Observatoire des tout-petits

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30 décembre 2016

Plaidoyer pour rassembler les générations des aînés et des tout-petits

	Plaidoyer pour rassembler les générations des aînés et des tout-petits
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En réaction aux données de notre Portrait annuel, Louise DesChâtelets nous a confié pourquoi il est essentiel, selon elle, que les générations plus âgées continuent de s’intéresser aux tout-petits.

 

Vous tenez depuis de nombreuses années « le Courrier de Louise » dans le Journal de Montréal. Vous avez écrit il y a quelques années un billet dans lequel vous parliez du rôle des grands-parents auprès de leurs petits-enfants. Vous répondiez à une dame, elle-même grand-mère, qui mentionnait ne pas vouloir être la gardienne attitrée de ses petits-enfants. Comment les gens de votre génération peuvent-ils contribuer au bien-être et au développement des tout-petits, qu’ils soient grands-parents ou pas ?

Je comprends que cette grand-mère ne souhaite pas être la gardienne attitrée de ses petits-enfants. Par contre, je crois qu’il est essentiel et primordial que les gens de ma génération soient présents pour les tout-petits.

D’abord, il faut créer un lien de confiance entre le tout-petit et l’aîné. Par exemple, un enfant peut se sentir plus à l’aise de se confier à ses grands-parents plutôt qu’à son parent. Comme grands-parents, c’est important de les écouter et de les guider.

De plus, être proche d’un enfant nous maintient dans la vie et nous garde jeune d’esprit. Cette proximité avec les tout-petits nous évite de tomber dans la marginalité ou l’isolement. Souvent, comme aîné, nous attendons que nos enfants ou nos petits-enfants nous appellent, mais c’est aussi à nous de créer le lien et de le maintenir. Au final, c’est une relation donnant-donnant. Si on n’a pas d’enfants, on peut entrer en relation avec ceux de nos voisins. C’est important de maintenir ces liens qui nous permettent de continuer de faire partie de la société. Ne serait-ce que pour transmettre sa culture, ses traditions. Les aînés sont responsables de cette transmission, qui est fondamentale à mon avis.

J’invite la génération des aînés à continuer de se préoccuper des tout-petits, en les acceptant tels qu’ils sont, avec leur côté bouillant, leurs envies de sauter, de bouger et de crier.

Vous recevez certainement une panoplie de questions ou de témoignages qui concernent les enfants, leurs parents ou leur entourage. Quelle est votre lecture de la place des tout-petits dans notre société ?

Je reçois en effet beaucoup de messages à propos des tout-petits, dans le cadre de ma tribune, souvent par rapport à ceux qu’on appelle les « enfants rois ». Ce n’est pas ces enfants que je vois en regardant les données du Portrait des tout-petits. On y parle d’enfants qui vivent dans des conditions difficiles. Ça peut expliquer aussi les problèmes de comportement que nous observons chez certains enfants. Malheureusement, ces enfants souffrent d’un manque monétaire et d’hygiène de vie et on peut comprendre comment ça peut mener au développement de différents problèmes.

Parlons plus précisément du Portrait 2016 des tout-petits québécois. Il y a de bonnes et de moins bonnes nouvelles. L’insécurité alimentaire n’a pas augmenté ces dernières années, mais elle touche toujours environ 9 % des tout-petits. Que pensez-vous de cette situation ? Croyez-vous que le Québec en fait assez pour faire diminuer cette statistique ? Que pourrions-nous faire de plus ?

 

Je trouve qu’il existe déjà plusieurs organismes comme Moisson Montréal ou le Club des petits déjeuners qui font de l’alimentation leur cheval de bataille. Comme société, nous devons surtout nous préoccuper de l’accessibilité aux logements abordables. Le parent qui a un toit à un prix raisonnable peut mieux nourrir son enfant. Ces problèmes coûtent cher à l’État et nous aurions dû nous y attarder plus tôt. J’aimerais que la question des logements sociaux revienne dans les conversations, une belle solution qui contribuerait à ce que les tout-petits aient accès à une vraie égalité des chances, pour arriver en santé à leur première année scolaire.

ÉCOUTER LOUISE DESCHÂTELETS AU DÉVOILEMENT DU PORTRAIT