Observatoire des tout-petits

Données administratives
? Les données administratives sont des renseignements recueillis par des organisations publiques et privées dans le cadre de leurs activités courantes.

Taux d'enfants de 0-5 ans ayant une prise en charge active dans l'année

Mis à jour le 4 mai 2017
Donnée archivée

Pour accéder la donnée la plus récente, consultez Taux d'enfants de 0 à 5 ans ayant une prise en charge active dans l'année. Ces données ne sont pas comparables entre elles.

Définition de l’indicateur

Rapport du nombre d'enfants de 0 à 5 ans ayant une prise en charge active dans l'année (selon le motif de prise en charge), au nombre d'enfants de 0 à 5 ans dans la population québécoise pendant la période.

Notes importantes sur la définition

Situations prises en charge par la DPJ : Lorsque la sécurité ou le développement de l'enfant sont jugés compromis après une évaluation approfondie, le directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) prend la situation de l'enfant en charge et doit déterminer les mesures à mettre en place pour assurer sa protection et aider ses parents à corriger la situation (MSSS, Direction des communications, 2008, Faire un signalement au DPJ, c'est déjà protéger un enfant : quand et comment signaler? document disponible à l'adresse suivante www.msss.gouv.qc.ca/jeunes). Diverses mesures de protection peuvent s'appliquer selon la situation de l'enfant et de ses parents (par ex., suivi psychosocial, participation du parent à un programme de traitement pour des problèmes de consommation abusive, interdiction de contacts, placement de l'enfant en milieu substitut, etc.).

Prise en charge active : Les données présentées concernent les prises en charge actives à un moment ou à un autre dans l'année concernée (1er avril au 31 mars). Cela réfère à l'ensemble des prises en charge pendant la période, c'est-à-dire : les services de type "Application des mesures" actifs à la date de fin de la période ; les services de type "Application des mesures" fermés pendant la période sauf ceux qui sont fermés en raison d’un transfert inter CJ ; les interventions terminales menées à terme au cours de la période ; les prises en charge décidées dans la période au cours des services de type "Orientation", mais dont le début du service de type "Application des mesures" est postérieur à la date de fin de la période.

Âge des enfants : Il s'agit des enfants âgés de 0 à 5 ans au 31 mars de l'année concernée ou au moment de la fin du service.

Motif de prise en charge : Il s'agit de la problématique documentée lors de la dernière révision ou lors du service de type "Orientation" si aucune révision n'a été effectuée.

Abandon : Les parents d’un enfant sont décédés ou n’assument pas leurs responsabilités, et aucune autre personne ne remplit ce rôle.

Négligence : Les parents d’un enfant ou la personne qui en a la garde ne répondent pas à ses besoins fondamentaux en ne lui assurant pas l’essentiel de ses besoins de base, en ne lui permettant pas de recevoir les soins de santé dont il a besoin, en ne lui fournissant pas la surveillance ou l’encadrement appropriés et en ne prenant pas les moyens nécessaires pour assurer sa scolarisation.

Risque sérieux de négligence : Un enfant encourt un risque sérieux (forte probabilité) d'être victime de négligence.

Mauvais traitements psychologiques : Un enfant subit, de façon grave ou continue, des comportements de la part de ses parents ou d’une autre personne pouvant compromettre sa santé psychologique, et ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation. Il peut s’agir d’indifférence, de dénigrement, de rejet affectif, de contrôle excessif, d’isolement, de menaces, d’exploitation ou d’exposition à la violence conjugale ou familiale.

Abus sexuel : Un enfant subit des gestes à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, de la part de ses parents ou de la part d’une autre personne, et ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation.

Risque sérieux d'abus sexuel : Un enfant encourt un risque sérieux (forte probabilité) d'être victime d'abus sexuel.

Abus physique : Un enfant subit des sévices corporels ou est soumis à des méthodes éducatives déraisonnables de la part de ses parents ou de la part d’une autre personne, et ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation.

Risque sérieux d'abus physique : Un enfant encourt un risque sérieux (forte probabilité) d'être victime d'abus physique.

Troubles de comportement sérieux : Un enfant, de façon grave ou continue, se comporte de manière à porter atteinte à son intégrité physique ou psychologique, ou à celle d’autrui, et ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation (ou l'enfant, si âgé de 14 ans et plus, s'y oppose).

Données provinciales

 
 
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Source des données

Bilan annuel des directeurs de la protection de la jeunesse.     

Institut de la statistique du Québec (ISQ), estimations (1996-2000 : série produite en janvier 2010; 2001-2010 : série produite en avril 2014; 2011 : série produite en avril 2014; 2012-2015 : série produite en février 2016) de population adaptées par la Direction de la gestion intégrée de l'information (DGII) du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour tenir compte du découpage géographique en vigueur en avril 2014 (découpage ajusté pour tenir compte des modifications apportées par la loi 10).

Faits saillants provinciaux

Au Québec, en 2015-2016, 7 214 enfants de 0-5 ans font l'objet d'une prise en charge active par les services de protection de la jeunesse, ce qui correspond à 13,5 enfants pris en charge pour 1 000 enfants de 0-5 ans dans la population québécoise. Le taux d'enfants de 0-5 ans pris en charge par les services de protection est demeuré relativement stable entre 2009-2010 et 2015-2016, oscillant entre 12,8 et 13,9  enfants pris en charge pour 1 000 enfants de 0-5 ans. 

En 2015-2016, le motif le plus fréquent de prise en charge est le risque sérieux de négligence (5,1 enfants pris en charge pour 1 000 enfants de 0-5 ans dans la population québécoise), suivi par la négligence (3,5 pour 1 000) et les mauvais traitements psychologiques (2,7 pour 1 000). Ce portrait s'observe également pour les années antérieures.

Auteur des faits saillants provinciaux

Observatoire des tout-petits en collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux

Notes importantes

Les taux d'enfants pris en charge pour l'ensemble du Québec (données provinciales) excluent les enfants pris en charge "Hors province" ou de lieu géographique "Inconnu", à l'exception de l'année 2015-16 (le taux provincial inclut ces deux catégories en 2015-16 uniquement). Il est à noter que ces situations (deux catégories) sont peu prévalentes. Les données régionales présentées pour 2015-16 excluent les enfants pris en charge "Hors province" ou de lieu géographique "Inconnu". Pour cette raison, le total des données régionales de 2015-16 n'est pas exactement le même que le taux provincial présenté pour 2015-16. 
 
Dans le calcul des taux d'enfants bénéficiant d'une prise en charge active durant l'année, les données du numérateur couvrent une période différente de celles du dénominateur (numérateur = enfants de 0-5 ans bénéficiant d'une prise en charge active entre le 1er avril d'une année et le 31 mars de l'année suivante ; dénominateur = nombre d'enfants de 0-5 ans dans la population québécoise au 1er juillet d’une année). Ainsi, le taux d'enfants pris en charge compilé pour une année donnée pourrait être surestimé puisqu'il est calculé à l'aide d'un dénominateur plus petit (population d'enfants de 0-5 ans au 1er juillet) que celui fondé sur l'ensemble des enfants de 0-5 ans ayant vécu au Québec durant l'un des mois allant d'avril d’une année à mars de l’année suivante.  
 
Il convient de ne pas comparer cet indicateur aux taux de signalements reçus/retenus/évalués apparaissant sur le site de l'Observatoire des tout-petits. Puisque les taux sont calculés de manière transversale (et non à partir d'une approche par cohorte d'enfants entrant dans les services de protection) et que la durée des phénomènes observés varie (par ex., une prise en charge a souvent une durée beaucoup plus longue que le traitement ou l’évaluation d’un signalement), les phénomènes de plus longue durée y sont surreprésentés comparativement aux phénomènes de plus courte durée. Ainsi, le taux d’enfants bénéficiant d'une prise en charge active durant l’année inclut des enfants dont la prise en charge a débuté depuis de nombreuses années. Ces enfants contribuent aux taux de chaque année, aussi longtemps que leur prise en charge est active à un moment donné durant l’année.

Données régionales

 
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Source des données

Bilan annuel des directeurs de la protection de la jeunesse.     

Institut de la statistique du Québec (ISQ), estimations (1996-2000 : série produite en janvier 2010; 2001-2010 : série produite en avril 2014; 2011 : série produite en avril 2014; 2012-2015 : série produite en février 2016) de population adaptées par la Direction de la gestion intégrée de l'information (DGII) du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour tenir compte du découpage géographique en vigueur en avril 2014 (découpage ajusté pour tenir compte des modifications apportées par la loi 10).

Faits saillants régionaux

Évolution des taux d'enfants pris en charge entre 2009-10 et 2015-16

Entre 2009-2010 et 2015-2016, certaines régions présentent, en moyenne, des taux d'enfants pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) plus élevés que les taux moyens du reste du Québec pendant cette même période. C'est le cas des régions du Bas-St-Laurent, du Saguenay-Lac-St-Jean, de la Mauricie et du Centre-du-Québec, de l'Outaouais, de l'Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord, du Nord-du-Québec et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Les régions de l'Estrie, Montréal, Laval, Nunavik et Terres-Cries-de-la-Baie-James présentent, pour leur part, des taux moyens d'enfants pris en charge moins élevés que ceux du reste du Québec pendant cette période. Enfin, cinq régions présentent des taux d'enfants pris en charge similaires aux taux moyens du reste du Québec (Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Lanaudière, Laurentides et Montérégie).

On observe le même portrait en 2015-2016, à l'exception de la région des Laurentides qui présente un taux d'enfants pris en charge plus élevé que le taux du reste du Québec et des régions de l'Estrie, de l'Outaouais et du Nord-du-Québec qui présentent, pour leur part, des taux similaires au taux du reste du Québec.

Auteur des faits saillants régionaux

Observatoire des tout-petits en collaboration avec le Ministère de la Santé et des Services sociaux

Notes importantes

Il est déconseillé de comparer les régions entre elles; les résultats de telles comparaisons pourraient être erronés.
Étant donné les petits effectifs en présence dans certaines régions du Québec, les taux présentés à l'échelle régionale peuvent connaître des fluctuations ponctuelles qui ne sont pas nécessairement le fait d'une tendance significative. L'interprétation des données doit en tenir compte.

Un taux moyen d'enfants pris en charge a été calculé pour chaque région (voir tableau régional) pendant la période d'observation (2009-2010 à 2015-2016). À partir des taux moyens, les régions ont été regroupées en trois principales catégories :

  1. celles qui présentent des taux d'enfants pris en charge supérieurs à ceux du reste du Québec,
  2. celles qui présentent des taux inférieurs à ceux du reste du Québec
  3. celles qui présentent des taux similaires à ceux du reste du Québec.

Pour déterminer l'appartenance d'une région à l'une des trois catégories, un critère de classement a été appliqué. Le critère appliqué est un écart de 3 points entre les taux (écart de plus ou moins 3 entre le taux moyen d'enfants pris en charge de la région concernée et le taux moyen d'enfants pris en charge dans le reste du Québec, c'est-à-dire de l'ensemble du Québec sauf la région concernée). Ce critère a été retenu sur la base d'un examen visuel (à partir du graphique) de la distribution des taux pendant la période d'observation et sur la prévalence du phénomène. Le même critère (écart de plus ou moins 3) a été appliqué pour identifier, en 2015-2016, les régions qui se distinguent ou non du reste du Québec.

Quels sont les effets pour les tout-petits?

Les mauvais traitements envers les enfants (abus physique, abus sexuel, négligence, abandon ou mauvais traitements psychologiques) sont associés à des séquelles physiques et psychologiques observables dès la petite enfance.

Dès le plus jeune âge (0-23 mois), les mauvais traitements peuvent engendrer des conséquences négatives sur la santé, le développement et le bien-être de l’enfant (dysfonctions et retards cognitifs, difficultés d’apprentissage, troubles de l’attachement, troubles du sommeil et problèmes de santé physique tels que des problèmes d’audition ou de vision). Chez les bambins (24-36 mois), le stress qui accompagne ces situations d’abus se traduit par l’apparition de problèmes émotionnels et comportementaux tels que des comportements agressifs envers les pairs et les personnes significatives ou encore, une tendance à se retirer des interactions sociales. Enfin, chez les enfants d’âge préscolaire (3-5 ans), les retards de langage s’ajoutent aux difficultés vécues par ces enfants. Les effets de la maltraitance peuvent se poursuivre à travers les différents stades de développement (enfance, adolescence et âge adulte) et peuvent mener à l’apparition de problèmes de santé mentale ou encore, à l’adoption de conduites à risque telles que l’usage de drogues, des activités sexuelles problématiques (relations sexuelles précoces, prostitution) et de l’itinérance.

Au Québec, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) doit intervenir lorsque la sécurité ou le développement des enfants est compromis. Lorsqu’un enfant fait l’objet d’un signalement, la DPJ peut décider de le retenir ou non. Si le dossier est retenu, la situation est évaluée plus profondément. Lorsque cette évaluation statue que la sécurité ou le développement de l’enfant sont compromis, l’enfant sera pris en charge et pourra être sujet à la mise en place de mesures de protection de la DPJ. Dans certaines situations, l’enfant peut être placé en dehors de sa famille.

Recension

Observatoire des tout-petits

Rédaction

Observatoire des tout-petits

Références

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Font, S. A. et Berger, L. M. (2015). Child Maltreatment and Children's Developmental Trajectories in Early to Middle Childhood. Child Development, 86(2), 536-556.

Naughton, A. M., Maguire, S. A., Mann, M. K., Lumb, R. C., Tempest, V., Gracias, S. et Kemp, A. M. (2013). Emotional, behavioral, and developmental features indicative of neglect or emotional abuse in preschool children: a systematic review. JAMA Pediatrics, 167(8), 769-775. doi: 10.1001/jamapediatrics.2013.192

Odhayani, A. A., Watson, W. J. et Watson, L. (2013). Behavioural consequences of child abuse. Canadian Family Physician, 59, 831-836.

Scott, S., Lewsey, J., Thompson, L. et Wilson, P. (2014). Early parental physical punishment and emotional and behavioural outcomes in preschool children. Child: Care, Health And Development, 40(3), 337-345. doi: 10.1111/cch.12061

Sylvestre, A., Bussières, È.-L. et Bouchard, C. (2015). Language Problems Among Abused and Neglected Children: A Meta-Analytic Review. Child Maltreatment, 1-12. doi: DOI: 10.1177/1077559515616703