Image corporelle : les tout-petits ont besoin de modèles positifs
Dans une société qui glorifie la minceur, accepter son corps tel qu’il est devient un combat constant. Or, les préjugés que l’on entretient envers notre apparence et celle des autres peuvent teinter négativement la perception qu’ont les tout-petits qui nous entourent de leur propre image.
Il est important que les adultes qui côtoient les enfants soient des modèles positifs et bienveillants pour les amener à développer une bonne estime de soi. Et, surtout, pour qu’ils apprennent à valoriser qui ils sont.
Combattre ces préjugés contribue à notre propre bien-être et à notre estime de soi. Mais au-delà de cet effet individuel, s’informer et comprendre les enjeux liés à la glorification de la minceur nous permet avant tout de devenir des modèles positifs pour les tout-petits que nous côtoyons, estime-t-elle.
Ultimement, chaque personne peut faire une différence pour que collectivement, on puisse créer des environnements bienveillants qui valorisent la diversité corporelle.
La petite enfance, une période cruciale pour l’image corporelle
En effet, chez les tout-petits, la perception de soi est influencée par les personnes qui gravitent dans leur entourage. Les regards que l’on pose sur eux, les commentaires que l’on fait sur leur apparence et les expériences qu’ils vivent peuvent avoir un impact sur leur image corporelle, qui, à son tour, peut atteindre leur estime de soi1.
« Il s’agit de la perception qu’une personne a de son propre corps, de son apparence, précise Andrée-Ann Dufour Bouchard. Elle est non seulement influencée par ce qu’on pense de notre corps, mais également par ce qu’on croit que les autres pensent de notre corps. »
L’image corporelle est en constante évolution et fluctue au cours de notre vie. Mais son façonnement débute lors de la petite enfance, période cruciale du développement d’un individu.
En d’autres termes, l’insatisfaction que l’on peut ressentir envers notre corps n’a pas d’âge.
D’où l’importance d’agir tôt, si on veut que les tout-petits développent une estime de soi solide et valorisent qui ils sont au lieu d’associer leur valeur à leur poids. Pour y parvenir, il faut notamment s’assurer qu’ils bâtissent une relation saine avec la nourriture.
Et il en va de même pour leur relation avec l’activité physique. En d’autres termes, on ne veut pas que les enfants fassent un rapprochement d’idées entre manger et contrôle du poids, ou encore bouger et contrôle du poids.
« On veut qu’ils bougent pour le plaisir ! », soulève-t-elle.
Grandir dans une société sans grossophobie
Les mots qu’on choisit et les gestes qu’on pose ont un impact, estime Andrée-Ann Dufour Bouchard. En complimentant les tout-petits uniquement ou majoritairement sur leur apparence, on leur fait comprendre que cette dernière est très importante à nos yeux. Et ce biais peut les amener à se préoccuper de leur image très tôt1.
On devrait, au contraire, valoriser leurs idées, leurs initiatives, leurs efforts, leurs réalisations, leur personnalité et leurs qualités1. De cette manière, on les encourage à comprendre leur valeur et à développer une estime de soi diversifiée, qui leur servira de bouclier.
Ultimement, on doit être conscient que certains de nos comportements, qui sont le reflet de nos préjugés envers le poids, peuvent entretenir une grossophobie globale, soit une discrimination envers les personnes considérées comme étant « grosses » selon les standards de minceur établis, explique Andrée-Ann Dufour Bouchard.
Outiller les grands pour aider les tout-petits
C’est dans cette optique qu’ÉquiLibre et l’Association pour la santé publique du Québec ont développé une boîte à outils qui vise à démystifier l’image corporelle, les conséquences de la grossophobie, ainsi que le lien entre le poids et la santé. Intitulée Grossophobie et image corporelle : S’outiller pour mieux intervenir, cette trousse offre une variété de ressources, destinée à des publics diversifiés. Elle a été conçue en collaboration avec la Table québécoise sur la saine alimentation.
Parallèlement, ÉquiLibre a également élaboré une trousse d’outils destinée spécifiquement aux gestionnaires et au personnel éducateur dans le domaine de la petite enfance. Cette trousse aborde trois thématiques dont l’objectif commun vise à influencer positivement l’image corporelle et l’estime de soi des tout petits :
- Accorder moins d’importance à l’apparence pour valoriser les tout-petits pour ce qu’ils sont.
- Favoriser le jeu actif, tant chez les filles que chez les garçons.
- Exposer les tout-petits à des modèles qui présentent des formats corporels diversifiés et des caractéristiques variées, à travers des livres et des jeux par exemple.
Par Mélissa Khadra
Pour aller plus loin
Découvrir la boîte à outils Grossophobie et image corporelle : S’outiller pour mieux intervenir
Consulter le site web et les ressources fournies par ÉquiLibre
(1) Découvrir la trousse d’outils gestionnaire – Petite enfance d’ÉquiLibre
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