Observatoire des tout-petits

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26 septembre 2023

Soutien particulier: misons sur des services accessibles et centrés sur les besoins des tout-petits

Soutien particulier: misons sur des services accessibles et centrés sur les besoins des tout-petits
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Lettre ouverte de 8 ordres et associations parue dans le Nouvelliste, en réaction à la publication de notre rapport

Le 19 septembre, l’Observatoire des tout-petits déposait son rapport Tout-petits ayant besoin de soutien particulier. Comment favoriser leur plein potentiel? Ce document met en lumière les obstacles de nombreux petits Québécois de 0 à 5 ans et leur famille pour accéder aux services psychosociaux et de santé mentale ainsi qu’au soutien dont ils ont besoin. Les données rapportées et les enjeux qu’elles révèlent nous préoccupent quant à l’avenir des enfants qui ne peuvent obtenir les services dont ils ont besoin.

Le droit à une évaluation et aux interventions adaptées en fonction des besoins et des capacités de chacun s’avère essentiel et ne devrait pas constituer un luxe. Les soins de santé et les services psychosociaux devraient être accessibles au bon moment, tant pour les enfants que leurs parents.

Un développement qui mérite notre attention

Le développement global d’un tout-petit revêt une importance cruciale. Il englobe notamment le développement affectif, les habiletés motrices et intellectuelles, la communication, la socialisation et l’acquisition de l’autonomie fonctionnelle. Toutes ces étapes constituent les assises de l’avenir des tout-petits et donnent l’élan nécessaire dans la poursuite d’un développement harmonieux.

En dépistant les retards et en évaluant adéquatement les difficultés, des interventions ciblées et des activités de stimulation permettent d’influencer positivement le développement des jeunes enfants. Par exemple, pour un enfant de quatre ans qui rencontre des difficultés sur le plan du langage, pouvoir consulter un(e) orthophoniste pourrait changer le cours de sa vie scolaire, affective et sociale. En collaboration avec le milieu, les psychologues, les ergothérapeutes, les travailleurs sociaux, les thérapeutes conjugaux et familiaux, les physiothérapeutes, les psychoéducateurs ou les orthopédagogues, jouent un rôle déterminant afin de les accompagner, les outiller et offrir des services appropriés.

Nous constatons malheureusement que l’accès à un diagnostic ou à un processus d’évaluation complet, notamment liés à la santé mentale, est particulièrement difficile et représente un obstacle majeur dans l’obtention de services professionnels. Nous sommes préoccupés par le fait qu’un plus grand nombre de parents se sentent démunis face aux délais d’attente, notamment dans le réseau public, pour obtenir l’aide appropriée. Nombreux sont ceux qui doivent se tourner vers des services offerts au privé, ce qui exacerbe les inégalités.

Faute d’une évaluation adéquate, l’enfant pourrait ne pas avoir accès au soutien et aux interventions dont il aura besoin à un moment critique de son développement. Une prise en charge rapide par un professionnel, basée sur les besoins et les habiletés de l’enfant, est pourtant nécessaire afin de développer son plein potentiel.

Le développement des tout-petits passe par une meilleure accessibilité aux services centrés sur les besoins. Il s’avère également primordial de miser sur la prévention, la qualité des services offerts et la continuité dans l’offre de service. Une action soutenue sur les déterminants sociaux de la santé et le développement des communautés permettra de réduire les risques de préjudices, de mieux répondre aux besoins d’un plus grand nombre d’enfants et de parents et d’améliorer les conditions de vie des familles québécoises.

L’enjeu des tout-petits ayant des besoins particuliers nécessite une prise en charge, un partage des responsabilités et une réponse appropriée aux besoins. Cette préoccupation majeure devrait être au premier plan des priorités de tous les acteurs du milieu. La collaboration et l’engagement de toutes les instances (éducation, réseau de la santé et des services sociaux, organismes communautaires, municipalités, etc.) ainsi que le soutien financier adéquat du gouvernement aux services de santé, aux services sociaux généraux de proximité et à la petite enfance s’avèrent urgentes et nécessaires pour permettre à nos petits Québécois d’atteindre leur plein potentiel et aux familles d’obtenir le soutien nécessaire.

Par :

  • Dre Christine Grou, Ph. D, psychologue, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec
  • Manon Dufresne, pht, Adm.A., présidente de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec
  • Paul-André Gallant, MBA, ASC, M.P.O., orthophoniste, président de l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec
  • Pierre-Paul Malenfant, T.S., président de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec
  • Alexandre Nadeau, erg., M. Erg., président de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec
  • Félix-David L. Soucis, ps. éd., président de l’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec
  • Dre Josie-Anne Bertrand, Ph. D, neuropsychologue, présidente de l’Association québécoise des neuropsychologues
  • Mathieu Labine-Daigneault, M. Éd., orthopédagogue, président-directeur général de l’Association des Orthopédagogues du Québec

 

Cette lettre est parue le 22 septembre dans le Nouvelliste.

Consulter le rapport de l'Observatoire sur les tout-petits ayant besoin de soutien particulier