Observatoire des tout-petits

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16 mars 2022

La hausse du prix du panier d’épicerie: une situation préoccupante pour le développement des tout-petits

La hausse du prix du panier d’épicerie: une situation préoccupante pour le développement des tout-petits
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Alors que le mois de la nutrition bat son plein, difficile de passer sous silence la hausse du coût des aliments, qui arrive à une période particulièrement difficile. Depuis le début de la pandémie, des familles qui n’avaient jamais été touchées par l’insécurité alimentaire par le passé ont dû avoir recours à des services alimentaires d’urgence. Pour l’Observatoire des tout-petits et la Fondation Olo, la situation est préoccupante, sachant qu’une famille sur dix avec au moins un tout-petit vivait de l’insécurité alimentaire avant la pandémie et que la crise sanitaire a grandement exacerbé cet enjeu.

La mise à jour des données de l’INSPQ fin janvier 2022 estime d’ailleurs que 20 % des adultes québécois vivent dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire, comparativement à 11 % avant la pandémie. De plus, un récent coup de sonde de Léger, diffusé dans les dernières semaines, révélait que 37 % des répondants disaient avoir remplacé certains achats de nourriture par de la nourriture moins chère, mais de moins bonne qualité.

Pourquoi est-ce si préoccupant pour les tout-petits?

Les impacts de l’insécurité alimentaire sur le développement des tout-petits sont largement documentés. Ce qui se passe durant la grossesse et la petite enfance, tout particulièrement durant les 1000 premiers jours de vie, est déterminant pour le développement de l’enfant, mais aussi pour la santé globale de l’adulte qu’il deviendra. Ainsi, dès la grossesse, la non-satisfaction des besoins nutritionnels de la mère entraîne un risque accru pour la santé et le développement de l’enfant.

Les enfants qui souffrent d’insécurité alimentaire sont plus à risque de présenter, entre autres, des retards en ce qui a trait à leur développement cognitif, moteur et neurophysiologique. L’insécurité alimentaire est également un prédicteur de maladies chroniques durant la petite enfance. De plus, les enfants de 5 ans qui ont grandi dans des ménages faisant face à de l’insécurité alimentaire sont deux fois plus à risque de présenter des symptômes d’hyperactivité et d’inattention.

La petite enfance est aussi une période clé pour l'adoption de saines habitudes alimentaires. Or, le fait de devoir se priver de certains aliments plus nutritifs ou d'être moins exposé à de nouveaux aliments devenus trop chers vient compromettre la possibilité pour l’enfant d’acquérir de saines habitudes alimentaires tôt dans la vie.

Alors, comment réduire l’insécurité alimentaire?

En agissant sur les conditions de vie des familles, il est possible d’agir collectivement afin de réduire l’insécurité alimentaire et permettre aux tout-petits de se développer à leur plein potentiel.

Le revenu des familles est un important déterminant de la sécurité alimentaire des tout-petits. Offrir un soutien financier aux familles défavorisées sur le plan économique permet donc d’agir non seulement sur les conditions économiques dans lesquelles vivent les tout-petits, mais peut également contribuer à réduire l’insécurité alimentaire.

L’accès à des logements abordables peut également assurer la sécurité alimentaire des tout-petits. De fait, diminuer les dépenses dites incompressibles, comme le loyer, permet aux familles de consacrer une partie plus importante de leurs revenus à l’alimentation. En 2016, 13,6 % des familles avec au moins un enfant de 0 à 5 ans habitaient dans un logement non abordable.

Sur le plan individuel, il est également possible d’accompagner les femmes enceintes et les familles dès la grossesse pour permettre la naissance d’un bébé en santé et l’acquisition de saines habitudes alimentaires tôt dans la vie. Ce suivi, offert par la Fondation Olo dans le réseau de la santé et dans certaines organisations de la communauté, permet un accompagnement nutritionnel de la femme enceinte durant sa grossesse comprenant la remise de coupons échangeables contre des aliments (œuf, lait, légumes surgelés), de multivitamines prénatales et de différents conseils et outils pour bien manger, cuisiner et manger en famille.

« Pour contrer l’insécurité alimentaire, il faut du dépannage pour nourrir, des occasions d’apprentissage pour outiller, du maillage pour soutenir et des politiques publiques fortes pour réduire les inégalités. » Élise Boyer, directrice de la Fondation Olo

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Pour aller plus loin

Consulter le chapitre dédié à l'insécurité alimentaire de notre Portrait sur les politiques publiques

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