Observatoire des tout-petits

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19 novembre 2025

Nouveau sondage : la petite enfance, toujours une priorité pour la population québécoise

Nouveau sondage : la petite enfance, toujours une priorité pour la population québécoise
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Une forte proportion de la population québécoise demeure convaincue de l’importance d’investir en petite enfance. C'est ce que confirme un récent sondage mesurant les attentes de la population envers le gouvernement au sujet des enjeux touchant les tout-petits, réalisé par le Collectif petite enfance, en collaboration avec l’Observatoire des tout-petits, et dévoilé en marge de la 10e édition de la Grande semaine des tout-petits.

Malgré les nombreux défis sociaux de la dernière année, la population québécoise reste convaincue que soutenir les tout-petits doit être une priorité : 83% des répondants jugent important que la société en fasse plus pour soutenir les familles ayant de jeunes enfants, et 86% estiment que le gouvernement devrait investir davantage pour favoriser le bien-être et le développement des tout-petits. 

Des préoccupations en écho aux défis rencontrés par les familles 

Les répondants ont identifié trois priorités d'investissement pour le gouvernement en lien avec la petite enfance :

  • l'accès à des logements abordables (35%)
  • l’amélioration de l’accès aux spécialistes de la santé et des services sociaux (27%)
  • la prévention de la maltraitance et la réduction de l'insécurité alimentaire (26% chacun) 

Ces priorités font écho aux défis rencontrés par plusieurs familles de la province dans les dernières années :

  • 1 famille sur 4 (25,7%) avec au moins un enfant de 0 à 5 ans vit dans un logement non acceptable, selon le recensement de 2021 ;
  • 8,7 % des enfants d’environ 17 mois n’avaient pas de médecin de famille ou de pédiatre en 2022-2023, selon l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition ;
  • En 2023-2024, 20 enfants de 0 à 5 ans pour 1 000 étaient pris en charge par les services de protection de la jeunesse, principalement pour négligence. 

Comprendre l'impact des conditions de vie sur le développement des tout-petits 

Ces données nous montrent que les tout-petits du Québec ne partent pas tous de la même ligne de départ. D’ailleurs, 87% de la population québécoise estime que le gouvernement devrait soutenir davantage les enfants issus de familles en situation de vulnérabilité.

Et plus les facteurs de risque s'accumulent dans la vie d'un enfant, plus ses chances d'être vulnérable augmentent. L'Enquête sur le développement des enfants à la maternelle 2022 (EQDEM) indique d’ailleurs que plus d’un enfant sur quatre (28,7%) arrive à la maternelle en étant vulnérable dans au moins un domaine de développement, une proportion en hausse depuis dix ans1. 

La science établit un lien entre les conditions de vie et le développement des tout-petits. Par exemple, vivre dans un logement non abordable est associé à des retards sur les plans physique, émotif, cognitif, langagier et social2. De plus, les tout-petits dont les parents consacrent une part trop importante de leur budget au loyer ont souvent un poids inférieur à la moyenne, car il reste moins d'argent pour l'alimentation3.

En ce qui concerne l’accès aux soins de santé, les enfants sans suivi médical ou avec un suivi incomplet ou inadéquat se présentent plus souvent aux urgences et sont plus souvent hospitalisés4. Finalement, les enfants victimes de maltraitance pendant la petite enfance peuvent vivre des difficultés d'attachement et des retards de développement, avec des conséquences durables : risques accrus de décrochage scolaire, précarité financière et problèmes de santé physique et mentale5. 

Agir ensemble, pour chaque tout-petit 

Les défis de la petite enfance traversent plusieurs sphères, dont la santé, l’éducation, les services sociaux, et le logement. Aucun acteur ne peut les résoudre seul. La collaboration entre tous les paliers gouvernementaux, les secteurs communautaire et privé, ainsi que les milieux de recherche et d'intervention s’est révélée clé dans la mise en place de mesures favorables au développement des jeunes enfants. Ce constat se reflète d’ailleurs dans les résultats du sondage, alors que 56% de la population québécoise juge qu’assurer le bon développement des tout-petits est une responsabilité partagée entre l’individu et la société.  

 

Par l'Observatoire des tout-petits

 

Pour aller plus loin

Consulter le Portrait 2024 Dans quels environnements grandissent les tout-petits ?

Consulter l’ensemble des résultats du sondage 

 

Notes
1. Institut de la statistique du Québec, Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle, 2022.
2. AUGER, A., et A. GROLEAU. Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle 2022. Rapport statistique. Tome 2 – Mieux comprendre la vulnérabilité des enfants de maternelle 5 ans : les facteurs associés, Institut de la statistique du Québec, 2023. 
3. DONG, M., et autres. « Childhood Residential Mobility and Multiple Health Risks During Adolescence and Adulthood: The Hidden Role of Adverse Childhood Experiences », Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine, vol. 159, no 12, 2005, p. 1104-1110; JELLEYMAN, T., et N. SPENCER. « Residential mobility in childhood and health outcomes: A systematic review », Journal of Epidemiology and Community Health, vol. 62, no 7, 2008, p. 584-592.
4. HAKIM, R.B., et D.S. Ronsaville. « Effect of compliance with health supervision guidelines among us infants on emergency department visits », Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine, vol. 156, no 10, 2002, p. 1015-1020.
5. INFURNA, M.R., et autres. « Associations between depression and specific childhood experiences of abuse and neglect: A meta-analysis », Journal of Affective Disorders, no 190, 2016, p. 47-55.