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4 juillet 2019

Les pères québécois d’expression anglophone exposés à davantage de vulnérabilité

Les pères québécois d’expression anglophone exposés à davantage de vulnérabilité
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Une étude récente met en lumière les vulnérabilités particulières auxquelles sont exposés les pères appartenant à la communauté anglophone et ce, malgré une culture qui semble valoriser davantage l’implication des pères auprès des enfants. L’étude fait également ressortir un portrait beaucoup plus nuancé des réalités de la communauté anglophone.

Ces constats sont ceux que tirent le Community Health And Social Services Network (CHSSN) qui, en collaboration avec le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP), a analysé les résultats des 400 répondants issus de la communauté anglophone ayant participé à l’étude La paternité au Québec : un état des lieux. L’étude, réalisée à la demande du RVP par Substance Stratégie auprès de 2 000 pères québécois en décembre dernier, aborde en profondeur une grande variété d’aspects liés à l’expérience de la paternité.

Des vulnérabilités particulières

D’entrée de jeu, le résultat le plus frappant qui ressort de cette analyse est que trois pères anglophones sur quatre (74 %) estiment que les services publics offerts aux enfants et aux parents (par exemple, CLSC, hôpital, clinique de médecin, école, service de garde, etc.) ne tiennent pas suffisamment compte des réalités propres aux pères anglophones. Bien qu’il soit impossible d’établir un lien de cause à effet, la question de l’adaptation des services aux réalités de la communauté anglophone parait d’autant plus préoccupante que le sondage montre que les pères anglophones, comparativement à leurs pairs francophones, connaissent des vulnérabilités particulières à différents égards.

Ainsi, les résultats indiquent que les pères anglophones vivent davantage de stress, ont plus de difficulté à s’adapter à leur rôle de père, doutent plus fortement de leurs habiletés parentales et se sentent moins à l’aise dans leur rôle de père. Ils ont davantage recours aux services des organismes communautaires et affichent un intérêt plus marqué pour de l’information et des services en lien avec leurs responsabilités parentales.

Une culture qui valorise l’implication paternelle

Parmi les éléments plus positifs, l’étude révèle que la culture des communautés anglophones semble valoriser plus naturellement l’engagement et la participation des pères. Comparativement à leurs homologues francophones, les pères anglophones ont le sentiment que la paternité est davantage valorisée dans la société, retirent plus de satisfaction à faire des activités avec leurs enfants, avec ou sans la mère, sont plus fréquemment en contact avec d’autres pères et ont souvent eux-mêmes entretenu une meilleure relation avec leur propre père à l’enfance et à l’adolescence.

Des rôles plus traditionnels

Cette culture qui valorise l’implication des pères s’explique peut-être en partie par une vision plus traditionnelle des rôles parentaux. Aussi, une proportion plus importante des pères anglophones vivent dans une famille dite « intacte » (la mère, le père et les enfants vivent ensemble). Les pères anglophones accordent une moins grande importance à faire équipe avec la mère et s’occuper ensemble des tâches liées aux enfants, ont des désaccords plus fréquents au sein du couple et, toute proportion gardée, indiquent recevoir plus souvent des critiques de la part de la mère. Malgré cela, ils se disent davantage satisfaits de la qualité de la collaboration avec l’autre parent.

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