Observatoire des tout-petits

Petite enfance:
LA QUALITÉ DES
SERVICES ÉDUCATIFS
AU QUÉBEC

Comment améliorer la qualité des services éducatifs à la petite enfance?

La littérature scientifique a démontré que certaines conditions peuvent être mises en place par les établissements pour offrir des services de meilleure qualité, qu’il soit question des services de garde éducatifs à la petite enfance ou des programmes préscolaires. En effet, les besoins des tout-petits sont les mêmes, peu importe le milieu.

Formation
du personnel

Les études démontrent bien l’importance d’avoir des intervenants formés. Les intervenants avec un niveau élevé de formation initiale offrent de meilleurs soins personnels aux enfants, sont plus sensibles à leurs besoins et interagissent davantage avec eux. Une formation spécialisée en petite enfance permet au personnel éducatif d’offrir un environnement adapté et stimulant aux enfants. Une telle formation aiderait les intervenants à mieux planifier les activités et à mettre en place un environnement qui soutient mieux le développement social, langagier et cognitif des enfants

Dans son rapport publié en 2017, la Commission sur l’éducation à la petite enfance recommande que tout le personnel éducateur travaillant dans les services de garde éducatifs à la petite enfance détienne un diplôme d’études collégiales (DEC) en Techniques d’éducation à l’enfance et que toutes les nouvelles responsables de services de garde en milieu familial soient détentrices d’un DEC.

Au Québec, selon la loi, les CPE et les garderies (subventionnées ou non) doivent s’assurer que les deux tiers du personnel de garde sont qualifiés, après les cinq premières années suivant la délivrance du permis (un tiers pour les cinq premières années), c’est-à-dire qu’ils possèdent un diplôme d’études collégiales en Techniques d’éducation à l’enfance ou l’équivalent.

Pour leur part, les personnes reconnues à titre de responsables de services de garde en milieu familial doivent avoir réussi une formation d’au moins 45 heures dans les 3 ans précédant leur demande de reconnaissance. Elles doivent également suivre annuellement 6 heures de perfectionnement.

Les conditions de travail du personnel éducatif

Certaines enquêtes réalisées dans les services de garde éducatifs ont noté que les conditions de travail des éducatrices ont une influence sur la qualité de l’établissement. Ainsi, le score d’un établissement serait plus élevé si les éducatrices perçoivent leur travail comme stimulant et rempli de défi, si elles disposent de temps pour planifier leurs activités pédagogiques et si elles sont satisfaites de leurs relations avec la direction. Une étude a également relevé une association entre un salaire horaire plus élevé et un meilleur score de qualité.

Structure du service éducatif

Selon la littérature scientifique, les facteurs suivants pourraient agir sur la qualité des services reçus par les tout-petits:

Le ratio entre le nombre d’adultes et le nombre d’enfants;
La taille du groupe;
L’aménagement de l’espace;
Le matériel;
La présence d’un programme éducatif.
Les CPE et les garderies québécoises régies par la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance ne peuvent accueillir plus de 80 enfants par installation. Les ratios éducatrice-enfants sont les suivants:
1:5 pour les moins de 18 mois
1:8 pour les enfants de 18 mois à 4 ans
1:10 pour les enfants de 4 ans
En maternelle 4 ans, une enseignante peut accueillir jusqu’à 18 enfants dans sa classe.

Conditions d’implantation
des services éducatifs

Les études réalisées sur le sujet indiquent que certaines conditions d’implantation des services éducatifs favorisent la qualité des services éducatifs.
Financement gouvernemental ou fonctionnement à but non lucratif
Intégration des services éducatifs à d’autres services offerts dans la communauté (ex. : faire le lien avec les services de santé et les services sociaux)
Implication des parents dans le fonctionnement du service éducatif (ex. : parents membres du conseil d’administration de l’établissement)

Selon l’OCDE, un investissement de 1 % du PIB est nécessaire pour assurer des services de qualité en éducation à la petite enfance. Au Québec, cela représenterait un investissement de 3,76 milliards de dollars. Par ailleurs, selon le lauréat du prix Nobel d’économie, James Heckman, ce sont les sommes investies dans l’éducation à la petite enfance qui offrent le meilleur taux de rendement de l’investissement.