Services de garde : les parents de tout-petits ont besoin de flexibilité
Au Québec, ce sont plus de 150 000 tout-petits qui ne fréquentent pas les services éducatifs à l’enfance. Alors que plusieurs facteurs peuvent être en cause, un récent projet de recherche révèle que pour un grand nombre de parents, les horaires proposés par ces services de garde ne conviennent pas. Face à ce besoin de flexibilité, le réseau de haltes-garderies répond présent.
Un besoin croissant de souplesse dans l’offre des services de garde
15% des parents d’enfants de 0 à 5 ans au Québec estiment que les horaires des services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE) ne répondent pas à leurs besoins. Et jusqu’à 52% d’entre eux seraient intéressés par des modalités qui permettent une plus grande flexibilité.
Ce sont les principaux constats qui émanent d’une récente étude réalisée par l’Association des haltes-garderies communautaires du Québec (AHGCQ), avec l’appui d’un comité scientifique dirigé par Carl Lacharité, psychologue et professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Une conciliation famille-travail parfois difficile
Pour la majorité des parents de tout-petits (67%), ce sont les exigences associées à leur emploi qui seraient à l’origine de ces besoins en matière de flexibilité. Plus précisément, ce sont des parents qui travaillent le soir, la nuit ou les fins de semaine et qui auraient besoin d’avoir accès à des heures de garde prolongées.
Afin de pallier ce manque de souplesse des services de garde, 62% des parents bénéficient de l’aide des grands-parents ou d’autres membres de leur entourage. Mais lorsque ce n’est pas possible, ils doivent se tourner vers d’autres solutions, qui ne sont pas toujours idéales.
Les haltes-garderies sont là
C’est ici qu’interviennent les 300 haltes-garderies communautaires du Québec, qui sont désormais accessibles à tous les parents grâce au Grand chantier pour les familles, un plan d’action du ministère de la Famille pour compléter le réseau des SGEE.
On les retrouve notamment dans les organismes communautaires famille, les centres de femmes, les centres communautaires de loisirs, les organismes de soutien aux nouveaux arrivants ainsi que dans les milieux d’enseignement supérieur (cégeps et universités).
Les haltes-garderies en milieu d’enseignement, un service essentiel pour les parents-étudiants
Depuis 2022, le ministère de la Famille offre une aide financière aux haltes-garderies en milieu d’enseignement pour le développement de leur offre d’activités. Ce projet pilote a permis à une dizaine d’organismes et associations étudiantes de mettre en place une halte-garderie pour les parents-étudiants et ainsi de faciliter leur conciliation famille-travail-études.
Annie Noël de Tilly, coordonnatrice du comité de soutien aux parents étudiants (CSPE) de l'UQÀM, était ravie de pouvoir bénéficier de ce financement.
« Ça faisait longtemps que le CSPE caressait l’idée d’offrir une halte-garderie à la communauté étudiante de l’UQÀM, précise-t-elle. C’était la joie de savoir qu’on allait enfin pouvoir être appuyés pour le faire. »
En plus de son horaire régulier de jour, la halte-garderie du CSPE offre aux parents-étudiants un service de garde en soirée du lundi au jeudi, ainsi que le samedi. Ces plages horaires étendues permettent de répondre à des besoins de flexibilité exprimés en 2020 dans le cadre d’un sondage mené par le CSPE.
« Les parcours d’études sont tellement différents aujourd’hui d’il y a 20 ans, explique Annie Noël de Tilly. Il n’est plus rare qu’une mère de deux jeunes enfants effectue un retour aux études. »
L’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Victoriaville (AGEECV) a également pu bénéficier du financement du ministère de la Famille pour mettre en place une halte-garderie.
Des soupirs de soulagement du côté des parents
Les haltes-garderies en milieu d’enseignement sont d’une importance inestimable pour les parents-étudiants qui en bénéficient.
C’est le cas de Fanny Boutin, étudiante en travail social à l’UQÀM dont le petit garçon de 21 mois fréquente la halte-garderie du CSPE.
Même son de cloche du côté de Juliette Lusven et Max Boutin, doctorants en études et pratiques à l’UQÀM qui utilisent les services de la halte-garderie du CSPE pour leurs deux enfants.
« Ce service est essentiel et doit absolument perdurer, insiste Juliette Lusven. Nos enfants adorent les éducatrices et nous leur faisons entièrement confiance, ce qui est inestimable pour aller au bout de sa recherche doctorale. »
Nadia Boudreau de l’AHGCQ voit d’un bon œil la volonté du ministère de la Famille de favoriser l’accès aux haltes-garderies en milieu d’enseignement.
Par Mélissa Khadra
Pour aller plus loin
Consulter les faits saillants et principaux constats du projet de recherche sur les besoins de flexibilité
Consulter le plan d’action du ministère de la Famille pour compléter le réseau des SGEE
Découvrir le site web de l’AHGCQ
Lire notre chronique Accès aux services éducatifs : soutenir les parents pour aider les enfants
Consulter notre Portrait des politiques publiques, les haltes-garderies communautaires sont abordées aux pages 100 et 101
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