Prévalence annuelle des agressions psychologiques répétées à l’égard des enfants âgés de 5 ans ou moins de la part d’un adulte de la maison
Définition de l’indicateur
Nombre d’enfants de 0 à 5 ans ayant fait l’objet d’agressions psychologiques répétées de la part d’un adulte de la maison au cours des 12 derniers mois telles que rapportées par la mère (mère biologique, belle-mère, tutrice ou autre femme responsable de l’enfant) parmi l’ensemble des enfants de 0 à 5 ans.
Notes importantes sur la définition
Enfants âgés de 5 ans ou moins : Il s'agit des enfants âgés de 0 à 5 ans en 1999 et 2004 et de 6 mois à 5 ans en 2012 et 2018.
Enfants âgés de 2 ans ou moins : Il s'agit des enfants âgés de 0 à 2 ans en 1999 et 2004 et de 6 mois à 2 ans en 2012 et 2018.
Cet indicateur est obtenu à partir des questions portant sur le nombre de fois qu’un adulte de la maison a, au cours des 12 derniers mois :
- crié ou hurlé, après l’enfant,
- sacré (blasphémé) ou juré après l’enfant,
- dit à l’enfant qu’on allait le(la) placer dans une famille d’accueil ou le(la) mettre à la porte,
- menacé l’enfant de lui donner la fessée ou de le(la) frapper sans le faire,
- traité l’enfant de stupide ou de paresseux(se) ou qu’il lui a dit d’autres noms de ce genre.
On considère qu’un enfant a subi des agressions psychologiques répétées durant l’année de la part d’un adulte de la maison lorsque sa mère (mère biologique, belle-mère, tutrice ou autre femme responsable de l’enfant) a répondu à au moins une des cinq questions par « c’est arrivé de 3 à 5 fois » ou « c’est arrivé 6 fois et plus » ou qu’elle a répondu à au moins trois des questions par « c’est arrivé 1 ou 2 fois ».
Données provinciales
Source des données
Institut de la statistique du Québec, La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 1999, 2004, 2012 et 2018.
Faits saillants provinciaux
En 2018, 42 % des enfants de 5 ans ou moins ont été victimes d’agressions psychologiques répétées de la part d’un adulte de la maison. Cette proportion n’est pas statistiquement différente de celle observée en 1999. Quelle que soit l’année d’enquête, les enfants âgés de 2 ans ou moins sont moins nombreux, en proportion, à subir de telles agressions que ceux de 3 à 5 ans..
Auteur des faits saillants provinciaux
Institut de la statistique du QuébecNotes importantes
Étant donné que les enfants âgés de 6 mois ou moins sont exclus de la population visée par les éditions de 2012 et de 2018 de l’enquête La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, des vérifications ont été effectuées et les résultats de certaines estimations et comparaisons pour cet indicateur sont affectés par le changement de couverture, soit les comparaisons entre 1999 et 2012 et celles entre 2004 et 2018.
Quels sont les effets pour les tout-petits?
Les enfants d’âge préscolaire sont les plus souvent touchés par les conduites parentales à caractère violent, qu’elles soient mineures ou sévères.
Les risques d’escalade entre la violence mineure et sévère sont aussi élevés; les enfants soumis à des punitions corporelles sont de deux à dix fois plus à risque de subir également de la violence physique sévère, et ce, même en bas âge. De nombreuses études longitudinales ont aussi montré la présence de liens entre les conduites parentales à caractère violent, dont les punitions corporelles, et les problèmes de développement des enfants. Ces conduites sont notamment associées aux comportements agressifs et antisociaux ultérieurs de l’enfant, à une plus faible internalisation des valeurs morales, à des problèmes de santé mentale ainsi qu’à une altération de la qualité de la relation parent-enfant. Bien que les effets de ces pratiques à caractère violent sur le développement des enfants se fassent davantage sentir à l’âge scolaire et à l’adolescence, quelques études montrent que les enfants soumis aux fessées dès l’âge de deux ans sont deux fois plus à risque que ceux non soumis à ces pratiques de développer des problèmes émotionnels et comportementaux à l’âge de quatre ans. En outre, la trajectoire développementale des enfants d’âge préscolaire est étroitement et négativement liée aux difficultés parentales et familiales qui génèrent un stress, souvent elles-mêmes à l’origine des conduites coercitives à leur endroit.
Recension
Chaire de recherche du Canada sur la violence faite aux enfantsRédaction
Chaire de recherche du Canada sur la violence faite aux enfantsRéférences
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