu communautaire et d’organismes gouvernementaux, l’édition de juin 2020 présente 12 indicateurs regroupés selon quatre types d’inégalités :

  • Précarité économique : fait référence aux inégalités entre les personnes en situation de précarité économique et le reste de la population. Ces inégalités placent les personnes en situation de précarité économique, de privation, de pauvreté et de profonde incertitude quant à leur situation dans un avenir rapproché. Les paramètres utilisés sont l’emploi, le taux de chômage, le niveau d’inquiétude financière et l’insécurité alimentaire;
  • Exclusion sociale : fait référence à la marginalisation socioéconomique de groupes de la population par rapport au reste de la population en raison de certaines caractéristiques définissant leur identité sociale. L'Observatoire se penche ici sur les inégalités au Québec d'exclusion à l'emploi des femmes, des jeunes et des personnes ayant récemment immigré au Canada;
  • Détresse émotionnelle : fait référence aux inégalités entre les personnes en situation de détresse émotionnelle et le reste de la population, les plaçant en situation de souffrance psychologique et de désarroi, une forme d’inégalité de santé résultant parfois d’autres inégalités socioéconomiques. Les paramètres utilisés sont les demandes de soutien en santé mentale et dépendance ainsi qu’à la détresse psychologique;
  • Inégalités de reprise : fait références aux inégalités entre les mieux nantis et le reste de la population en termes de retour à la normale plus rapide pour ce groupe privilégié, étant donné leurs meilleurs emplois ou leur patrimoine financier plus important. Les paramètres utilisés sont les inégalités face à l’exposition à la COVID-19 dans les régions les plus riches, à l’emploi dans les industries les mieux payantes versus l’ensemble de l population, ainsi qu’à l’écart entre le marché financier et le marché de l’emploi.

Baromètre des inégalités, édition de juin 2020

Le Baromètre sera publié tous les mois, en fonction de la disponibilité des données. Voici quelques faits saillants de l'édition de juin 2020.

  • Les inégalités de précarité économique ont atteint un pic élevé en avril, pour légèrement diminuer en mai, en particulier dû à une baisse des demandes d'aide alimentaires. Les inégalités d’exclusion ont connu un sommet en mars, dû à l’emploi chez les femmes et les jeunes, mais compensé par la suite par une meilleure performance de l’emploi pour les personnes ayant récemment immigré.
  • Les inégalités de détresse ont également atteint un pic élevé en avril, pour légèrement diminuer en mai. Les inégalités de reprise ont baissé en mars – les personnes mieux nanties auraient été davantage touchées au départ que le reste de la population – avant de plafonner à un sommet élevé en avril et mai.
  • Selon un sondage Léger exclusif commandé par l’Observatoire et conduit dans la semaine du 12 juin, 16 % de la population québécoise exprimait de la difficulté à payer leurs factures, leur loyer ou leur hypothèque en avril et 15 % en mai, comparativement à 7 % en février, soit avant le début de la crise.
  • L’inquiétude financière des femmes est largement supérieure à celle des hommes, tout comme celle des parents et des jeunes de 18 à 35 ans.
  • Le nombre de personnes qui recevrait une aide financière du gouvernement a quintuplé entre février et avril. Les jeunes et les personnes ayant un revenu de ménage inférieur à 40 000 $ sont les groupes ayant le plus bénéficié de ce soutien.
  • Selon le même sondage Léger, le nombre d’adultes en situation de détresse psychologique a plus que doublé entre février et avril 2020, pour reculer légèrement en mai. Les femmes sont considérablement plus touchées que les hommes, avec une différence de 40 points de pourcentage.
  • Les besoins d’avril en aide alimentaire représentent 15 fois celles reçues en février.
  • Le taux de chômage a connu une grande augmentation au cours de la crise, passant de 5 % en février à 8 % en mars et 18 % en avril, puis à 14 % en mai. Le taux de chômage des femmes a augmenté plus rapidement et de façon plus marquée.
  • Le taux de chômage a augmenté de manière plus importante chez les jeunes de 15 à 24 ans que chez les 25 ans et plus, étant en moyenne 1,5 fois supérieur.
  • Si le nombre d’emplois a été significativement réduit depuis le début de la crise, les emplois les plus payants ont été proportionnellement moins touchés

Pour aller plus loin

Pour en savoir plus sur le Baromètre des inégalités

Pour consulter le document complet

Pour en savoir plus sur l'Observatoire québécois des inégalités

Par Elise Tardif-Turcotte