Conciliation travail-famille | Entrevue avec Chantal Glenisson, PDG de l'Aubainerie
La dernière édition du Portrait annuel des tout-petits québécois révèle des données préoccupantes sur l’état du bien-être des jeunes enfants âgés de 0 à 5 ans. L'équipe de Premières en affaires a rencontré Chantal Glenisson, présidente directrice générale de l’Aubainerie, pour savoir comment le milieu des affaires peut s’adapter à ces réalités en 2018.
La publication révèle qu’entre 2015 et 2016, 22 010 enfants âgés de 1 à 5 ans avaient un diagnostic de trouble mental, qui correspondaient en majorité à des retards spécifiques du développement et à des troubles du comportement. Ces données font réagir Chantal Glenisson. « Ce sont des chiffres alarmants », avoue-t-elle. « Et je pense aux parents, qui sont les premiers affectés. » D’ailleurs, le tiers des mères et le quart des pères d’enfants québécois de 6 mois à 5 ans présentaient un niveau de stress élevé lié à la conciliation des obligations familiales et extrafamiliales, selon une enquête de l’ISQ de 2012.
En poste depuis 2016, elle se fait l’avocate d’un certain équilibre pour ces parents. « Ça devient une nécessité de s’ajuster en tant qu’entreprise, et mettre sur pied un milieu de travail agréable et flexible génère une plus grande adhésion et rétention auprès des employés qui savent que leur employeur est humain. » Ex-numéro un de Walmart au Québec, Chantal Glenisson se rappelle les sacrifices qu’elle a dû faire dans sa carrière, car à l’époque, rares étaient les femmes qui se hissaient au sommet dans son milieu, le commerce de détail.
« Je ne veux pas que mes employées vivent la même expérience. Et ce n’est pas à la femme d’endosser la responsabilité de la conciliation : elle doit se partager entre les deux parents. » Au travail, Chantal est « une gestionnaire donnant-donnant. L’employeur doit soutenir l’employé dans ces moments, car lui aussi va le faire quand l’entreprise traversera des périodes difficiles. D’où la nécessité d’assouplir les règles. » Dans notre entreprise, on permet par exemple à certains parents de partir plus tôt pour se rendre à la garderie ou pour accompagner leur enfant à des séances de soins. Avant une réunion d’après-midi, les parents n’hésitent pas à faire savoir qu’ils devront se retirer de la conversation avant la fin et c’est très bien perçu par les collègues ou les dirigeants. Pour cette mère de deux filles, « en tant que société, on doit collectivement mettre les bons systèmes en place, car on a des lacunes à combler pour mieux soutenir le parent ». Et les entreprises ont aussi un rôle à jouer, de différentes façons, pour mieux soutenir les parents « car on soigne aussi l’enfant à travers le parent ».
Pour aller plus loin :
- Consulter l'article original paru dans le numéro d'hiver 2018 de Premières en affaires
- Consulter le site de Premières en affaires
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