Observatoire des tout-petits

Données d’enquête
? Les données d’enquête sont des renseignements recueillis auprès d’un groupe de personnes qui présentent des caractéristiques spécifiques, comme les parents d’enfants de 0 à 5 ans ou les enfants fréquentant la maternelle.

Concomitance annuelle des conduites parentales à caractère violent à l’égard des enfants âgés de 5 ans ou moins de la part d’un adulte de la maison

Mis à jour le 1 avril 2021

Définition de l’indicateur

Nombre d'enfants âgés de 5 ans ou moins selon la concomitance des conduites parentales à caractère violent de la part d'un adulte de la maison au cours des 12 derniers mois telle que rapportée par la mère (mère biologique, belle-mère, tutrice ou autre femme responsable de l'enfant) parmi l'ensemble des enfants âgés de 5 ans ou moins.

 

Notes importantes sur la définition

Enfants âgés de 5 ans ou moins : Il s'agit des enfants âgés de 0 à 5 ans en 1999 et en 2004 et de 6 mois à 5 ans en 2012 et en 2018.

Catégorie "Autre" inclut les situations suivantes : Agression psychologique répétée et violence physique sévère;  Agression psychologique (1 ou 2 fois) uniquement; Violence physique mineure uniquement; Violence physique sévère uniquement;  Agression psychologique (1 ou 2 fois) et violence physique mineure; Agression psychologique (1 ou 2 fois) et violence physique sévère; Violence physique mineure et sévère; Agression psychologique (1 ou 2 fois), violence physique mineure et sévère.

Cet indicateur mesure la concomitance entre l’agression psychologique répétée, la violence physique mineure et la violence physique sévère chez l’ensemble des enfants de 5 ans ou moins. 

On considère qu’un enfant a subi de l’agression psychologique répétée durant l’année de la part d’un adulte de la maison lorsque sa mère (mère biologique, belle-mère, tutrice ou autre femme responsable de l’enfant) a répondu à au moins une des cinq questions sur cette forme de violence « ...c’est arrivé de 3 à 5 fois » ou « c’est arrivé 6 fois et plus » ou qu’elle a répondu à au moins trois des questions « ...c’est arrivé 1 ou 2 fois ». 

On considère qu’un enfant a subi de la violence physique mineure durant l’année de la part d’un adulte de la maison lorsque sa mère a répondu « ...c’est arrivé 1 ou 2 fois », « ...c’est arrivé de 3 à 5 fois » ou « c’est arrivé 6 fois et plus » à au moins une des quatre questions.

On considère qu’un enfant a subi de la violence physique sévère lorsque sa mère a répondu « ...c’est arrivé 1 ou 2 fois », « ...c’est arrivé de 3 à 5 fois » ou « c’est arrivé 6 fois et plus » à au moins une des huit questions. 

Les enfants sont ensuite classés dans l’une des cinq catégories suivantes selon la combinaison des formes de conduites dont ils ont été victimes : « Aucune forme »; « Agression psychologique répétée uniquement »; « Agression psychologique répétée et violence physique mineure »; « Agression psychologique répétée, violence physique mineure et violence physique sévère »; « Autres combinaisons  ».

Données provinciales

 
Survolez le graphique pour voir les données détaillées

Notes graphiques

Certaines données affichent un coefficient de variation entre 15% et 25% (interpréter avec prudence). Télécharger le tableau des données provinciales pour plus d'information.

Source des données

Institut de la statistique du Québec, La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 1999, 2004, 2012 et 2018.

Faits saillants provinciaux

Il y a proportionnellement plus d’enfants âgés de 5 ans ou moins qui n’ont pas été victimes de conduites parentales à caractère violent de la part d’un adulte de la maison en 2018 (28 %) qu’en 1999 (22 %), 2004 (23 %) et 2012 (21 %). On trouve, en proportion, moins d’enfants victimes d’agression psychologique répétée et de violence physique mineure de manière concomitante en 2018 (21 %) qu’en 1999, 2004 et 2012 (entre 27 % et 33 %). La proportion d'enfants victimes des trois formes de violence de manière concomitante est moins élevée en 2018 (1,9 %*) qu’en 1999 (3,8 %*). Il en va de même pour ceux victimes des combinaisons regroupées dans la catégorie « Autres » (31 % c. 40 %). Ces diminutions d’enfants victimes de conduites à caractère violent de manière concomitante pourraient expliquer que l’on trouve une augmentation d'enfants victimes uniquement d’agression psychologique répétée en 2018 (18 %) par rapport aux années précédentes (de 5 %* à 14 %) (voir Notes fait saillant).

Auteur des faits saillants provinciaux

Institut de la statistique du Québec

Notes importantes

Si l’on se penche sur l’agression psychologique répétée sans tenir compte de la concomitance des formes de violence, le taux observé en 2018 (42 %) n’est pas statistiquement différent de ceux observés dans les années antérieures (entre 38 % et 44 %). Notons cependant que la comparaison entre 2004 et 2018 est affectée par le changement de couverture dans ce cas.

Étant donné que les enfants âgés de 6 mois ou moins sont exclus de la population visée par les éditions de 2012 et de 2018 de l’enquête La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, des vérifications ont été effectuées et les résultats de certaines estimations et comparaisons pour cet indicateur sont affectés par le changement de couverture, soit les comparaisons entre 1999 et 2012 et entre 2004 et 2012.

Quels sont les effets pour les tout-petits?

Les enfants d’âge préscolaire sont les plus souvent touchés par les conduites parentales à caractère violent, qu’elles soient mineures ou sévères.

Les risques d’escalade entre la violence mineure et sévère sont aussi élevés; les enfants soumis à des punitions corporelles sont de deux à dix fois plus à risque de subir également de la violence physique sévère, et ce, même en bas âge. De nombreuses études longitudinales ont aussi montré la présence de liens entre les conduites parentales à caractère violent, dont les punitions corporelles, et les problèmes de développement des enfants. Ces conduites sont notamment associées aux comportements agressifs et antisociaux ultérieurs de l’enfant, à une plus faible internalisation des valeurs morales, à des problèmes de santé mentale ainsi qu’à une altération de la qualité de la relation parent-enfant. Bien que les effets de ces pratiques à caractère violent sur le développement des enfants se fassent davantage sentir à l’âge scolaire et à l’adolescence, quelques études montrent que les enfants soumis aux fessées dès l’âge de deux ans sont deux fois plus à risque que ceux non soumis à ces pratiques de développer des problèmes émotionnels et comportementaux à l’âge de quatre ans. En outre, la trajectoire développementale des enfants d’âge préscolaire est étroitement et négativement liée aux difficultés parentales et familiales qui génèrent un stress, souvent elles-mêmes à l’origine des conduites coercitives à leur endroit.

Recension

Chaire de recherche du Canada sur la violence faite aux enfants

Rédaction

Chaire de recherche du Canada sur la violence faite aux enfants

Références

Campbell, S. B., Shaw, D. S., et Gilliom, M. (2000). Early externalizing behavior problems : Toodlers and preschoolers at risk for later maladjustment. Development and Psychopathology, 12, 467-488.

Clément, M.-È., Bernèche, F., Chaberland, C., et Fontaine, C. (2013). La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 2012. Les attitudes et parentales et les pratiques familiales. Québec : Institut de la Statistique du Québec.

Ferguson, C. J.  (2013). Spanking, corporal punishment ans negative long term outcomes : A meta-analytic review of longitudinal studies. Clinical Psychology Review, 33, 196-208

Gershoff, E. T. (2002). Corporal punishment by parents and associated child behaviors and experiences : A meta-analytic and theoritical review. Psychological Bulletin, 128(4), 539-579.

Lee, S. J., Grogan-Kaylor, A., et Berger, L. M. (2014). Parental spanking of 1-year-old children and subsequent child protective services involvement. Child Abuse & Neglect38(5), 875-883. doi:10.1016/j.chiabu.2014.01.018

Paolucci, E. O., et Violato, C. (2004). A meta-analysis of the published research on the affective, cognitive, and behavioral effects of corporal punishment. Journal of Psychology, 138(3), 197-221.

Scott, S., Lewsey, L., Thompson, L., et Wilson, P. (2013). Early parental physical punishment and emotional  and behavioural outcomes in preeschool children. Child : Care, Health and Development, 40(3), 337-345.