Que peuvent les villes pour les tout-petits ?
Suite à la parution du Portrait annuel des tout-petits québécois, nous avons invité Martin Damphousse, président du Carrefour Action municipale et famille et maire de Varennes, à réagir aux données du portrait. Selon lui, les municipalités peuvent et doivent faire une différence pour les tout-petits.
De nombreuses municipalités ont mis en place des mesures pour favoriser le développement et le bien-être des tout-petits. Pouvez-vous nous donner quelques exemples et surtout, nous dire : quel serait le pas de plus ?
D’abord, bien des personnes ont des idées préconçues quant au rôle que jouent les municipalités, croyant qu’il se limite à certaines tâches comme la cueillette des poubelles.
Les villes jouent un rôle majeur dans le déploiement d’actions collectives, notamment pour les saines habitudes de vie. Avec les données du portrait de l’Observatoire, les villes pourront intervenir directement ou indirectement sur certains indicateurs définis.
La municipalité de Varennes a d’ailleurs reçu l’accréditation « Municipalité amie des enfants » par le Carrefour Action municipale et famille. Cette accréditation oblige les municipalités à considérer les tout-petits dans leurs décisions. Cela fait également en sorte que nous appuyons des initiatives et des actions en faveur des enfants, comme nous associer aux centres de la petite enfance ou à la Guignolée par exemple.
La croyance populaire veut que les résidents de Varennes soient nantis, mais la population qui est dans le besoin cogne rarement aux portes de la Ville. Comme maires, nous avons la possibilité de faire un contrôle de zonage et de venir en aide aux familles pour leur offrir des conditions gagnantes.
Parlons du Portrait des tout-petits publié par l’Observatoire. Il y a de bonnes et de moins bonnes nouvelles. Quelles données ont retenu votre attention ?
La malnutrition m’a particulièrement surpris. Malheureusement, elle ne se voit pas directement, on doit souvent la dépister. Les données sur les logements non abordables sont aussi inquiétantes. Entre 2010 et 2012, on parle de 20 000 familles de plus qui vivent dans une résidence dont la charge dépasse 30 % de leurs revenus.
Comme maire, quelle pourrait être votre intervention pour faciliter l’accès à des logements abordables ?
Beaucoup de municipalités sous-estiment leur pouvoir d’action sur la communauté, mais nous avons un rôle important à jouer comme maire. Quand on prend le temps de rencontrer les organismes qui travaillent sans relâche avec des familles défavorisées, on prend conscience du besoin réel existant.
Les municipalités ont des leviers pour agir sur l’accès au logement abordable. On dispose de terrains qu’on peut offrir à un promoteur qui s’engage à construire des logements abordables.
En aidant les organismes et par le fait même les familles qui sont dans le besoin, on remarque un appui du reste de la communauté. Les citoyens sont heureux de savoir que leurs élus se préoccupent des écarts de revenus et qu’ils ont une ouverture aux réinvestissements.
Que pensez-vous des données sur l’insécurité alimentaire ? Les municipalités disposent-elles de leviers d’action sur cet enjeu qui touche de nombreuses familles?
Parfois, nous pouvons intervenir directement sur un enjeu comme c’est le cas pour l’aménagement des parcs ou l’organisation d’activités sportives et familiales gratuites pour les familles. Dans le cas de l’insécurité alimentaire, il nous est impossible d’agir directement c’est-à-dire qu’on ne peut donner de la nourriture. Cependant, nous pouvons soutenir les organismes qui aident cette clientèle.
C’est le cas avec notre activité annuelle de la Guignolée. Nous contribuons en mettant en place une campagne d’information, en achetant de l’équipement ou encore, en soutenant les bénévoles afin qu’ils ramassent un maximum d’argent pour ainsi aider plus de familles.
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