Une nouvelle étude sur les effets du préscolaire
Les résultats d’une nouvelle recherche américaine démontrent qu’un programme préscolaire public peut, entre autres, augmenter le niveau de scolarité des enfants à long terme.
L’éducation préscolaire est de plus en plus considérée par les gouvernements comme une option intéressante et rentable pour remédier aux retards développementaux observés au cours de l'enfance. Dans une étude qui vient tout juste de paraître et qui s’intitule The Long-Term Effects of Universal Preschool in Boston, trois économistes se sont donc penchés sur les effets à court et à long termes du programme préscolaire public de Boston sur les enfants. L’étude, publiée conjointement par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’Université de Chicago et l’Université de Californie à Berkeley, a utilisé les données de plus de 4 000 candidats préscolaires entre 1997 et 2003.
Puisque le programme préscolaire public de Boston ne peut offrir une éducation préscolaire à tous les enfants de la ville, celui-ci recourt à un système de loterie pour établir les admissions. L’étude est ainsi devenue la première à utiliser un plan de recherche randomisé pour comparer l’impact d’un programme préscolaire à grande échelle sur des élèves qui ont gagné leur place et ceux qui n’y ont pas eu accès.
Les trois principaux constats
1. L’éducation préscolaire publique augmente le niveau de scolarité des enfants.
Comparés aux enfants qui sont entrés directement à la maternelle, ceux qui ont gagné leur place au préscolaire public ont été :
- 6 % plus nombreux à obtenir leur diplôme d’études secondaires.
- 9 % plus nombreux à réussir le SAT (un test standardisé utilisé aux États-Unis pour les admissions à l’enseignement supérieur).
- Près de 6 % plus nombreux à s’inscrire dans un collège ou une université.
2. À court terme, le programme préscolaire public a un effet sur le comportement des élèves, mais pas sur leurs résultats scolaires.
- L’éducation préscolaire n’a pas d’impact significatif sur les résultats des enfants aux tests standardisés des écoles élémentaires, intermédiaires et secondaires, ni sur les probabilités de redoubler une année.
- Le préscolaire a par contre un certain effet sur le comportement à court terme des enfants qui le fréquentent en réduisant leur nombre de suspensions à l’école secondaire (-0,24 %) ainsi que leur risque de détention juvénile (-0,8 %).
3. Les bienfaits du programme préscolaire public sont plus importants chez les garçons que les filles.
- Tous les enfants qui ont bénéficié d’une éducation préscolaire publique ont été plus susceptibles de fréquenter un établissement d’enseignement supérieur par la suite, mais l’effet est encore plus notable chez les garçons.
- Les effets du préscolaire est similaire chez les enfants issus de communautés culturelles et de revenus familiaux différents.
Selon ce qu’ont rapporté les chercheurs au quotidien The New York Times, l’éducation préscolaire publique semble donc améliorer les compétences sociales et émotionnelles des enfants ainsi que leur maturité, plus qu’elle n’aide d’un point de vue strictement académique.
D’autres études à venir
De prochains travaux se pencheront sur l’impact du préscolaire au cours de la vie adulte (sur l’emploi, les revenus et l’activité criminelle par exemple). D’autres études sont également prévues pour documenter les avantages d’un programme préscolaire public à l’extérieur de Boston et avec des cohortes plus récentes.
Pour aller plus loin
Lire l’étude (en anglais seulement)
Par Amélie Cournoyer
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