Observatoire des tout-petits

Communiqué
21 novembre 2017

Comment se portent les tout-petits québécois ?

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Comment se portent les tout-petits québécois ?

Le point sur leurs conditions de naissance, leur santé physique et mentale ainsi que leur développement

Montréal, le 21 novembre 2017 – Le Portrait 2017 de l’Observatoire des tout-petits, intitulé Comment se portent les tout-petits québécois?, décrit les conditions dans lesquelles les enfants âgés de 0 à 5 ans viennent au monde, leur état de santé physique, leur état de santé mentale et leur développement. Cette deuxième édition nous révèle que les tout-petits, au nombre de 534 939 au Québec en 2016, viennent généralement au monde dans de meilleures conditions depuis 30 ans. Leur santé physique s’est aussi améliorée dans les 10 dernières années en ce qui concerne l’asthme, les blessures non intentionnelles et les maladies infectieuses. Cependant, certains éléments demeurent préoccupants. C’est notamment le cas des taux de césariennes, des éclosions de rougeole, de l’embonpoint et de l’obésité, de la santé mentale et du développement des tout-petits. Par ailleurs, le portrait dévoile qu’un nombre non négligeable d’enfants n’ont pas accès à un médecin de famille ou à un pédiatre.

« Ce second portrait apporte un éclairage nouveau sur l’état de santé et de développement des tout-petits québécois, en mettant en lumière tant les améliorations que les éléments à surveiller. Nous souhaitons ainsi susciter la réflexion quant aux pistes d’action que nous pouvons mettre en œuvre collectivement afin d’assurer le bien-être et le développement des tout-petits. Nous avons le pouvoir d’agir en tant que société. Plusieurs exemples de mesures collectives pouvant avoir un impact positif sur nos tout-petits sont d’ailleurs cités dans le portait », souligne Fannie Dagenais, directrice de l’Observatoire des tout-petits.

NAISSANCE ET ÉTAT DE SANTÉ : PLUSIEURS GAINS

Les bébés de petit poids et les décès à la naissance sont des phénomènes en diminution depuis la fin des années 1970. De plus, des progrès ont été faits en ce qui concerne l’allaitement. En effet, 89 % des mères ont allaité ou tenté d’allaiter leur dernier bébé selon des données 2013-2014, alors que cette proportion était de 72,6 % en 2000-2001. Toutefois, parmi les mères qui avaient initié l’allaitement à la naissance, seulement 77,3 % allaitaient toujours après un mois, 61,8 % à 4 mois, 54,3 % à 6 mois, puis 15,3 % à un an. Rappelons que l’OMS recommande de nourrir les bébés exclusivement avec du lait maternel durant les six premiers mois de leur vie. Les données du Portrait pourraient signifier que certaines mères auraient besoin d’être davantage soutenues dans leur allaitement.

Pour certains aspects de leur santé physique, les tout-petits se portent mieux en 2017 qu’il y a 10 ans. Les hospitalisations pour asthme chez les enfants de 0 à 4 ans ont diminué entre 2007-2010 et 2013-2016, tout comme les hospitalisations pour blessures non intentionnelles. Plusieurs maladies infectieuses évitables par la vaccination sont également en baisse. Des éclosions de rougeole et d’oreillons ont toutefois été observées dans les dernières années, ce qui rappelle l’importance de continuer à vacciner les tout-petits.

AUGMENTATION IMPORTANTE DES NAISSANCES PAR CÉSARIENNE

Il est préoccupant de constater que le taux de césariennes est passé de 20,9 % en 2002 à 24,9 % en 2015. Si cette intervention chirurgicale s’avère parfois nécessaire, elle n’est toutefois pas sans risque (ex. : infections, hémorragie, difficultés à commencer l’allaitement). Par ailleurs, aucune donnée ne montre que l’accouchement par césarienne a des effets positifs pour la mère ou le bébé lorsqu’il n’est pas nécessaire médicalement. La communauté internationale s’entend d’ailleurs pour situer la proportion idéale entre 10 % et 15 %.

LA PROBLÉMATIQUE DU POIDS TOUCHE UN ENFANT SUR TROIS ET L’ACCÈS À UN MÉDECIN DEMEURE DIFFICILE POUR PLUSIEURS ENFANTS

Malgré les progrès réalisés depuis les dernières années en ce qui concerne plusieurs aspects de la santé physique des tout-petits, les données quant à l’obésité infantile sont inquiétantes. Entre 2012 et 2015, un enfant âgé de 36 à 60 mois sur trois était à risque d’embonpoint, faisait de l’embonpoint ou était obèse. Par ailleurs, environ les trois quarts des enfants de 3 à 5 ans ne respectaient pas les recommandations en matière de temps passé devant un écran et près du tiers ne suivaient pas les recommandations en matière d’activité physique.

Finalement, le portrait révèle que l’accès à un médecin de famille ou à un pédiatre demeure difficile pour de nombreux enfants. Près d’une famille sur dix déclarait en 2015 ne pas avoir accès à un médecin de famille. L’accès aux soins de santé en temps opportun pour les jeunes enfants est crucial. Les retards qui surviennent avant qu’un enfant reçoive des soins peuvent nuire à sa santé et à sa qualité de vie.

22 010 TOUT-PETITS AVAIENT UN DIAGNOSTIC LIÉ À UN TROUBLE MENTAL

La santé mentale des tout-petits est à surveiller. Le nombre de diagnostics a augmenté significativement entre 2000 et 2016, passant de 3,5 % à 4,8 %. Ainsi, 22 010 enfants de 1 à 5 ans avaient un diagnostic pour un trouble mental, en majorité pour un retard spécifique du développement ou des troubles de comportement. D’autres troubles comme le trouble du spectre de l’autisme (TSA), l’anxiété, la dépression ou le TDAH ont aussi été diagnostiqués chez les tout-petits, mais en moins grande proportion. Les diagnostics de TSA et de TDAH ont d’ailleurs augmenté entre 2000-2001 et 2015-2016. Rappelons toutefois qu’il s’agit uniquement des cas diagnostiqués. En fait, très peu de données sont répertoriées pour évaluer la santé mentale des tout-petits. L’ampleur de la situation pourrait donc être sous-évaluée.

1 ENFANT SUR 4 VULNÉRABLE À LA MATERNELLE

Le développement des enfants est préoccupant : 26 % des tout-petits à la maternelle étaient vulnérables dans au moins un domaine de développement en 2012. De ce nombre, la moitié était vulnérable dans plus d’un domaine de développement. Les données de l’enquête révèlent également que certains groupes d’enfants sont plus susceptibles d’être vulnérables dans au moins l’une des sphères de développement, soit : ceux n’ayant pas fréquenté régulièrement un service de garde, les enfants nés à l’extérieur du Canada ou ayant une langue maternelle autre que le français et l’anglais, les garçons de même que les enfants plus défavorisés, d’un point de vue matériel ou social.

AGIR ENSEMBLE POUR L’AVENIR DE NOS TOUT-PETITS

La littérature scientifique indique que nous disposons de leviers collectifs pour améliorer la santé, le bien-être et le développement des tout-petits, que ce soit par une amélioration de l’environnement socioéconomique des tout-petits, un meilleur accès aux services de santé ou à des services de garde éducatifs de qualité, une meilleure formation des professionnels, des campagnes de sensibilisation ou un meilleur soutien aux parents.
Ce deuxième portrait, lancé dans le cadre de la Grande semaine des tout-petits, s’inscrit dans l’ensemble des démarches de l’Observatoire des tout-petits qui visent à fournir des données probantes sur l’état actuel des enfants de 0 à 5 ans au Québec. Les indicateurs présentés dans ce portrait rappellent, plus que jamais, la pertinence de faire du développement et du bien-être des tout-petits une priorité pour notre société.

À PROPOS DE L’OBSERVATOIRE DES TOUT-PETITS

L’Observatoire des tout-petits, un projet de la Fondation Lucie et André Chagnon, a pour mission de contribuer à placer le développement et le bien-être des tout-petits au cœur des priorités de la société québécoise. Pour y parvenir, l’Observatoire regroupe les données les plus rigoureuses concernant les 0-5 ans, les communique et suscite le dialogue autour des actions collectives nécessaires dans ce domaine. Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet de l’Observatoire des tout-petits : www.tout-petits.org.

À PROPOS DE LA GRANDE SEMAINE DES TOUT-PETITS

Du 19 au 25 novembre 2017, la Grande semaine des tout-petits est l’occasion de communiquer et de susciter le dialogue autour du développement et du bien-être des tout-petits, de mettre en lumière des initiatives locales et régionales qui soutiennent la petite enfance et de mobiliser l’ensemble de la société. Plusieurs activités et événements se déroulent partout au Québec tout au long de la semaine. Pour en savoir plus, visitez le grandesemaine.com.

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Source : Observatoire des tout-petits

Renseignements :

Béatrice Gougeon / Mélissa Archambault
Morin Relations Publiques
beatrice@morinrp.com /melissa@morinrp.com
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514 688-3936 /450 501-2298