Observatoire des tout-petits

Données d’enquête
? Les données d’enquête sont des renseignements recueillis auprès d’un groupe de personnes qui présentent des caractéristiques spécifiques, comme les parents d’enfants de 0 à 5 ans ou les enfants fréquentant la maternelle.

Prévalence annuelle de la violence physique sévère à l’égard des enfants âgés de 5 ans ou moins de la part d’un adulte de la maison

Mis à jour le 24 février 2016

Définition de l’indicateur

Nombre d’enfants âgés de 0 à 5 ans ayant subi de la violence physique sévère de la part d’un adulte de la maison au cours des 12 derniers mois  telle que rapportée par la mère (mère biologique, belle-mère, tutrice ou autre femme responsable de l’enfant) parmi l’ensemble des enfants de 0 à 5 ans. 

 

Notes importantes sur la définition

Enfants âgés de 5 ans ou moins : Il s'agit des enfants âgés de 0 à 5 ans en 1999 et 2004 et de 6 mois à 5 ans en 2012 et 2018.

Enfants âgés de 2 ans ou moins : Il s'agit des enfants âgés de 0 à 2 ans en 1999 et 2004 et de 6 mois à 2 ans en 2012 et 2018.

Étant donné que les enfants âgés de 6 mois ou moins sont exclus de la population visée par les éditions de 2012 et de 2018 de l’enquête La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, des vérifications ont été effectuées et les résultats de certaines estimations et comparaisons pour cet indicateur ne sont pas affectés par le changement de couverture. 

Cet indicateur est obtenu à partir de l’âge de l’enfant et des questions portant sur le nombre de fois qu’un adulte de la maison a, au cours des 12 derniers mois :

-  secoué ou brassé l’enfant* (de moins de 2 ans)

- frappé l’enfant sur les fesses,

- donné un coup de poing ou un coup de pied à l’enfant, 

- saisi l’enfant par le cou et lui a serré la gorge,

- donné une raclée à l’enfant (c’est-à-dire l’a frappé de plusieurs coups et de toutes ses forces),

- frappé l’enfant ailleurs que sur les fesses avec un objet comme une ceinture, un bâton ou un autre objet dur,

- lancé ou jeté l’enfant par terre,

- donné à l’enfant une claque au visage, sur la tête ou sur les oreilles 

On considère qu’un enfant a subi de la violence physique sévère, lorsque sa mère (mère biologique, belle-mère, tutrice ou autre femme responsable de l’enfant) a répondu « c’est arrivé 1 ou 2 fois », « c’est arrivé de 3 à 5 fois » ou « c’est arrivé 6 fois et plus » à au moins une des huit questions. 

*Cette question entre dans la construction de l’indicateur de violence physique mineure chez les enfants de 2 ans et plus, et de l’indicateur de violence physique sévère chez les enfants de moins de 2 ans. 

Données provinciales

 
Survolez le graphique pour voir les données détaillées

Notes graphiques

Certaines données affichent un coefficient de variation entre 15% et 25% (interpréter avec prudence) ou supérieur à 25 % (estimation imprécise, fournie à titre indicatif seulement). Télécharger le tableau des données provinciales pour plus d'information.

Source des données

Institut de la statistique du Québec, La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 1999, 2004, 2012 et 2018.

Faits saillants provinciaux

La proportion d’enfants de 5 ans ou moins qui sont victimes de violence physique sévère est en baisse pour la première fois en 2018 par rapport au niveau observé en 1999. En effet, cette proportion est passée d'environ 4,9 % à 2,6 %.

Auteur des faits saillants provinciaux

Institut de la statistique du Québec

Quels sont les effets pour les tout-petits?

Les enfants d’âge préscolaire sont les plus souvent touchés par les conduites parentales à caractère violent, qu’elles soient mineures ou sévères.

Les risques d’escalade entre la violence mineure et sévère sont aussi élevés; les enfants soumis à des punitions corporelles sont de deux à dix fois plus à risque de subir également de la violence physique sévère, et ce, même en bas âge. De nombreuses études longitudinales ont aussi montré la présence de liens entre les conduites parentales à caractère violent, dont les punitions corporelles, et les problèmes de développement des enfants. Ces conduites sont notamment associées aux comportements agressifs et antisociaux ultérieurs de l’enfant, à une plus faible internalisation des valeurs morales, à des problèmes de santé mentale ainsi qu’à une altération de la qualité de la relation parent-enfant. Bien que les effets de ces pratiques à caractère violent sur le développement des enfants se fassent davantage sentir à l’âge scolaire et à l’adolescence, quelques études montrent que les enfants soumis aux fessées dès l’âge de deux ans sont deux fois plus à risque que ceux non soumis à ces pratiques de développer des problèmes émotionnels et comportementaux à l’âge de quatre ans. En outre, la trajectoire développementale des enfants d’âge préscolaire est étroitement et négativement liée aux difficultés parentales et familiales qui génèrent un stress, souvent elles-mêmes à l’origine des conduites coercitives à leur endroit.

Recension

Chaire de recherche du Canada sur la violence faite aux enfants

Rédaction

Chaire de recherche du Canada sur la violence faite aux enfants

Références

Campbell, S. B., Shaw, D. S., et Gilliom, M. (2000). Early externalizing behavior problems : Toodlers and preschoolers at risk for later maladjustment. Development and Psychopathology, 12, 467-488.

Clément, M.-È., Bernèche, F., Chaberland, C., et Fontaine, C. (2013). La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 2012. Les attitudes et parentales et les pratiques familiales. Québec : Institut de la Statistique du Québec.

Ferguson, C. J.  (2013). Spanking, corporal punishment ans negative long term outcomes : A meta-analytic review of longitudinal studies. Clinical Psychology Review, 33, 196-208

Gershoff, E. T. (2002). Corporal punishment by parents and associated child behaviors and experiences : A meta-analytic and theoritical review. Psychological Bulletin, 128(4), 539-579.

Lee, S. J., Grogan-Kaylor, A., et Berger, L. M. (2014). Parental spanking of 1-year-old children and subsequent child protective services involvement. Child Abuse & Neglect38(5), 875-883. doi:10.1016/j.chiabu.2014.01.018

Paolucci, E. O., et Violato, C. (2004). A meta-analysis of the published research on the affective, cognitive, and behavioral effects of corporal punishment. Journal of Psychology, 138(3), 197-221.

Scott, S., Lewsey, L., Thompson, L., et Wilson, P. (2013). Early parental physical punishment and emotional  and behavioural outcomes in preeschool children. Child : Care, Health and Development, 40(3), 337-345.