Observatoire des tout-petits

Données d’enquête
? Les données d’enquête sont des renseignements recueillis auprès d’un groupe de personnes qui présentent des caractéristiques spécifiques, comme les parents d’enfants de 0 à 5 ans ou les enfants fréquentant la maternelle.

Proportion des mères/pères d'enfants de 6 mois à 5 ans qui croient qu'il serait acceptable qu'un parent tape un enfant lorsque cet enfant est provocant, désobéissant ou violent

Mis à jour le 1 avril 2021

Définition de l’indicateur

Nombre de mères/pères d'enfants âgés de 6 mois à 5 ans qui croient qu'il serait acceptable qu'un parent tape un enfant lorsque cet enfant est provocant, désobéissant ou violent parmi l'ensemble des mères/pères d'enfants âgés de 6 mois à 5 ans.

Données provinciales

 
 
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Source des données

Institut de la statistique du Québec, La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 2018.

Faits saillants provinciaux

La proportion des mères d'enfants âgés de 6 mois à 5 ans qui trouvent acceptable qu'un parent tape un enfant si celui-ci est provocant, désobéissant ou violent est de 7 %* en 2018. Cette proportion est plus élevée chez les pères, alors qu'elle s'établit à environ 12 %.  Par ailleurs, c'est la majorité** des mères et des pères d'enfants âgés de 6 mois à 5 ans qui ne partagent pas cette opinion. 

Auteur des faits saillants provinciaux

Institut de la statistique du Québec

Notes importantes

*Données des catégories « Fortement d'accord » et « Plutôt d'accord » regroupées.

**Données des catégories « Plutôt en désaccord » et « Fortement en désaccord » regroupées.

En raison de la taille réduite de l’échantillon des mères d’enfants âgés de 6 mois à 5 ans et surtout de celui des pères d’enfants de ce groupe d’âge, il est possible que certaines estimations aient un coefficient de variation (CV) élevé (plus de 15 %) et, de ce fait, qu’elles soient moins précises. Cela signifie aussi que les tests statistiques pourraient être moins puissants et ne permettent pas de déceler de différence significative alors qu’en réalité, il y en a. Ainsi, lorsque le coefficient de variation est élevé, il faut user de prudence dans l’interprétation des données.

Quels sont les effets pour les tout-petits?

Les attitudes parentales à l’égard de la discipline physique incluent trois dimensions interreliées, de nature cognitive, émotive et comportementale.

Ainsi, la manière dont les parents se représentent les punitions corporelles comme méthodes disciplinaires est fortement empreinte d’émotions liées à leurs expériences passées, ce qui en retour oriente leurs actions. À cet effet, les études montrent que les parents ayant vécu des punitions corporelles dans l’enfance sont plus susceptibles d’adopter des attitudes favorables à l’égard de ces stratégies et sont, en retour, plus nombreux à y recourir dans l’éducation de leurs enfants; les tout-petits étant particulièrement à risque d’en être victimes. Les attitudes d’attribution jouent également un rôle central dans l’explication des conduites de punitions corporelles; par exemple, les parents ayant tendance à justifier le recours aux punitions corporelles en attribuant le blâme à l’enfant ou à la situation sont plus à risque d’y recourir. Alors que l’influence des attitudes parentales face à la punition corporelle sur le développement des enfants est plus distale, et généralement évaluée par le biais de leurs conduites disciplinaires, les attitudes parentales attributives ont fait l’objet de plusieurs études qui ont montré leur rôle sur les attributions hostiles et les troubles externalisés chez le jeune enfant.

Recension

Chaire de recherche du Canada sur la violence faite aux enfants

Rédaction

Chaire de recherche du Canada sur la violence faite aux enfants

Références

Chamberland, C. (2003). Violence parentale et conjugale. Des réalités plurielles, multidimensionnelles et interreliées. Sainte-Foy : Presses de l’Université du Québec.

Cocalillo, S., Miller, N. V., et Johnston, C. (2015). Mother and father attributions for child misahvior : relations to child internalizing and externalizing problems. Journal of Social and Clinical Psychology, 34(9), 788-808.

Healy, S.J., Murray, L., Cooper, P. J., Hughes, C. et Halligan, S. L. (2015). A Longitudinal investigation of maternal influences on the development of child hostile attributions and aggression. Journal of Clinical Child & Adolescent Psychology, 44(1), 80-92.

Nix, R.L., Pinderhughes, E. E., Dodge, K. A., Bates, J. E., Pettit, G. S., et McFadyen-Ketchum, S. A. (1999). The relation between mothers' hostile attribution tendencies and children's externalizing behavior problems : The mediating role of mothers' harsh discipline practices. Child Development, 70(4), 896-909.

Stith, S. M., Liu, T., Davies, L. C., Boykin, E. L., Alder, M. C., Harris, J. M., Dees, J. E. M. E. G. (2009). Risk factors in child maltreatment: A meta-analytic review of the literature. Aggression and Violent Behavior, 14(1), 13-29.