Portrait 2019
Dans quels
environnements
grandissent les tout-petits du Québec?
Dans quel
environnement familial
grandissent-ils ?
Depuis les dernières années, l’environnement familial dans lequel grandissent les tout-petits s’est amélioré à certains égards. Nous avons fait des GAINS collectivement.
Soutien social
Les parents bien entourés arrivent à concilier leurs obligations quotidiennes plus facilement. Les enfants de la maternelle qui vivent dans une famille où le soutien social est faible sont plus susceptibles d’être vulnérables sur le plan du développement.
Les parents des tout-petits de la maternelle sont relativement nombreux à pouvoir bénéficier d’un bon soutien social.
Parmi les enfants qui fréquentaient la maternelle en 2016-2017...
91,9 % des enfants avaient des parents ayant la possibilité de se tourner vers quelqu’un en qui ils ont confiance afin d’obtenir des conseils.
95,4 % avaient des parents qui disaient pouvoir compter sur des gens en cas d’urgence.
90,5 % avaient des parents qui disaient avoir une famille et des amis qui les aidaient à se sentir à l’abri du danger, en sécurité et heureux.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle (EQPPEM) 2017.
Revenu
Des études révèlent que les enfants qui grandissent dans des ménages à faible revenu sont plus susceptibles d’être vulnérables lors de leur entrée à l’école et qu’ils ont un rendement scolaire plus faible en moyenne en première année.
La proportion de tout-petits vivant dans une famille à faible revenu est passée de 20,9 % à 13,9 % de 2004 à 2016.
Source : Statistique Canada, Fichier sur les familles T1 (FFT1), adapté par l’Institut de la statistique du Québec.
Emploi
De 2001 à 2016, la situation d’emploi des familles du Québec avec au moins un enfant de 5 ans ou moins s’est améliorée. La proportion des familles où les deux parents (ou le parent seul) travaillent est passée de 60,8 % à 69,7 %. Pendant cette période, c’est le taux d’emploi des mères qui a augmenté de façon plus importante. Cela dit, il se peut que ce phénomène ait des effets pervers, tels que l’augmentation du niveau de stress élevé lié à la conciliation famille-travail chez les mères.
Source : Statistique Canada, Recensements, 2001, 2006 et 2016, adapté par l’Institut de la statistique du Québec.
Certaines réalités caractérisant l’environnement familial des tout-petits constituent toutefois des RISQUES pour certains d’entre eux.
Insécurité alimentaire
Les enfants qui souffrent d’insécurité alimentaire sont plus à risque de présenter, entre autres, des retards en ce qui a trait à leur développement cognitif, moteur et neurophysiologique. L’insécurité alimentaire est également un prédicteur de maladies chroniques durant la petite enfance.
10,4 % des ménages du Québec ayant au moins un enfant de moins de 6 ans étaient en situation d’insécurité alimentaire en 2015-2016.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC),
fichiers de partage, adapté par l’Institut de la statistique du Québec.
Consommation d'alcool
La consommation à risque d’alcool est établie sur la base des réponses fournies par les parents à trois questions sur leur consommation et à sept questions servant à déterminer la possibilité de dépendance à l’alcool et les effets nocifs de la consommation sur une échelle à cinq points (de jamais à tous les jours ou presque). Le seuil de la consommation à risque (problèmes moyens à élevés) est fixé à 8 selon le Alcohol Use Disorders Identification Test (AUDIT).
13 % des pères de tout-petits de 6 mois à 5 ans ont une consommation à risque d’alcool, une proportion plus élevée que celle observée chez les mères.
* Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Source : Institut de la statistique du Québec, La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 2012 et 2018. Les attitudes parentales et les pratiques familiales.
Niveau de stress élevé
Sous l’emprise du stress chronique, le parent peut développer une perception négative de la relation avec son enfant, des difficultés à gérer ses propres émotions, des problèmes à percevoir et à répondre adéquatement aux signaux de détresse de son enfant et un manque de confiance en ses habiletés parentales.
39 % des mères de tout-petits de 6 mois à 5 ans présentent un niveau élevé de stress lié à la conciliation des obligations familiales et extrafamiliales. En comparaison, cette proportion est de 23 % chez les pères. Chez les mères, la proportion est en augmentation depuis 2012, alors que chez les pères elle demeure stable. Notons que selon l’Enquête québécoise sur l’expérience des parents d’enfants de 0 à 5 ans 2015, les parents très satisfaits du partage des tâches avec leur conjoint ont un niveau moins élevé de conflits famille-travail.
Source : Institut de la statistique du Québec, La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 2012 et 2018. Les attitudes parentales et les pratiques familiales.
Il est possible d’agir
Nous disposons de leviers collectifs pour agir sur l’environnement familial des
tout-petits dont l’efficacité a été montrée par la pratique sur le terrain et la
recherche scientifique, au Québec et à l’international.
Voici quelques exemples:
Offrir à tous les parents de jeunes enfants des mesures de conciliation
famille-travail, y compris à ceux qui ont des horaires atypiques, est un
moyen de contribuer à réduire le stress chez les parents. De nouvelles mesures
de conciliation pourraient être explorées, comme permettre aux parents
un retour au travail plus souple après un congé parental (retour à temps
partiel, augmentation du nombre de congés rémunérés pour responsabilités
familiales, flexibilité par rapport aux horaires et aux lieux de travail).
Adopter des stratégies axées sur l’intégration des pères dans l’ensemble
des politiques, des services et des programmes visant les familles
avec de jeunes enfants est une mesure qui peut permettre d’accroître
leur implication dans l’éducation de leurs tout-petits. C’est d’ailleurs
ce que promeut le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité.
Développer des programmes et des services de soutien à la parentalité
ciblant précisément les hommes les aide à jouer plus activement leur
rôle parental, et ce, dès la grossesse. Valoriser et encourager la prise d’un
congé de paternité prolongé permet également d’aider les pères à jouer
un rôle parental plus actif. À l’heure actuelle, au Québec, certains milieux
professionnels sont encore réticents à l’idée que les hommes prennent un
tel congé. Cette mesure permet pourtant de partager de manière équitable
la charge de travail associée au rôle de parent, tout en contribuant au
développement du sentiment de compétence parentale.
Il est possible d’agir sur les conditions économiques dans lesquelles vivent
les tout-petits en assurant un soutien financier aux familles défavorisées
sur le plan économique, et ce, en ciblant en priorité les régions ou les
quartiers marqués par de fortes proportions de familles à faible revenu. Ce
type de mesure peut également contribuer à réduire l’insécurité alimentaire.
Promouvoir le programme « Alcochoix + » auprès des pères pourrait aider
ceux qui ont de la difficulté à jouer pleinement leur rôle parental en raison de
leur consommation d’alcool (manque d’énergie, difficulté de concentration,
agressivité). L’efficacité de programmes du même type a déjà été
démontrée. Réduire autant que possible la privatisation de la vente d’alcool
est une mesure permettant de diminuer la consommation à risque d’alcool par
les parents, en particulier celle des pères. Elle permet de contraindre l’accès
facile à différents types d’alcool dans les dépanneurs et les épiceries.
Certaines de ces mesures sont déjà en place au Québec. Elles devraient être
maintenues et consolidées pour préserver les progrès qui ont été faits dans
ce domaine.
Comment l’application de ces mesures pourrait-elle être améliorée ?
D’autres mesures seraient-elles à envisager ? Nous espérons que ce portrait
de la situation contribuera à la réflexion entourant ces questions.
Les parents bien entourés arrivent à concilier leurs obligations quotidiennes plus facilement. Les enfants de la maternelle qui vivent dans une famille où le soutien social est faible sont plus susceptibles d’être vulnérables sur le plan du développement.
Les parents des tout-petits de la maternelle sont relativement nombreux à pouvoir bénéficier d’un bon soutien social.
Parmi les enfants qui fréquentaient la maternelle en 2016-2017...
91,9 % des enfants avaient des parents ayant la possibilité de se tourner vers quelqu’un en qui ils ont confiance afin d’obtenir des conseils.
95,4 % avaient des parents qui disaient pouvoir compter sur des gens en cas d’urgence.
90,5 % avaient des parents qui disaient avoir une famille et des amis qui les aidaient à se sentir à l’abri du danger, en sécurité et heureux.
Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle (EQPPEM) 2017.
Des études révèlent que les enfants qui grandissent dans des ménages à faible revenu sont plus susceptibles d’être vulnérables lors de leur entrée à l’école et qu’ils ont un rendement scolaire plus faible en moyenne en première année.
La proportion de tout-petits vivant dans une famille à faible revenu est passée de 20,9 % à 13,9 % de 2004 à 2016.
Source : Statistique Canada, Fichier sur les familles T1 (FFT1), adapté par l’Institut de la statistique du Québec.
De 2001 à 2016, la situation d’emploi des familles du Québec avec au moins un enfant de 5 ans ou moins s’est améliorée. La proportion des familles où les deux parents (ou le parent seul) travaillent est passée de 60,8 % à 69,7 %. Pendant cette période, c’est le taux d’emploi des mères qui a augmenté de façon plus importante. Cela dit, il se peut que ce phénomène ait des effets pervers, tels que l’augmentation du niveau de stress élevé lié à la conciliation famille-travail chez les mères.
Source : Statistique Canada, Recensements, 2001, 2006 et 2016, adapté par l’Institut de la statistique du Québec.
Les enfants qui souffrent d’insécurité alimentaire sont plus à risque de présenter, entre autres, des retards en ce qui a trait à leur développement cognitif, moteur et neurophysiologique. L’insécurité alimentaire est également un prédicteur de maladies chroniques durant la petite enfance.
10,4 % des ménages du Québec ayant au moins un enfant de moins de 6 ans étaient en situation d’insécurité alimentaire en 2015-2016.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), fichiers de partage, adapté par l’Institut de la statistique du Québec.
La consommation à risque d’alcool est établie sur la base des réponses fournies par les parents à trois questions sur leur consommation et à sept questions servant à déterminer la possibilité de dépendance à l’alcool et les effets nocifs de la consommation sur une échelle à cinq points (de jamais à tous les jours ou presque). Le seuil de la consommation à risque (problèmes moyens à élevés) est fixé à 8 selon le Alcohol Use Disorders Identification Test (AUDIT).
13 % des pères de tout-petits de 6 mois à 5 ans ont une consommation à risque d’alcool, une proportion plus élevée que celle observée chez les mères.
* Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
Source : Institut de la statistique du Québec, La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 2012 et 2018. Les attitudes parentales et les pratiques familiales.
Sous l’emprise du stress chronique, le parent peut développer une perception négative de la relation avec son enfant, des difficultés à gérer ses propres émotions, des problèmes à percevoir et à répondre adéquatement aux signaux de détresse de son enfant et un manque de confiance en ses habiletés parentales.
39 % des mères de tout-petits de 6 mois à 5 ans présentent un niveau élevé de stress lié à la conciliation des obligations familiales et extrafamiliales. En comparaison, cette proportion est de 23 % chez les pères. Chez les mères, la proportion est en augmentation depuis 2012, alors que chez les pères elle demeure stable. Notons que selon l’Enquête québécoise sur l’expérience des parents d’enfants de 0 à 5 ans 2015, les parents très satisfaits du partage des tâches avec leur conjoint ont un niveau moins élevé de conflits famille-travail.
Source : Institut de la statistique du Québec, La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 2012 et 2018. Les attitudes parentales et les pratiques familiales.
Il est possible d’agir
Nous disposons de leviers collectifs pour agir sur l’environnement familial des
tout-petits dont l’efficacité a été montrée par la pratique sur le terrain et la
recherche scientifique, au Québec et à l’international.
Voici quelques exemples:
Offrir à tous les parents de jeunes enfants des mesures de conciliation famille-travail, y compris à ceux qui ont des horaires atypiques, est un moyen de contribuer à réduire le stress chez les parents. De nouvelles mesures de conciliation pourraient être explorées, comme permettre aux parents un retour au travail plus souple après un congé parental (retour à temps partiel, augmentation du nombre de congés rémunérés pour responsabilités familiales, flexibilité par rapport aux horaires et aux lieux de travail).
Adopter des stratégies axées sur l’intégration des pères dans l’ensemble des politiques, des services et des programmes visant les familles avec de jeunes enfants est une mesure qui peut permettre d’accroître leur implication dans l’éducation de leurs tout-petits. C’est d’ailleurs ce que promeut le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité. Développer des programmes et des services de soutien à la parentalité ciblant précisément les hommes les aide à jouer plus activement leur rôle parental, et ce, dès la grossesse. Valoriser et encourager la prise d’un congé de paternité prolongé permet également d’aider les pères à jouer un rôle parental plus actif. À l’heure actuelle, au Québec, certains milieux professionnels sont encore réticents à l’idée que les hommes prennent un tel congé. Cette mesure permet pourtant de partager de manière équitable la charge de travail associée au rôle de parent, tout en contribuant au développement du sentiment de compétence parentale.
Il est possible d’agir sur les conditions économiques dans lesquelles vivent les tout-petits en assurant un soutien financier aux familles défavorisées sur le plan économique, et ce, en ciblant en priorité les régions ou les quartiers marqués par de fortes proportions de familles à faible revenu. Ce type de mesure peut également contribuer à réduire l’insécurité alimentaire.
Promouvoir le programme « Alcochoix + » auprès des pères pourrait aider ceux qui ont de la difficulté à jouer pleinement leur rôle parental en raison de leur consommation d’alcool (manque d’énergie, difficulté de concentration, agressivité). L’efficacité de programmes du même type a déjà été démontrée. Réduire autant que possible la privatisation de la vente d’alcool est une mesure permettant de diminuer la consommation à risque d’alcool par les parents, en particulier celle des pères. Elle permet de contraindre l’accès facile à différents types d’alcool dans les dépanneurs et les épiceries.