Scolarité des mères en hausse: une bonne nouvelle pour les tout-petits québécois
La proportion de bébés nés d’une mère qui n’a pas terminé ses études secondaires continue de diminuer selon de nouvelles données disponibles sur le site de l’Observatoire des tout-petits.
Déjà dans notre Portrait 2016, il était possible de constater que cette proportion était passée de 7,9 % en 2008 à 5,9 % en 2014. Les statistiques les plus récentes confirment que cette baisse s’est poursuivie entre 2014 et 2017, où la proportion a atteint 5,1 %, c’est-à-dire la plus basse des dix dernières années.
L'impact du niveau de scolarité des mères sur le développement des tout-petits
Par ailleurs, la proportion d’enfants nés de mères détenant un diplôme universitaire a augmenté de 37,2 % en 2008 à 43,7 % en 2017. « Si les mères sont de plus en plus scolarisées, c’est une bonne nouvelle pour les enfants en général, » se réjouit Dre Cat Tuong Nguyen, médecin spécialiste en santé publique de la Direction régionale de santé publique de Montréal. En effet, le niveau de scolarité de la mère aurait des répercussions sur la santé physique et le développement de ses enfants. « Nous savons que la scolarité de la mère a une influence sur ses habitudes de vie pendant la grossesse, comme le tabagisme, explique Dre Nguyen. Cela pourrait donc avoir des impacts sur la santé du bébé, notamment sur son poids à la naissance et sur le risque de prématurité. »
Un autre facteur important à considérer selon Dre Nguyen est le lien entre la scolarité des mères et le niveau socio-économique dans lequel leurs enfants grandiront. En effet, des données de Statistique Canada révèlent qu’en 2015, les femmes sans diplôme gagnaient seulement entre 15,09 $ et 17,68 $ par heure alors que le salaire horaire moyen des femmes canadiennes était de 26,11 $.
De plus, la scolarité de la mère peut influencer la persévérance scolaire de ses propres enfants. Selon la Fédération autonome de l’enseignement, la sous-scolarisation des mères et leur difficulté à accompagner leurs enfants dans leur parcours scolaire sont intimement liées au décrochage scolaire de leurs enfants. La lutte contre le décrochage scolaire des filles pourrait donc constituer « l’une des voies les plus prometteuses pour soutenir la persévérance scolaire de tous les enfants du Québec. »
Des efforts qui ont porté fruit
Plusieurs mesures mises en place depuis une dizaine d’années pourraient être responsables de cette amélioration de la scolarité maternelle. « Beaucoup d’actions ont été posées pour encourager la persévérance scolaire et réduire le décrochage », souligne Dre Nguyen. En effet, selon les statistiques de l’organisme Réseau réussite Montréal, le taux de décrochage scolaire chez les jeunes filles à Montréal serait passé de 20,6 % en 2009 à 13,3 % en 2016.
« Au cours de la dernière décennie, nous avons aussi observé une diminution des grossesses adolescentes, qui s’explique entre autres par un meilleur accès à la contraception », ajoute Dre Nguyen. Les grossesses à l’adolescence sont en effet un facteur important de décrochage scolaire pour les jeunes filles.
Pour consulter les nouvelles données de l’Observatoire :
Répartition des naissances selon la scolarité de la mère (dernier niveau réussi)
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