Les enfants solitaires plus à risque d’être rejetés ou intimidés, selon une étude
Les enfants qui préfèrent la solitude courent davantage de risques d’être rejetés ou intimidés par leurs camarades. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par l’École de psychologie de l’Université Laval et le Groupe de recherche sur l’inadaptation psychosociale de l’enfant et publiée fin janvier dans la revue Developmental Psychology.
Geneviève Morneau-Vaillancourt, doctorante et chargée de cours en psychologie, a conduit cette étude. Elle a recueilli et analysé des données auprès d’un peu plus de 1 000 enfants, à différents âges soit à 6, 7 et 10 ans.
Voici les principaux constats tirés de ses travaux:
- Il existe deux raisons pour lesquelles un enfant s’isole : la méfiance envers les autres et la préférence pour la solitude.
- La méfiance sociale se caractérise par une ambivalence : les enfants concernés sont déchirés entre leur désir d’aller vers leurs camarades et l’anxiété que cela provoque chez eux.
- La solitude, quant à elle, est plutôt une préférence : les enfants concernés ne craignent pas d’entrer en relation avec leurs amis et certains ont même de très bonnes habiletés pour le faire – ils n’ont tout simplement pas d’intérêt ni d’envie.
- Les enfants qui sont méfiants socialement s’en tirent mieux que ceux qui préfèrent la solitude : ces derniers comptent plus de risques d’être rejetés ou victimisés par leurs pairs, avec une hausse progressive du risque de victimisation entre 6 et 10 ans.
L'étude nous apprend ainsi que les enfants qui préfèrent jouer seul, qui s'excluent donc volontairement de leurs pairs, seraient plus à risque de vivre du rejet ou de l'intimidation de la part de ceux avec qui ils refusent d'être en relation. Les enfants qui sont méfiants socialement seraient, quant à eux, plus ouverts à jouer avec les autres. Dans leur cas, l'attitude de méfiance s’estompe avec le temps et l’enfant s’adapte à ses pairs, selon la chercheuse.
L’une des conséquences observées chez les enfants solitaires est qu’ils profitent moins des apports positifs liés aux interactions avec leurs pairs alors qu’elles sont bénéfiques au développement social et émotif des enfants, souligne la chercheuse.
Des solutions
- L’une des solutions avancées dans l’étude est de porter une attention particulière aux enfants qui préfèrent la solitude afin d’éviter qu’ils n’en souffrent et de les encourager à participer à des activités de groupe.
- Une autre solution est de favoriser l’acceptation des enfants aux tempéraments individuels en travaillant au sein des groupes eux-mêmes.
Bon à savoir: devant l’exclusion de leurs pairs, les enfants solitaires peuvent avoir tendance à se replier davantage sur eux-mêmes, ce qui crée un cercle vicieux. Cela peut amener des problèmes plus importants à l’adolescence, période où le sentiment d’appartenance à un groupe est fondamental.
Lire le communiqué de l’Université Laval
Par Maude Goyer
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