Maternelle : davantage d’enfants vulnérables sur le plan de leur développement
La proportion d’enfants de la maternelle qui sont susceptibles de connaître des difficultés d’apprentissage à l’école a augmenté entre 2012 et 2017 au Québec. C’est ce que révèle l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle (EQDEM) rendue publique aujourd’hui par l’Institut de la statistique du Québec.
L’EQDEM est une enquête qui mesure le niveau de développement des enfants dans 5 domaines :
- santé physique et bien-être ;
- compétences sociales ;
- maturité affective ;
- développement cognitif et langagier ;
- habileté de communication et connaissances générales.
Un enfant est considéré comme vulnérable dans un domaine si son enseignante de maternelle lui a attribué un score inférieur au seuil de référence établi en 2012. L’enquête a été réalisée auprès de 83 000 enfants dans 1 900 écoles québécoises (francophones et anglophones, publiques et privées) partout à travers le Québec.
Une augmentation de la vulnérabilité
En 2017, les résultats de l’EQDEM révèlent que 27,7 % des enfants de la maternelle étaient vulnérables dans au moins un domaine de développement alors que cette proportion était de 25,6 % en 2012. Cette hausse concerne tous les domaines évalués à l’exception des habiletés de communication et connaissances générales. Par ailleurs, la gravité de la vulnérabilité semble avoir augmenté puisque la proportion d’enfants vulnérables dans 4 ou 5 domaines de développement est passée de 11,9 % à 13,0 %.
Une tendance similaire a été observée en Colombie-Britannique et en Ontario dans les dernières années. Les résultats de l’édition 2017 de l’EQDEM demeurent tout de même préoccupants puisque les enfants vulnérables sur le plan de leur développement sont plus susceptibles de connaître des difficultés d’apprentissage à l’école. D’ailleurs, la Politique gouvernementale de prévention en santé du ministère de la Santé et des Services sociaux de même que la Politique de la réussite éducative du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur avaient fixé comme objectif de réduire la proportion d’enfants vulnérables dans au moins un domaine de développement à 20 % d’ici 2025.
La vulnérabilité en région
Une augmentation de la vulnérabilité a également été notée dans plusieurs régions du Québec, dont la Capitale-Nationale, l’Outaouais, le Nord-du-Québec, Lanaudière, les Laurentides, la Montérégie et le Centre-du-Québec.
Plusieurs régions se démarquent aussi de l’ensemble du Québec par une proportion plus élevée ou plus basse d’enfants vulnérables. Il est possible de lire le rapport de l’Institut de la statistique du Québec pour en savoir plus sur la situation de chaque région.
« Intensifions les efforts »
En réaction aux résultats de cette Enquête, 14 organisations oeuvrant en petite enfance ont récemment diffusé un communiqué afin d'insister sur l'importance d'intensifier les efforts et de travailler ensemble pour le développement global de nos jeunes enfants. « Plusieurs études ont démontré qu’en intervenant tôt dans la vie des jeunes enfants, surtout de ceux présentant des vulnérabilités, il est possible d’avoir une influence positive sur leur développement. Malheureusement, on constate encore trop souvent que le continuum de services offerts aux enfants et à leur famille est brisé, diminuant ainsi l’intensité et la continuité des interventions. Pour relever ce défi, tous les acteurs doivent unir leurs forces pour favoriser plus de fluidité et de cohérence entre les différents services », peut-on lire dans le communiqué.
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