Proportion d’enfants à environ 17 et 29 mois dont les parents utilisent souvent ou très souvent les écrans dans certains contextes
Définition de l’indicateur
Proportion d’enfants à environ 17 et 29 mois dont les parents utilisent souvent ou très souvent les écrans dans certains contextes, comme amuser l'enfant, l'occuper pendant qu'ils font autre chose. Il s'agit d'enfants nés en 2020-2021 de mères résidant au Québec, dont les parents ont répondu à des questionnaires lorsque les enfants avaient environ 17 mois, puis environ 29 mois. Dans la vaste majorité des cas, il s’agit de la mère biologique de l’enfant (96,3 % à 17 mois et 95,4 % à 29 mois).
Notes importantes sur la définition
Le terme « écran » fait référence aux différents appareils numériques à écran utilisés par les enfants tels que la télévision, les téléphones intelligents, les tablettes, les ordinateurs, les consoles de jeux vidéo.
Données provinciales
Source des données
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition, 2022-2024.
Faits saillants provinciaux
Selon l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition, débutée en 2021, la proportion d'enfants dont les parents utilisaient souvent ou très souvent les écrans dans ces différents contextes a augmenté entre l’âge d’environ 17 et 29 mois :
- Pour aider l'enfant à se calmer : de 6,5 % à 17 mois à 9,4 % à 29 mois.
- Pour amuser ou faire plaisir à l'enfant : de 21,2 % à 17 mois à 38,2 % à 29 mois.
- Pour favoriser l'apprentissage : de 16,2 % à 17 mois à 22,0 % à 29 mois.
- Pour occuper l'enfant pendant qu'ils font autre chose : de 19,4 % à 17 mois à 34,7 % à 29 mois.
Auteur des faits saillants provinciaux
Observatoire des tout-petits, validé par l'Institut de la statistique du QuébecQuels sont les effets pour les tout-petits?
Les effets de la durée d’exposition aux écrans ont fait l’objet de nombreuses études. Toutefois, d’autres facteurs doivent également être pris en considération, comme le contexte d’utilisation.
Plusieurs facteurs s’influencent les uns les autres et peuvent amplifier ou atténuer les effets des écrans sur les tout-petits1. Ainsi, certains facteurs permettent de modérer les effets négatifs des écrans, par exemple, la qualité du contenu, la présence d’un parent qui interagit avec l’enfant au cours du visionnement, un contenu adapté à l’âge du tout-petit2.
Certaines pratiques seraient plus néfastes que d'autres, comme utiliser un écran pour calmer un enfant. Ce type d'usage peut compromettre sa capacité à réguler ses émotions. Efficace à court terme, cette stratégie ne permet pas au tout-petit de développer des moyens efficaces et sains pour s’apaiser3. L’utilisation d’un écran sans accompagnement augmenterait également les effets nocifs pour le développement de l’enfant puisque les tout-petits apprennent en interagissant avec leur entourage. D’ailleurs, plusieurs recherches démontrent que les écrans réduisent les échanges verbaux entre le parent et l’enfant et peuvent ainsi nuire au développement du langage chez les tout-petits, particulièrement chez les enfants de 3 ans et moins4. Par contre, participer à de courts appels vidéo (ex. : Facetime, Skype) avec des adultes significatifs est considéré comme sécuritaire. En effet, ceux-ci permettent des échanges, ce qui est favorable au développement du langage et peuvent solidifier des relations avec des adultes significatifs5.
Rédaction
Observatoire des tout-petitsRéférences
1.FITZPATRICK, C., et autres. « Reducing harm and promoting positive media use strategies: New perspectives in understanding the impact of preschooler media use on health and development », Psicologia: Reflexão e Crítica, vol. 36, no 19, 2023.
2. GILLIOZ, E., F. LEJEUNE et É. GENTAZ. « Les effets des écrans sur le développement psychologique des très jeunes enfants : une revue critique des recherches récentes », Approche neuropsychologique des apprentissages chez l’enfant, no 178, juin 2022 ; LEE, E.Y., J.C. SPENCE et V. CARSON. « Television viewing, reading, physical activity and brain development among young South Korean children », Journal of Science and Medicine in Sport, vol. 20, no 7, 2017, p. 672-677 ; MCARTHUR, B.A., S. TOUGH et S. MADIGAN. « Screen time and developmental and behavioral outcomes for preschool children », Pediatric Research, vol. 91, no 6, 2022, p. 1616 1621.
3. KONOK V, et autres. « Cure for tantrums? Longitudinal associations between parental digital emotion regulation and children's self-regulatory skills », Front Child Adolesc Psychiatry, vol. 28, no 3, p. 1276154, 2024.
4. BRUSHE M.E., et autres. « Screen Time and Parent-Child Talk When Children Are Aged 12 to 36 Months », JAMA Pediatrics, vol. 178, no 4, 2024, p. 369-375 ; DUCH, H., et autres. « Association of screen time use and language development in Hispanic toddlers: A cross-sectional and longitudinal study », Clinical Pediatrics, vol. 52, no 9, 2013, p. 857 865 ; LIN, L.Y., et autres. « Effects of television exposure on developmental skills among young children », Infant Behavior & Development, vol. 38, 2015, p. 20 26 ; OKUMA, K., et M. TANIMURA. « A preliminary study on the relationship between characteristics of TV content and delayed speech development in young children », Infant Behavior & Development, vol. 32, no 3, 2009, p. 312 321.
5. SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE. Soins de nos enfants. Le temps d’écran et les jeunes enfants, [En ligne]. https://soinsdenosenfants.cps.ca/handouts/behavior-and-development/screen-time-and-young-children.