Élections municipales: les tout-petits au cœur de nos milieux de vie
 
                     
                        Directrice de l’Observatoire des tout-petits
Le 2 novembre prochain, nous nous rendrons aux urnes pour élire nos nouveaux conseils municipaux. Ces élections surviennent dans un climat social chargé de défis. Et si, au moment de noircir officiellement les cases sur notre bulletin de vote, nous pensions aussi aux tout-petits citoyens et à leur famille?
Les municipalités occupent une place unique dans la vie des familles. Par leurs décisions en matière d’aménagement, de sécurité publique, de loisirs et d’habitation, elles façonnent le milieu dans lequel les tout-petits grandissent, explorent et tissent leurs premières relations.
Favoriser l’accès
En facilitant l’accès aux parcs, aux bibliothèques publiques et à une variété d’activités de loisirs, les municipalités contribuent au bien-être des tout-petits, en plus de leur offrir une alternative aux écrans. Elles influencent ainsi directement leur développement. Par exemple, fréquenter une bibliothèque publique avec son enfant favorise sa réussite éducative et peut contribuer à prévenir le décrochage scolaire. Cela dit, au-delà des activités de loisirs, les parents rappellent que leurs besoins vont bien plus loin. Dans un sondage mené par Léger pour le compte de l’Observatoire des tout-petits, ils font émerger deux priorités: favoriser l’accès à des logements abordables et à des services de garde éducatifs de qualité.
De fait, les données les plus récentes montrent que ces défis persistent. Déjà en 2021, le recensement révélait qu’une famille sur quatre avec au moins un tout-petit vivait dans un logement non acceptable au Québec, c’est-à-dire trop cher, trop petit ou nécessitant des réparations majeures. Or, le fait d’habiter dans un logement non abordable est notamment associé à un plus grand risque de retard sur le plan du développement physique, émotif, cognitif, langagier et social.
Par ailleurs, le déficit de places en services de garde éducatifs continue de se creuser et des inégalités d’accès demeurent. Cette situation est préoccupante, alors qu’on sait que fréquenter un service de garde de qualité peut avoir des effets bénéfiques sur la santé et le développement des jeunes enfants, effets qui peuvent se manifester tout au long de leur vie.
Répondre aux besoins
Résoudre ces difficultés ne relève pas uniquement des municipalités. Toutefois, celles-ci peuvent contribuer de manière concrète.
Des municipalités de partout au Québec, grandes et petites, se mettent en action. Par exemple, certaines jouent le rôle de facilitatrice pour l’installation d’un service de garde éducatif à l’enfance sur un terrain municipal. D’autres favorisent l’accessibilité aux logements sociaux en modifiant des règlements municipaux.
Elles ont entre leurs mains un formidable levier: celui de créer des milieux de vie où nos tout-petits pourront s’épanouir. En agissant sur ce qui relève de leurs compétences, elles soutiennent notre tissu social aujourd’hui et demain. Parce que le bien-être des tout-petits, c’est aussi la promesse de collectivités plus fortes et plus humaines.
Julie Cailliau
Directrice de l'Observatoire des tout-petits