Observatoire des tout-petits

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16 avril 2020

COVID-19 : diminuer le stress parental et favoriser la conciliation famille-travail

COVID-19 : diminuer le stress parental et favoriser la conciliation famille-travail
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Personne n’avait imaginé la crise que nous traversons actuellement et nous faisons ainsi face à l’inconnu. Nous savons toutefois qu’une frange de la population est très à risque en ce moment : les tout-petits. Pas en raison du virus, mais plutôt en raison des stress vécus par les adultes qui en prennent soin. Aujourd’hui, nous abordons le défi des travailleurs qui doivent aussi prendre soin de leurs enfants.

Selon le Portrait des tout-petits du Québec, 39 % des mères et 23 % des pères de tout-petits présentaient en 2018 un niveau de stress élevé lié à la conciliation des obligations familiales et extrafamiliales. La pandémie de COVID-19 aura malheureusement pour effet d’amplifier le phénomène, notamment en raison de la fermeture des services de garde éducatifs à l’enfance. Certains parents devront aussi apprendre à conjuguer télétravail et présence de jeunes enfants.

De plus, selon l’Observatoire québécois des inégalités, « la fermeture des écoles et des garderies ainsi que la nécessité de planifier davantage les achats du ménage pour réduire les sorties pourraient ajouter un poids supplémentaire sur les épaules des femmes qui, règle générale, s’occupent davantage de la gestion domestique et des enfants ».

Les conflits famille-travail affectent directement les pratiques parentales. Les parents qui vivent de tels conflits sont susceptibles d’être plus irritables, moins chaleureux et moins constants avec leurs enfants. Selon l’Enquête québécoise sur l’expérience des parents d’enfants de 0 à 5 ans, les parents salariés ayant de plus grandes difficultés à concilier le travail et les obligations familiales sont plus à risque de crier, d’élever la voix ou de se mettre en colère contre leurs enfants de 0 à 5 ans.

Des mesures pour soutenir les familles

Selon l’infolettre du 27 mars de la Fédération québécoise des organismes communautaires Famille (FQOCF), plusieurs de ses membres assurent un contact téléphonique régulier avec les familles qui utilisent habituellement leurs services. « Ce service vise principalement à éviter que la situation de confinement ne mène à une désorganisation de certaines familles et à une escalade de colère et de perte de contrôle personnelle chez certains adultes envers leurs enfants, » explique la FQOCF. En 5 jours, plus de 17 000 familles auraient ainsi bénéficié du service de soutien téléphonique de 230 organismes communautaires.

Pour soutenir le personnel de la santé, des services sociaux et des services essentiels, le ministère de la Famille a annoncé que les services de garde demeureraient ouverts pour les enfants de ces travailleurs. De plus, ceux-ci « n’auront pas à débourser pour l’utilisation de ces services puisque le coût sera assumé par le gouvernement du Québec ». Selon les données du ministère de la Famille, 5 700 enfants par semaine, en moyenne, ont fréquenté ces services entre le 16 et le 27 mars.

Du côté municipal, le Carrefour action municipale et famille (CAMF) souligne les bienfaits du voisinage en période de pandémie et souhaite sensibiliser les municipalités et les citoyens à l’entraide entre voisins. Par exemple, le CAMF suggère :

  • d’approcher les personnes vulnérables ou en quarantaine en déposant un mot dans leur boîte aux lettres pour connaître leurs besoins;
  • de créer un groupe d’entraide sur une plateforme numérique pour échanger des services entre personnes à proximité;
  • d’organiser une chorale sur son balcon pour célébrer l’anniversaire des membres de sa famille avec ses voisins.
Plusieurs organisations offrent des ressources pour soutenir directement les familles :

Kathleen Couillard