Une première étude sur la préparation des enfants à la maternelle
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Les habiletés acquises durant la petite enfance préparent l’enfant à l’enseignement en classe à la maternelle, ce qui favorise la réussite scolaire et l’adoption de saines habitudes de vie à l’adolescence, concluent des chercheurs québécois et canadiens.
Publiée dans le numéro de novembre 2020 de Pediatrics, l’étude Kindergarten Readiness, Later Health, and Social Costs est la première du genre à s’intéresser à l’impact de la préparation des enfants à la maternelle sur leur santé physique et psychologique ainsi que sur leur parcours scolaire à la fin des études secondaires.
Les résultats:
- Les compétences en mathématiques à la maternelle contribuent à de meilleurs résultats scolaires à la fin des études secondaires et diminuent le risque de décrochage.
- Une bonne compréhension du vocabulaire à la maternelle est liée à une moins grande vulnérabilité à l’anxiété plus tard.
- L’engagement scolaire de l’enfant dès la maternelle prédit de meilleurs résultats académiques au secondaire, augmente le sentiment d’appartenance à l’école ainsi que la participation à une activité physique, en plus de diminuer les risques de décrochage et de consommation d’alcool et de drogues.
Un engagement scolaire dès la maternelle diminue de 65% la probabilité d’embonpoint à l’âge de 17 ans.
Ces résultats amènent l’équipe de chercheurs à réaffirmer l’importance d’aider les enfants d’âge préscolaire à développer des habiletés cognitives, sociales et motrices, qui sont nécessaires à leur apprentissage en classe. Offrir aux enfants des conditions qui favorisent leur préparation à la maternelle permet non seulement d’améliorer les chances de réussite scolaire et l’adoption de saines habitudes de vie à l’âge adulte, mais aussi de réduire les coûts sociaux liés au décrochage scolaire.
À propos de la méthodologie
L’étude a porté sur 966 jeunes canadiens. Des examinateurs formés ont évalué la compréhension du vocabulaire et la connaissance des chiffres des enfants à l’âge de 5 ans et leur enseignant a fait état de leur engagement scolaire. À 17 ans, les participants ont été interrogés sur leurs résultats scolaires, leur sentiment d’appartenance à l’école, leur taille, leur poids, leur participation à une activité physique, leur consommation d’alcool et de drogues et leur vulnérabilité à l’anxiété. Leur risque de décrochage scolaire a également été estimé en fonction de leurs résultats académiques, de leur engagement scolaire et de leur persévérance scolaire.
Il est à noter que les analyses ont été ajustées selon certaines caractéristiques de l’enfant (sexe, poids selon l’âge gestationnel, quotient intellectuel non verbal, comportements intériorisés et extériorisés) et de sa famille (implication parentale, dépression maternelle, statut d’immigrant, structure familiale et statut socioéconomique).
Par Amélie Cournoyer
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