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11 janvier 2021

Développement à la maternelle : les tout-petits anglophones plus susceptibles d’être vulnérables

Développement à la maternelle : les tout-petits anglophones plus susceptibles d’être vulnérables
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Les données de l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle (EQDEM) montrent que les enfants dont la langue maternelle est l’anglais sont plus susceptibles d’être considérés comme vulnérables que leurs pairs francophones à leur entrée à la maternelle.

Ce rapport, intitulé Les enfants d’expression anglaise et la vulnérabilité à la maternelle et publié par l’Institut de la statistique du Québec, vise à fournir des renseignements fiables aux décideurs, intervenants, chercheurs et organismes communautaires qui s’intéressent au développement des enfants, et plus particulièrement à ceux d’expression anglaise.

Les enfants d’expression anglaise et la vulnérabilité à la maternelle

La publication, réalisée principalement à partir des données de l’EQDEM 2017, dresse un portrait des caractéristiques et du développement des enfants à la maternelle 5 ans selon leur langue maternelle. Le développement de l’enfant est examiné en fonction de la proportion d’enfants vulnérables dans cinq domaines de développement (santé physique et bien-être, compétences sociales, maturité affective, développement cognitif et langagier, et habiletés de communication et connaissances générales). 

Les résultats des enfants dont la langue maternelle est l'anglais ont ensuite été comparés avec ceux des enfants de langue française.

Quelques faits saillants :  

L’Enquête a montré des différences statistiquement significatives entre les enfants anglophones et francophones à la maternelle. Parmi celles-ci:

  • Les enfants anglophones sont plus susceptibles de vivre dans un foyer à faible revenu (26% contre 21%);
  • Les enfants anglophones sont plus susceptibles de vivre dans un quartier très défavorisé socialement (16% contre 14%);
  • Les enfants anglophones sont moins nombreux à fréquenter une école en milieu défavorisé (18% contre 27%);
  • Les enfants anglophones sont plus susceptibles de fréquenter une école dont la langue d’enseignement est différente de leur langue maternelle (40% contre 2,3%);
  • Les enfants anglophones sont plus susceptibles de ne pas avoir fréquenté la garderie avant d’entrer en maternelle (et moins susceptibles de l’avoir fait avant l’âge de trois ans) (88% contre 94%);
  • Les enfants anglophones sont plus susceptibles de ne pas avoir participé à un programme préscolaire comme Passe-Partout (2,2% contre 17%).

Que pouvons-nous faire collectivement?  

Le Community Health and Social Services Network (CHSSN) propose des pistes de solution collectives pour que les tout-petits, y compris ceux d’expression anglaise, soient bien préparés à leur entrée à la maternelle. Voici quelques pistes de solution envisageables.

  • Décideurs provinciaux:
    • Investir dans la petite enfance, en tenant compte des besoins des différents groupes sociaux et linguistiques;
    • Élaborer des politiques et des programmes visant les sphères où les besoins sont les plus grands.
  • Secteur municipal:
    • Offrir des services à la petite enfance;
    • Offrir davantage d’activités gratuites;
    • Augmenter l’offre de logements sociaux.
  • Secteur de la santé et de l’éducation:
    • Faire davantage de dépistage, d’évaluations et d’interventions en anglais;
    • Mieux cerner les besoins des enfants anglophones à l’échelle locale;
    • Créer des programmes ciblés visant les sphères où les besoins sont les plus grands.
  • Organismes communautaires et groupes locaux:
    • Offrir des services aux familles et aux très jeunes enfants;
    • Soutenir les parents dans l’acquisition de pratiques parentales positives et l’apprentissage de l’engagement parental.

L’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle

Les données de l’EQDEM sont fondées sur l’information recueillie auprès des enseignants de maternelle au sujet de plus de 83 000 enfants, dont environ 10% ont l’anglais comme langue maternelle.

Pour aller plus loin

Pour consulter les données de l’Enquête sur les enfants d'expression anglaise

Pour consulter les infographies de l’EQDEM par région

Par Elise Tardif-Turcotte