Observatoire des tout-petits

Données administratives
? Les données administratives sont des renseignements recueillis par des organisations publiques et privées dans le cadre de leurs activités courantes.

Taux d'enfants de 0 à 5 ans ayant une prise en charge active au 31 mars, selon le milieu de vie au 31 mars

Mis à jour le 4 mai 2017

Définition de l’indicateur

Rapport du nombre d'enfants de moins de 6 ans ayant une prise en charge active au 31 mars de l'année concernée, selon qu'ils font ou non l'objet d'un placement (enfants faisant l'objet d'un placement/enfants suivis dans leur milieu familial) au 31 mars de l'année concernée, au nombre total d'enfants de moins de 6 ans dans la population québécoise. 

Notes importantes sur la définition

Il s'agit des enfants différents qui ont un service "Application des mesures" actif à la fin de la période (par ex., au 31 mars 2010, au 31 mars 2011, etc.). L'application des mesures est un service qui a pour objectif d'appliquer les mesures de protection dans le cadre d'un régime volontaire ou judiciaire. L'intervenant de ce service est la personne autorisée par le Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) pour prendre en charge la situation d'un enfant dont la sécurité ou le développement est compromis (Cadre normatif du système d'information clientèle, Projet intégration Jeunesse - PIJ, MSSS).

Enfants suivis dans leur milieu familial : Il s'agit des enfants dont la situation (sécurité ou développement compromis) est prise en charge par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et qui sont suivis dans leur milieu familial (enfants qui ne font pas l'objet d'un placement), au 31 mars de l'année concernée.

Enfants faisant l'objet d'un placement : Il s'agit des enfants dont la situation (sécurité ou développement compromis) est prise en charge par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et qui font l'objet d'un placement (retrait de leur milieu familial), au 31 mars de l'année concernée. Ces enfants peuvent être confiés à une ressource de type familial - RTF (famille d'accueil) ou à d'autres milieux (il peut s'agir d'un tiers significatif*, d'un centre de réadaptation en centre jeunesse incluant les foyers de groupe, d'une ressource intermédiaire ou d'autres ressources - par ex., ressources d'hébergement autres que famille d'accueil ou centre de réadaptation). *Depuis le 1er février 2015, en vertu des nouvelles orientations législatives, des tiers significatifs peuvent être reconnus à titre de famille d'accueil de proximité.

Les données présentées incluent les placements provisoires effectués une fois l'application des mesures débutée. Elles n'incluent pas les mesures de protection immédiates.

Âge des enfants : Il s'agit des enfants âgés de 0 à 5 ans au 31 mars de l'année concernée.

Données provinciales

 
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Source des données

Bilan annuel des directeurs de la protection de la jeunesse.

Institut de la statistique du Québec (ISQ), estimations (1996-2000 : série produite en janvier 2010; 2001-2010 : série produite en avril 2014; 2011 : série produite en avril 2014; 2012-2015 : série produite en février 2016) de population adaptées par la Direction de la gestion intégrée de l'information (DGII) du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour tenir compte du découpage géographique en vigueur en avril 2014 (découpage ajusté pour tenir compte des modifications apportées par la loi 10).

Faits saillants provinciaux

Au Québec, au 31 mars 2015, 1 978 enfants de 0-5 ans pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse faisaient l'objet d'un placement, ce qui représente 3,7 enfants placés pour 1 000 enfants de 0-5 ans dans la population québécoise. Le taux d'enfants placés a peu varié entre 2010 et 2015, oscillant entre 3,6 et 3,8 enfants placés pour 1 000 enfants 0-5 ans. Les enfants faisant l'objet d'un placement sont plus nombreux à être placés dans une famille d'accueil (ressource de type familiale - RTF) que dans d'autres milieux de vie (voir le tableau provincial). Pendant cette même période, le taux d'enfants pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse et suivis dans leur milieu familial est demeuré lui aussi relativement stable, oscillant entre 4,7 et 5,5 pour 1 000 enfants de 0-5 ans. Entre 2010 et 2015, le taux d'enfants 0-5 ans suivis dans leur milieu familial est supérieur au taux d'enfants placés.

Auteur des faits saillants provinciaux

Observatoire des tout-petits en collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux

Notes importantes

Dans le calcul des taux d'enfants pris en charge faisant ou non l'objet d'un placement, les données du numérateur couvrent une période différente de celles du dénominateur (numérateur = enfants de 0-5 ans pris en charge faisant ou non l'objet d'un placement au 31 mars d'une année ; dénominateur = nombre d'enfants de 0-5 ans dans la population québécoise au 1er juillet d’une année). Ainsi, les taux compilés pour une année donnée pourraient être légèrement surestimés puisqu'ils sont calculés à l'aide d'un dénominateur plus petit (population d'enfants de 0-5 ans au 1er juillet) que celui fondé sur l'ensemble des enfants de 0-5 ans ayant vécu au Québec durant l'un des mois allant d'avril d’une année à mars de l’année suivante. Cependant, l'impact est minime. 
 
Il convient de ne pas comparer cet indicateur aux taux de signalements reçus/retenus/évalués apparaissant sur le site de l'Observatoire des tout-petits. Puisque les taux sont calculés de manière transversale (et non à partir d'une approche par cohorte d'enfants entrant dans les services de protection) et que la durée des phénomènes observés varie (par ex., un placement a souvent une durée beaucoup plus longue que le traitement ou l’évaluation d’un signalement), les phénomènes de plus longue durée y sont surreprésentés comparativement aux phénomènes de plus courte durée. Ainsi, par exemple, le taux d’enfants faisant l'objet d'un placement durant l’année inclut des enfants dont le placement a débuté depuis de nombreuses années. Ces enfants contribuent aux taux de chaque année, aussi longtemps que leur placement est actif à la fin de la période (au 31 mars).

Données régionales

 
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Source des données

Bilan annuel des directeurs de la protection de la jeunesse.

Institut de la statistique du Québec (ISQ), estimations (1996-2000 : série produite en janvier 2010; 2001-2010 : série produite en avril 2014; 2011 : série produite en avril 2014; 2012-2015 : série produite en février 2016) de population adaptées par la Direction de la gestion intégrée de l'information (DGII) du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour tenir compte du découpage géographique en vigueur en avril 2014 (découpage ajusté pour tenir compte des modifications apportées par la loi 10).

Faits saillants régionaux

Évolution des taux d'enfants placés entre le 31 mars 2010 et le 31 mars 2016

Certains territoires de centre jeunesse présentent, en moyenne, des taux d'enfants pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) faisant l'objet d'un placement supérieurs aux taux moyens du reste du Québec, entre le 31 mars 2010 et le 31 mars 2016. C'est le cas des territoires de la Mauricie et Centre-du-Québec, de l'Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Les territoires de centre jeunesse de Chaudière-Appalaches et Laval présentent, pour leur part, des taux moyens d'enfants pris en charge et placés inférieurs à ceux reste du Québec pendant cette même période. Neuf territoires de centre jeunesse présentent des taux moyens d'enfants placés similaires aux taux moyens du reste du Québec (Bas-St-Laurent, Saguenay-Lac-St-Jean, Québec, Estrie, Montréal et famille Batshaw, Outaouais, Lanaudière, Laurentides et Montérégie).

On observe le même phénomène régional quant aux taux d'enfants placés précisément au 31 mars 2016, sauf pour cinq territoires de centre jeunesse (Saguenay-Lac-St-Jean et Estrie présentent des taux d'enfants placés supérieurs à celui du reste du Québec ; Outaouais et Montérégie présentent des taux inférieurs à celui du reste du Québec et, enfin, Chaudière-Appalaches présente un taux d'enfants placés similaire à celui du reste du Québec). 

Auteur des faits saillants régionaux

Observatoire des tout-petits en collaboration avec le Ministère de la santé et des services sociaux

Notes importantes

Un taux moyen d'enfants pris en charge et faisant l'objet d'un placement a été calculé pour chaque territoire de centre jeunesse (voir tableau régional) pendant la période d'observation (31 mars 2010 au 31 mars 2016). À partir des taux moyens, les territoires de CJ ont été regroupées en trois principales catégories :

  1. ceux qui présentent des taux d'enfants pris en charge et placés supérieurs à ceux du reste du Québec
  2. ceux qui présentent des taux inférieurs à ceux du reste du Québec
  3. ceux qui présentent des taux similaires à ceux du reste du Québec.

Pour déterminer l'appartenance d'un territoire de CJ à l'une des trois catégories, un critère de classement a été appliqué. Le critère appliqué est un écart de 1 point entre les taux (écart de plus ou moins 1 entre le taux moyen d'enfants pris en charge et placés du territoire de centre jeunesse concerné et le taux moyen d'enfants pris en charge dans le reste du Québec, c'est-à-dire de l'ensemble du Québec sauf le territoire de centre jeunesse concerné). Ce critère a été retenu sur la base d'un examen visuel (à partir du graphique) de la distribution des taux pendant la période d'observation et sur la prévalence du phénomène.

Les données des territoires des centres jeunesse du Nunavik (région 17) et des Terres-Cries-de-la-Baie-James (région 18) n'apparaissent pas au tableau (non compilées). Le calcul des taux en tient compte (soustraction, au dénominateur, de la population d'enfants 0-5 ans de ces deux régions).

Il est déconseillé de comparer les territoires de centre jeunesse entre eux; les résultats de telles comparaisons pourraient être erronés.
Étant donné les petits effectifs en présence dans certains territoires de centre jeunesse du Québec, les taux présentés à l'échelle régionale peuvent connaître des fluctuations ponctuelles qui ne sont pas nécessairement le fait d'une tendance significative. L'interprétation des données doit en tenir compte.
Les données concernant les enfants faisant l'objet d'un placement dans le territoire des centres jeunesse du Nord-du-Québec (région 10) sont réparties de la manière suivante : les données en provenance du territoire de CLSC Chibougamau-Chapais sont combinées aux données du Saguenay-Lac-St-Jean (région 02) et les données en provenance des territoires de CLSC Lebel-sur-Quévillon, Matagami et Baie-James sont combinées aux données de l'Abitibi-Témiscamingue (région 08). Le calcul des taux pour ces deux dernières régions (02 et 08) en tient compte (ajustement au dénominateur pour tenir compte de la population 0-5 ans associée aux quatre territoires de CLSC mentionnés). Les taux pour la région 02 témoignent donc des données du Saguenay-Lac-St-Jean et d'une partie des données du Nord-du-Québec (1 territoire de CLSC). Les taux pour la région 08 témoignent donc des données de l'Abitibi-Témiscamingue et d'une partie des données du Nord-du-Québec (3 territoires de CLSC).

Quels sont les effets pour les tout-petits?

Les mauvais traitements envers les enfants (abus physique, abus sexuel, négligence, abandon ou mauvais traitements psychologiques) sont associés à des séquelles physiques et psychologiques observables dès la petite enfance.

Dès le plus jeune âge (0-23 mois), les mauvais traitements peuvent engendrer des conséquences négatives sur la santé, le développement et le bien-être de l’enfant (dysfonctions et retards cognitifs, difficultés d’apprentissage, troubles de l’attachement, troubles du sommeil et problèmes de santé physique tels que des problèmes d’audition ou de vision). Chez les bambins (24-36 mois), le stress qui accompagne ces situations d’abus se traduit par l’apparition de problèmes émotionnels et comportementaux tels que des comportements agressifs envers les pairs et les personnes significatives ou encore, une tendance à se retirer des interactions sociales. Enfin, chez les enfants d’âge préscolaire (3-5 ans), les retards de langage s’ajoutent aux difficultés vécues par ces enfants. Les effets de la maltraitance peuvent se poursuivre à travers les différents stades de développement (enfance, adolescence et âge adulte) et peuvent mener à l’apparition de problèmes de santé mentale ou encore, à l’adoption de conduites à risque telles que l’usage de drogues, des activités sexuelles problématiques (relations sexuelles précoces, prostitution) et de l’itinérance.

Recension

Observatoire des tout-petits

Rédaction

Observatoire des tout-petits

Références

Buckingham, E. T. et Daniolos, P. (2013). Longitudinal outcomes for victims of child abuse. Current Psychiatry Reports, 15(2), 342-342. doi: 10.1007/s11920-012-0342-3

Font, S. A. et Berger, L. M. (2015). Child Maltreatment and Children's Developmental Trajectories in Early to Middle Childhood. Child Development, 86(2), 536-556.

Naughton, A. M., Maguire, S. A., Mann, M. K., Lumb, R. C., Tempest, V., Gracias, S. et Kemp, A. M. (2013). Emotional, behavioral, and developmental features indicative of neglect or emotional abuse in preschool children: a systematic review. JAMA Pediatrics, 167(8), 769-775. doi: 10.1001/jamapediatrics.2013.192

Odhayani, A. A., Watson, W. J. et Watson, L. (2013). Behavioural consequences of child abuse. Canadian Family Physician, 59, 831-836.

Scott, S., Lewsey, J., Thompson, L. et Wilson, P. (2014). Early parental physical punishment and emotional and behavioural outcomes in preschool children. Child: Care, Health And Development, 40(3), 337-345. doi: 10.1111/cch.12061

Sylvestre, A., Bussières, È.-L. et Bouchard, C. (2015). Language Problems Among Abused and Neglected Children: A Meta-Analytic Review. Child Maltreatment, 1-12. doi: DOI: 10.1177/1077559515616703