La violence familiale moins présente dans la vie des enfants du Québec qu’il y a 20 ans
L’Institut de la statistique du Québec publiait dernièrement le rapport de l'enquête La violence familiale dans la vie des enfants du Québec 2018 intitulé « Les attitudes parentales et les pratiques familiales. Résultats de la 4e édition de l’enquête ». Celui-ci porte tout particulièrement sur les normes parentales en matière de discipline et les pratiques à l’égard des enfants au sein des familles québécoises.
Plusieurs résultats concernant notamment les conduites parentales à caractère violent et négligent envers les enfants âgés entre 6 mois et 17 ans de même que leur exposition à la violence conjugale y sont présentés:
- En 2018, moins d’enfants âgés de 6 mois à 17 ans reçoivent des tapes à mains nues sur les fesses, les mains, les bras ou les jambes au moins une fois dans l’année (26 %) qu’en 1999 (48 %).
- L’occurrence des sévices plus graves, tels que frapper sur les fesses ou ailleurs avec un objet dur, donner un coup de poing ou secouer un enfant de moins de 2 ans sont aussi en diminution, passant de 7 % en 1999 à 3,4 % en 2018.
Évolution des normes sociales à l’égard de la punition corporelle
Parmi les principaux constats tirés de l’étude, on note que de moins en moins de mères et de pères sont en accord avec l’utilisation de la punition corporelle pour éduquer les enfants. Alors que 29 % des mères affirmaient en 1999 que certains enfants avaient besoin de tapes pour apprendre à bien se conduire, elles sont 7 % à l’affirmer en 2018. Du côté des pères, cette proportion est passée de 34 % en 2004 à 11 % en 2018.
Pour certains enfants, la violence est présente dès la période périnatale
Environ 11 % des mères au Québec vivent de la violence conjugale pendant la période périnatale, soit de la grossesse jusqu’au deuxième anniversaire de l’enfant. Pour 9 % des mères, cette violence est psychologique et verbale. Pour 5 % d'entre elles, elle se manifeste par des gestes de contrôle et pour 3,7 % d'entre elles, elle est de nature physique.
Certains enfants sont susceptibles d’être négligés
La vaste majorité des enfants vivent avec des adultes qui répondent à leurs besoins essentiels de sécurité et de développement (83 % à 94 %). Toutefois, de 5 % à 16 % des enfants ne voient pas leurs besoins cognitifs ou affectifs, de supervision ou physiques être comblés de manière optimale. Les résultats montrent, entre autres, que 5 % des enfants âgés de 6 mois à 5 ans sont à risque sur le plan cognitif (p. ex. recevoir de l’affection), alors que 12 % des enfants de 13 à 17 ans le sont davantage sur le plan de la supervision (p. ex. se trouver en présence d’une personne de confiance).
Au sujet de l’enquête
L’enquête La violence familiale dans la vie des enfants du Québec en est à sa 4e édition. Au total, pour l’édition de 2018, 5 184 répondants dont 3 984 mères et 1 200 pères, qui vivent au moins 40 % du temps avec un enfant âgé de 6 mois à 17 ans, ont répondu à un questionnaire téléphonique.
Le rapport disponible sur le site Web de l’Institut de la statistique du Québec offre un portrait statistique détaillé de ces problématiques et examine aussi les liens possibles avec divers facteurs individuels, familiaux et socioéconomiques.
Pour aller plus loin :
- Voir les résultats de l'Enquête précédente menée en 2012 dans notre Portrait des tout-petits québécois
- Consulter notre dossier sur la violence et la maltraitance chez les tout-petits
- Lire l'entrevue de Fannie Dagenais, directrice de l'Observatoire des tout-petits, dans le Devoir
- Visionner l'entrevue de Fannie Dagenais avec Sophie Thibault à TVA Nouvelles [segment débutant à 19:26]
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