Observatoire des tout-petits

Données d’enquête
? Les données d’enquête sont des renseignements recueillis auprès d’un groupe de personnes qui présentent des caractéristiques spécifiques, comme les parents d’enfants de 0 à 5 ans ou les enfants fréquentant la maternelle.

Taux de faible revenu selon la mesure du faible revenu (MFR) chez les enfants âgés de 0 à 5 ans

Mis à jour le 24 février 2016

Définition de l’indicateur

Rapport, exprimé en pourcentage, entre, d’une part, le nombre d’enfants âgés de 0 à 5 ans vivant dans une famille à faible revenu selon la Mesure du faible revenu après impôt et, d’autre part, le nombre total d’enfants de cet âge.

Notes importantes sur la définition

Pour une année de référence donnée, une personne - quel que soit son âge - est considérée comme étant à faible revenu selon la Mesure du faible revenu (MFR) après impôt, si le revenu après impôt de son unité familiale est inférieur au seuil de faible revenu après impôt prévu pour cette unité familiale.

Ce seuil, pour une année de référence donnée, correspond à la demie de la médiane du revenu après impôt de l’ensemble des personnes du Québec* pour cette année-là. 

Comme la médiane du revenu varie selon le cycle économique (elle augmente en période d'expansion et diminue en période de récession), l'utilisation de la MFR a pour conséquence de surestimer la prévalence du faible revenu en période d'expansion, et de la sous-estimer en période de récession. C’est pourquoi la prudence est de mise lors de l’utilisation de cet indicateur pour des comparaisons temporelles. Par contre, il n’y a pas de réserve quant à son utilisation pour des comparaisons territoriales.

La Mesure du faible revenu correspond donc à une mesure relative : l'état de faible revenu étant établi en fonction de la position qu'occupent les unités familiales dans la distribution du revenu lors d'une année donnée.

Il s’agit du taux de faible revenu selon la Mesure de faible revenu (MFR) après impôt chez les enfants de 0 à 5 ans.

Statistique Canada a apporté, à compter de l'année de référence 2016, des modifications à la méthode de calcul du taux de faible revenu selon la Mesure du faible revenu (MFR) (nouvelle échelle d’équivalence et calcul de la médiane fondé sur une population de personnes de tous âges plutôt qu'une population d’unités familiales comme auparavant). À la suite de ces modifications, une révision des données des années de référence 2004, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015 a été effectuée. Par conséquent, les données présentées diffèrent de celles déjà diffusées pour ces années. Avec la nouvelle méthode de calcul, les taux de faible revenu selon la MFR sont en moyenne plus élevés de 2 à 2,5 points de pourcentage. Toutefois, le constat qui se dégage de ces nouvelles données est semblable à celui qui ressort des anciennes données, soit que le taux de faible revenu a diminué entre 2004 et 2017, et ce, dans toutes les régions du Québec, à l’exception du Nord-du-Québec.

En 2004, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017, le seuil de faible revenu après impôt d’une unité familiale formée d’une personne hors famille s’élevait, en dollars courants, respectivement à 13 188 $, 16 868 $, 17 407 $, 17 877 $, 18 246 $, 18 616 $, 19 147 $ et 20 007 $. 

*Toute statistique sur le faible revenu basée sur la MFR et qui porte sur le Québec ou ses régions (dont les régions administratives et les municipalités régionales de comté) est calculée à partir du revenu médian québécois et non du revenu médian canadien. L'utilisation du revenu médian québécois dans le cadre des statistiques sur le Québec et ses régions permet de mieux prendre en compte la réalité économique, à savoir que le revenu gagné est moindre au Québec que dans la moyenne canadienne. De ce fait, on évite de surestimer, par exemple, le taux de faible revenu au Québec.

 

 

Données provinciales

 
 
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Source des données

Statistique Canada, Fichier des familles T1 (FFT1). Adapté par l'Institut de la statistique du Québec.

Faits saillants provinciaux

À l’échelle du Québec, le taux de faible revenu est passé de 21 % en 2004 à 13 % en 2017, un recul de 8 points de pourcentage.

Auteur des faits saillants provinciaux

Institut de la statistique du Québec

Notes importantes

La MFR est une mesure fréquemment utilisée pour effectuer des comparaisons territoriales. En effet, la plupart des pays se fondent sur cette mesure pour réaliser des comparaisons internationales. Par contre, pour produire des comparaisons temporelles, la prudence est de mise. En effet, la médiane du revenu varie selon le cycle économique; elle augmente en période d'expansion et diminue en période de récession. L'utilisation de la MFR, par rapport à une mesure fondée sur un standard de revenu objectif comme la Mesure du panier de consommation (MPC), a pour conséquence de surestimer la prévalence du faible revenu en période d'expansion, et de la sous-estimer en période de récession. Par ailleurs, les estimations du faible revenu MFR tirées du FFT1 ne coïncident généralement pas avec les estimations tirées d’autres sources de données, dont au premier chef l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) et, depuis l’année de référence 2012, l’Enquête canadienne sur le revenu (ECR). En effet, non seulement l’EDTR (et l’ECR) sont méthodologiquement différentes du FFT1, mais encore, la méthode de calcul de la MFR préconisée dans ces enquêtes diffère quelque peu de celle préconisée pour le FFT1. En effet, avec le FFT1 utilisé ici, le revenu est mesuré au niveau de la famille de recensement, tandis que dans l’EDTR et l’ECR, le revenu est mesuré au niveau du ménage, qui comprend toutes les personnes à la même adresse civique, peu importe qu’ils fassent partie ou non de la même unité familiale selon le concept de famille de recensement.

Données régionales

 
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Source des données

Statistique Canada, Fichier des familles T1 (FFT1). Adapté par l'Institut de la statistique du Québec.

Faits saillants régionaux

Pour l’ensemble des années considérées, le taux de faible revenu des enfants de 0 à 5 ans est moins élevé que dans le reste du Québec dans 11 régions (Bas-Saint-Laurent, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Capitale-Nationale, Estrie, Abitibi-Témiscamingue, Chaudière-Appalaches, Laval, Lanaudière, Laurentides, Montérégie et Centre-du-Québec) et plus élevé dans 5 régions (Mauricie, Montréal, Côte-Nord, Nord-du-Québec, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine). Dans la région de l’Outaouais, ce taux est légèrement moins élevé que dans le reste du Québec en 2004, 2011 et 2012, mais légèrement plus élevé de 2013 à 2017.

Dans toutes les régions à l’exception du Nord-du-Québec, le taux de faible revenu a diminué entre 2004 et 2017.

Auteur des faits saillants régionaux

Institut de la statistique du Québec

Quels sont les effets pour les tout-petits?

La pauvreté aurait des effets négatifs sur le développement et le bien-être des enfants d’âge préscolaire.

Comparativement à des enfants de milieux favorisés, les enfants vivant en situation de pauvreté présenteraient plus de difficultés de langage, ce qui pourrait s’expliquer par une plus faible exposition à un vocabulaire varié. La pauvreté serait associée au développement de problèmes de comportement chez les enfants d’âge préscolaire. La manifestation des problèmes de comportement chez les jeunes enfants serait à son tour associée à un risque de dépression plus grand chez la mère. Les enfants vivant dans la pauvreté seraient plus à risque de développer des difficultés scolaires dès leur entrée à l’école et tout au long de leur parcours scolaire. Enfin, la pauvreté chez les jeunes enfants serait associée au développement plus fréquent de problèmes de santé physique, dont l’asthme.

Recension

Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales (CLIPP)

Rédaction

Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales (CLIPP) et Observatoire des tout-petits

Références

Béatrice, N., Lise, G., Victoria, Z. et Louise, S. (2012). Longitudinal patterns of poverty and health in early childhood: exploring the influence of concurrent, previous, and cumulative poverty on child health outcomes. BMC Pediatrics, 12, 141.

Leffel, K. et Suskind, D. (2013). Parent-directed approaches to enrich the early language environments of children living in poverty. [Review]. Seminars in Speech & Language, 34(4), 267–278.

Letourneau, N. L., Duffett-Leger, L., Levac, L., Watson, B. et Young-Morris, C. (2011). Socioeconomic Status and Child Development: A Meta-Analysis. Journal of Emotional and Behavioral Disorders, 21(3), 211–224.

Shaw, D. S. et Shelleby, E. C. (2014). Early-starting conduct problems: Intersection of conduct problems and poverty. Annual Review of Clinical Psychology, 10, 503–528.