Direction générale du développement, du bien-être et de la protection de la jeunesse : le transfert des programmes de prévention fait jaser
L’entrée en fonction de Catherine Lemay au poste de Directrice nationale de la protection de la jeunesse a fait couler beaucoup d’encre cette semaine. La volonté de transférer à la DPJ la gestion des programmes préventifs à la petite enfance a notamment suscité beaucoup de réactions. En voici quelques-unes.
Nommée le 17 mars dernier et en fonction depuis le 29 mars, la Directrice nationale de la protection de la jeunesse a un statut de sous-ministre adjointe au sein de la Direction générale du développement, du bien-être et de la protection de la jeunesse. Son mandat consiste à entreprendre une réflexion sur les services de protection de la jeunesse, ainsi que sur la Loi qui les encadre. Elle est aussi responsable de la mise en œuvre des recommandations du rapport final de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (la commission Laurent), dont le dépôt est prévu le 30 avril prochain.
Une décision controversée
Les Directions régionales de santé publique (DRSP) ont vite réagi à la création de la Direction générale du développement, du bien-être et de la protection de la jeunesse et se sont opposées au transfert des programmes préventifs en petite enfance sous son aile. Ces programmes, dont les plus connus sont le programme OLO et le programme SIPPE, ne devraient pas être pris en charge par les services d’urgence, qui ont une vocation tout autre, selon eux.
En réponse à ces critiques, le ministre Lionel Carmant a défendu le transfert des programmes de prévention en petite enfance en précisant que les changements apportés permettront une meilleure continuité de services pour les enfants vulnérables.
Pour lire d’autres prises de parole sur la question
«Si l’on souhaite que les services de la protection de la jeunesse interviennent de meilleure façon auprès des enfants signalés qu’ils prennent en charge, il faut arriver à réduire le nombre de ces enfants par des mesures préventives d’une très grande intensité à l’échelle locale et à l’échelle régionale.» - Lettre ouverte de Camil Bouchard, ex-président du Groupe de travail pour les jeunes Un Québec fou de ses enfants, et de Claire Chamberland, professeure émérite en travail social, Université de Montréal.
«Le débat est structurel, mais il a déjà des effets collatéraux préoccupants. En tout premier lieu, la Fondation Olo craint l’impact de ce choix – et des sorties ayant suivi – sur les familles. L’approche Olo n’a jamais été et ne sera jamais une porte d’entrée pour la DPJ. Le sous-entendre est dangereux.» - Réaction d'Élise Boyer, directrice générale de la Fondation OLO
«Si [les services préventifs sont] maintenant associés à la DPJ, les familles vont être perdantes. Elles ne voudront plus y aller par peur d’être sous haute surveillance, d’être listées ou de se ramasser avec un dossier à la DPJ. Selon nous, c’est une fausse bonne idée.» - Réaction du Regroupement des organismes communautaires Familles de l’Estrie
Pour aller plus loin
Notre dossier web sur la prévention de la maltraitance et la commission Laurent
Par Elise Tardif-Turcotte
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