Familles avec au moins un enfant de 0 à 5 ans vivant dans des logements non-acceptables
Définition de l’indicateur
Un logement est considéré non acceptable lorsque celui-ci n’atteint pas au moins l’une des trois normes d’acceptabilité (abordabilité, taille et réparations majeurs) établies par la Société canadienne d’hypothèques et de logement.
Abordabilité: Un logement est non abordable si le ménage consacre plus de 30 % de son revenu avant impôt aux frais de logement.
Taille: Un logement est de taille insuffisante s’il ne compte pas suffisamment de chambres pour répondre aux besoins du ménage étant donné sa taille et sa composition*.
Réparations majeurs: Il s’agit notamment de logements où la plomberie ou l’installation électrique est défectueuse, et de logements qui ont besoin de réparations structurelles aux murs, sols ou plafonds.
*D’après les prescriptions de la Norme nationale d’occupation (NNO)
Notes importantes sur la définition
Il s'agit des familles de recensement dans les ménages privés propriétaires ou locataires, non agricoles et hors réserves avec au moins un enfant de 0 à 5 ans
Données provinciales
Notes graphiques
Les données de 2011 ne sont pas présentées, car elles ne sont pas comparables aux autres années en raison de changements méthodologiques apportées en 2011.
Source des données
Statistique Canada, Recensements de 2006, 2016 et 2021, données adaptées par l’Institut de la statistique du Québec.
Faits saillants provinciaux
En 2021, 1famille sur 4 avec au moins un enfant de 0 à 5 ans vivait dans un logement non acceptable (25,7%). Cette proportion est en baisse depuis 2006, où elle était de 31,6 %.
Auteur des faits saillants provinciaux
Observatoire des tout-petits, validé par l'Institut de la statistique du QuébecQuels sont les effets pour les tout-petits?
Selon l’Enquête québécoise sur la parentalité 2022, le quart des parents d’enfants de 0 à 5 ans considère qu’ils n’ont pas les moyens de subvenir aux besoins de base de leur famille, dont se loger.
Exacerbée par la crise de l’habitation qui sévit au Québec, cette préoccupation s’ajoute à d’autres sources de stress que vivent les parents. Cette accumulation de facteurs de stress peut avoir des répercussions sur les tout-petits, puisqu’elle peut rendre les parents moins disposés à bien répondre aux besoins de leurs enfants.
Les caractéristiques des logements dans lesquels vivent les tout-petits peuvent également influencer leur développement. Notamment, le fait de vivre dans un logement non abordable est associé à un plus grand risque de retard de développement sur les plans physique, émotif, cognitif, langagier et social. Par exemple, en ce qui a trait au développement physique, les tout-petits qui habitent dans un logement trop dispendieux pour leurs parents ont souvent un plus petit poids que les autres enfants du même âge. Ce phénomène peut s’expliquer par le fait que les parents ont alors moins d’argent à consacrer à l’alimentation de leurs tout-petits.
De plus, il existe un lien entre les caractéristiques d’un logement et le risque qu’un enfant soit victime de maltraitance. Des études font une association entre les caractéristiques d’un logement (ex. : bruit, surpeuplement, nombreux va-et-vient) et la qualité des interactions verbales parent-enfant, la sensibilité parentale et le sentiment de compétence parentale.
Enfin, en ce qui a trait à la salubrité, les enfants de maternelle qui vivent dans un logement dans lequel on retrouve au moins une forme de nuisance (présence de moisissure, d’odeurs, problèmes d’insectes ou de rongeurs) sont plus vulnérables sur le plan du développement que ceux qui vivent dans un milieu sans nuisance. De plus, les enfants en bas âge qui vivent dans des logements insalubres sont plus susceptibles de développer des problèmes de santé, tels que l’asthme.
Recension
Observatoire pour l'éducation et la santé des enfantsRédaction
Observatoire pour l'éducation et la santé des enfants et Observatoire des tout-petitsRéférences
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DONG, M., et autres. « Childhood Residential Mobility and Multiple Health Risks During Adolescence and Adulthood: The Hidden Role of Adverse Childhood Experiences », Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine, vol. 159, no 12, 2005, p. 1104-1110; JELLEYMAN, T., et N. SPENCER. « Residential mobility in childhood and health outcomes: A systematic review », Journal of Epidemiology and Community Health, vol. 62, no 7, p. 584-592, 2008.
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